jeudi 23 décembre 2010

ECHOS DES ECOLES CATHOLIQUES DE KOLWEZI


Heureuse année 2010. Pendant cette année qui décline, quelques écoles catholiques de Kolwezi ont bénéficié de la grâce de Notre Seigneur Dieu.
Ce mercredi 22/12/2010, le Maire de la ville de Kolwezi, Madame Cime Jinga a procédé au lancement de la construction de nouveaux bâtiments modernes pour l’Ecole Primaire Mwangeji au village Mwangeji.

Mme Cime Jinga, Maire de Kolwezi pose la 1e pierre
Abritée pendant des générations dans des bicoques, l’EP Mwangeji a toujours couru, en vain, derrière quelques hypothétiques bienfaiteurs.
Un jour du mois d'octobre, le Directeur d’Ecole et ses pauvres élèves ont appris que le Gouverneur Moïse passait sur la grande route, non loin de leurs bâtisses. Comme  l’aveugle de l’Evangile, le Directeur et ses élèves ont couru crier au Gouverneur : « Prends pitié de nous ».
Alors que la sécurité embarrassée par ces « emmerdeurs » voulait les écarter du chemin, le Gouverneur Moïse a vu les pancartes : « nous manquons des bâtiments ». Ayant reçu plus tard l’information sur le cas réel de cette école (photos des bicoques à l’appui), le Gouverneur a finalement résolu de construire de nouveaux bâtiments au village Mwangeji en faveur de cette école catholique.
Dans son discours de circonstance, le Maire de la ville est revenu sur cet épisode qui avait failli mal tourner pour le Directeur : « j’avais pour cela, interpellé le Coordinateur des Ecoles Catholiques ».  Et le Commandant de police de renchérir qu’il avait effectivement l’intention d’arrêter le Directeur qui avait exposé les élèves à la route. Aujourd’hui, c’est plutôt un jour de joie, car grâce à ce geste très osé, l’Ecole peut bénéficier de nouveaux bâtiments. L’ouvrage, qui comprend 6 locaux (classes), sera réalisé par l’Entreprise KARA-CONSTRUCTION.
Les élèves de EP Mwangeji dans une classe
Kara-Construction et le Coordinateur des Ecoles Catholiques

Les élèves, les enseignants et la population de Mwangeji,  venus assister à cette cérémonie,  ont vécu cette journée comme un rêve ou mieux, une renaissance de leur quartier. Mais, déjà leur village est ceinturé par des villas qui augurent une ère nouvelle : La nouvelle ville de Kolwezi naîtra certainement sur les cendres du village Mwangeji.

La population de Mwangeji assiste à la cérémonie


L’EP Mwanga wa Taifa située à la cité Manika est méconnaissable aujourd’hui. Jadis constituée de  3 imposants bâtiments aux murs lézardés et sans toiture, l’EP Mwanga wa Taifa se mourait.
Le Coordinateur des ECCATH, n’a pas voulu attendre tomber la manne du Ciel,  « Nous devons essayer de nous prendre en charge » : Les travaux de toiture ont ainsi commencé avec nos maigres moyens. La tâche paraissait impossible et le doute croissait  en nos cœurs,  lorsque quelques visiteurs européens accompagnés par les Pères Salvatoriens passèrent par notre piètre chantier. Ayant pris des renseignements sur cet ouvrage de l’Ecole catholique, ils décidèrent de financer la réhabilitation totale de cette école réduite aux vestiges des anciennes gloires : Renforcement des fondations, reconstruction de certains murs et colmatage, tableau, toiture, tôlerie, peinture … tant de travaux parmi d’autres qui ont transformé de fond en comble l’EP Mwanga wa Taifa.

EP Mwanga wa Taifa avant et après


Aujourd’hui Mwanga wa Taifa,  dont le nom swahili signifie « Lumière de la Nation »  brille de mille feux.
Un seul bémol pour le moment : les élèves s’asseyent à même le sol.

Le grand Lycée Mwanga pour filles, au cœur de la ville de Kolwezi,  a connu, à son tour, des travaux pharaoniques de réfection depuis 2009.
Le Gouverneur de Province, à la base de la réhabilitation de l’Ecole des Sœurs de Notre Dame, est venu en personne, le 22 juin 2010 célébrer la fin des travaux, et l’inauguration d’une nouvelle ère pour ce beau lycée.
De même l’EP Kanina située dans un quartier pauvre de la ville de Kolwezi pouvait jubiler si l’œuvre de construction initiée par l’ONG «Solidarity center » avait abouti.
Cette école semblable à celle du village Mwangeji, a été ciblée par l’ONG américaine  Solidarity center pour bénéficier de la construction de nouveaux bâtiments.
Malheureusement pour cette cité, les travaux de construction d’une école en matériaux durables ont été mal exécutés : certains murs se sont écroulés peu après leur construction, les travaux sont restés inachevés et Solidarity Center est parti.
La population et les élèves semblent être trahis… il faut songer à refaire l’ouvrage ou à le consolider.
Le Lycée Technique Juhudi de la Cité Manika a organisé le samedi 18 décembre 2010 une journée « Portes ouvertes » à l’intention des parents et des autorités scolaires, conformément au calendrier scolaire émis par le Ministère de l’EPSP (Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel).
        Les élèves ont présenté, explications à l’appui, leurs innombrables ouvrages pour révéler aux visiteurs leur savoir-faire : robes, jupes, blouses, etc., ont été exposées à la grande satisfaction du public.
Le Lycée Technique Juhudi et les élèves

        Le Lycée Juhudi est fondé en 1950 par les Sœurs de la Congrégation de Notre Dame. Anciennement appelé Institut Mère Alice, elle a organisé, à ses débuts, les enseignements Ménagers. Enrichi ultérieurement avec la section Professionnel de Coupe et Couture, c’est seulement en 1990 qu’il lui est ajouté le Cycle Long Technique. Jusqu’à ce jour, l’Ecole garde ses trois branches.
Aujourd’hui, le Lycée est dirigé par la Sœur Ruth Mwatsha. Le manque d’atelier de couture est l’une des difficultés qui tourmentent la SŒUR Préfet.

Les enfants de l’Ecole Gardienne « HAKIKA SAINT JACQUES » de la Cité GCM Mutoshi ont reçu la visite de Père Noël pour clôturer le premier trimestre, ce même samedi 18 décembre.  



Les enfants de HAKIKA

Cette école vient de voir le jour au mois de septembre dernier et est donc encore à ses balbutiements. Mais les enfants, joliment habillés, n’ont pas, quant à eux, balbutié. Ils ont fait preuve d’une éloquence exceptionnelle dans les récitations et les jeux. Ce qui a émerveillé et encouragé les parents de Mutoshi qui sont rassurés désormais de la bonne formation. Le nom Swahili de l’Ecole « Hakika », n’invite-t-il pas à l’assurance ! Merci Père Noël ou Saint Nicolas (à chacun de choisir) pour les cadeaux apportés aux mignons de HAKIKA.
Alain Kalenda Ket





dimanche 7 novembre 2010

La Sœur Marie-Armelle retourne en France


Monseigneur Christophe Remb Ey, Vicaire Général du Diocèse de Kolwezi a présidé l’après-midi de  ce dimanche  de la Toussaint (7 novembre 2010),  en la Cathédrale Sainte Barbe et Saint Eloi,  la messe d’au revoir à la Sœur Marie-Armelle. Elle est  une française de la Congrégation des Sœurs Chanoinesses de saint Augustin (Sœurs de Notre Dame). Outre une dizaine de prêtres qui ont concélébré, plusieurs religieuses et religieux et quelques pieux fidèles   sont venus entourer de leur affection la Sœur qui se prépare à retourner en France après 33 ans de vie missionnaire au Diocèse de Kolwezi.

Soeur Marie-Armelle dit au revoir ce 07 nov 2010

L’homélie du Vicaire Général s’est évertuée à faire ressortir, à la fois, l’importance de la sainteté dans la société humaine et la vie missionnaire de Marie-Armelle. Concernant la Société humaine, il a spécialement parlé de l’Europe, continent de la Sœur Marie-Armelle : « l’Europe a beau vouloir se débarrasser du   christianisme, mais sans tout à fait y parvenir parce que le sol européen est profondément imbibé de sang des martyrs chrétiens ». Quant à Marie-Armelle, le Vicaire Général a dit en substance qu’elle a été une vraie religieuse missionnaire  ayant mené une vie effacée mais efficace. Que donner à la Sœur qui va bientôt tirer sa révérence et qui s’est dévouée pendant tant d’années au service de notre société, Mgr Remb est revenu à l’Evangile des béatitudes, «  Nous lui donnons la première béatitude (restreinte) : un bouquet de notre pauvreté ».
Après la messe, une rencontre festive a été organisée dans la soirée  à Notre Dame des Lumières (Nyumba ya Heri). Il n’y a pas eu que le bouquet de la première béatitude comme cadeau offert à la sœur Marie-Armelle.
Un chant des consoeurs à Dada Marie-Armelle
LA SŒUR MARIE-ARMELLE GOURBIN
Elle est née à Hanoï au Vietnam le 18 novembre 1933. Elle est fille d’un officier militaire, Monsieur Henri Gourbin et de Marguerite Adam, tous français de Normandie. Elle a fait ses études primaires à l’Ecole Saint Sauveur-le-Vicompte. En 1968, elle interrompt ses études à cause d’une révolution des étudiants. Ayant repris ses études à la Légion d’Honneur en modernes, elle a obtenu son bac en maths. Elle a découvert les religieuses de Notre Dame à Saint Pierre-Eglise. En France, la Sœur a été professeur des Sciences, Géographie et maths. Elle est arrivée au Congo en août 1971 à Bagdolite, dans la Province de l’Equateur où elle a travaillé au Foyer Social et où elle assurait la catéchèse des enfants en lingala, a-t-elle précisé. C’est en août 1977 qu’elle débarque à Kolwezi. Un an après, elle est surprise par la guerre de 6 jours, opposant les rebelles Katangais au régime de Mobutu. Dans l’urne de ses souvenirs, elle se rappelle de biens d’autres événements vécus :  ‘’le massacre’’ des Etudiants de l’Université de Lubumbashi  en 1990, le pillage des villes en 1991,  l’effondrement du pont de Lualaba en 1992, les événements sanglants entre kasaïens  et Katangais (1992-1993) : ce qui a amené l’occupation de Notre Dame des Lumières (Lycée Mwanga) par les déplacés kasaïens. A ce moment-là, la Sœur Marie-Armelle était Supérieure de cette maison. Il y a aussi des événements heureux telles que les célébrations des Jubilés des sœurs de Notre Dame : 50 ans de la présence des sœurs à  Kinkondja ; 50 ans  de l’arrivée des Sœurs de Notre Dame à Kolwezi, la réhabilitation du bâtiment Mwanga par le Gouvernement Provincial du Katanga en 2009 ; puis dernièrement, le 22 et 23 octobre 2010 : célébration, au Lycée Mwanga, de 70 ans d’existence de la Congrégation Notre Dame en R. D. Congo.
RESPONSABILITES ET CHARGES
Dès son arrivée à Kolwezi, Marie-Armelle est professeur de couture et de religion au Lycée Technique Juhudi de la cité Manika. Par la suite, elle assurera la formation des religieuses et religieux à l’inter-noviciat des congrégations de Kolwezi. Elle a formé les sœurs de Notre Dame dans divers domaines : spiritualité, musique, liturgie, psaumes, couture, etc. Elle a été Mère-Vicaire en R. D. Congo pendant 6 ans, ensuite responsable de la Maison Notre Dame des Lumières (Mwanga) pendant plusieurs années, responsable au Noviciat… Au Diocèse, elle a travaillé dans quelques organisations : commission des délogés dans le conflit kasaïens-katangais, équipe de Protocole du Diocèse de Kolwezi, commission des ordination, à la Caritas diocésaine.

En entretien avec l'Editeur de Kolwezi News

De l’avis de tous, la Sœur Marie-Armelle est caractérisée par sa simplicité, son humilité, son silence dans l’accomplissement des différentes charges. Elle est une femme de relations, de dialogue et d’écoute. Sensible à la misère des autres, elle avait le cœur sur la main, comme on dit. Travailleuse inlassable, elle aime le travail bien fait. Appelée, Dada( grande sœur, en swahili) par ses consoeurs, Marie-Armelle avait  la confiance de toutes. Elle est restée, de ce fait, l’amie de tout le monde. Bon retour en France, Révérende Sœur.   Alain Kalenda Ket.  

mardi 26 octobre 2010

11 PERSONNES TUEES ET UNE TRENTAINE D’AUTRES BLESSEES



Le Ministre Provincial et Madame Le Maire assistent au culte

Le bus accidenté et éventré


La population  Kolwezienne a assité, avec émotion, ce lundi 25 octobre à l’inhumation de 11 corps des personnes victimes d’un grave accident de circulation survenu vendredi dernier à l’entrée de la ville de Kolwezi.
vue partielle des cercueils
Vendredi 22 octobre 2010, vers 8h00,  le grand bus de la compagnie FALCON ramène à toute allure à Kolwezi une soixantaine de travailleurs des entreprises MUMI (Mutanda Mining) et BAZANO. Le voyage de routine tourne au drame lorsque Falcon se heurte contre un  camion lourdement chargé de bière. Tout le flanc droit du bus est éventré,  les sièges des passagers sont à découvert : l’irréparable venait de se produire pour ces ouvriers qui revenaient du travail  de l’exploitation minière nocturne. On dénombre sur place  quelques morts, les autres vont rendre l’âme dans les hôpitaux de Mwangeji et de la Gécamines. Le bilan final est de 11 tués et plus de trente blessés. Toute la ville est alors en émoi, et les commentaires fusent de partout.
Le Maire de la ville, Madame Cime Jinga, convoque le même jour, le Conseil de Sécurité, réunissant les autorités de la ville et les responsables des Entreprises concernées par l’accident. La première chose que le Maire a demandée aux entreprises éprouvées est d’organiser d’abord des obsèques dignes pour ces travailleurs décédés au service. La suite du problème, a déclaré Madame Le Maire, serait examinée par les organes compétents (Inspection du Travail, Justice, etc.).
C’est ce lundi donc que, sous une pluie battante, Kolwezi entière vient de conduire à leurs dernières demeures les 11 corps des accidentés du vendredi. Le culte de funérailles a été célébré dans le Temple Méthodiste au Quartier Mutoshi devant une foule nombreuse et en présence du Maire de la Ville,  du Ministre Provincial des Mines, Monsieur Juvénal Kitungwa et des patrons des Entreprises MUMI et BAZANO.
Les patrons de Mumi et Bazano
Cris de détresse, larmes, évanouissements de certains membres de famille, bousculades ont marqué le début de la cérémonie lorsque, l’un après l’autre,  les cercueils sont introduits dans l’église. Le culte est présidé par le Surintendant. Différents discours funèbres ont été prononcés. Le Directeur Général de MUMI et Administrateur Technique du Groupe Bazano, Monsieur Marcel LENGE a déploré la perte brutale de ces  gens morts à la fleur de l’âge et a rassuré les familles éprouvées qu’elles ne seront pas abandonnées à leur triste sort.
La plupart des victimes étaient des jeunes gens dont l’âge varie entre 27 et 37  ans.
Ils rêvaient d’une fin de semaine paisible, mais c’est la mort qu’ils ont rencontrée sur leur route. La ville minière de Kolwezi essaie de panser ses blessures, de sécher ses larmes et d’espérer que tous ces jeunes morts et les autres anonymes que la terre engloutit régulièrement dans ses entrailles ne meurent pas pour rien. Alain Kalenda Ket


mercredi 13 octobre 2010

LE VICAIRE APOSTOLIQUE DE L’ARCHIPEL DES COMORES EN VISITE A KOLWEZI



Monseigneur  Charles Mahuza Yava, Vicaire Apostolique des Comores, a été accueilli ce samedi 09 octobre 2010 à l’aéroport national de Kolwezi.
A sa descente d’avion, devant une foule nombreuse  et en délire, Monseigneur  Charles s’est prosterné sur le sol kolwezien et l’a embrassé affectueusement.  Il était visiblement surpris par cette affluence des prêtres religieux et religieuses, fidèles anonymes, et groupes folkloriques  qui voulaient réserver un accueil chaleureux à ce fils du pays nouvellement  élevé au rang épiscopal par le Pape Benoît XVI pour le compte des Comores.  Après le bain de foule de l’aéroport, le long cortège des véhicules  a pris la direction de la ville où l’attendaient les élèves  avec en mains,  des drapelets blancs.  Chants cris, applaudissements  ont accompagné Monseigneur Charles jusqu’à l’Evêché. C’est là que Monseigneur Nestor Ngoy, Evêque de Kolwezi,  entouré de la curie diocésaine et des responsables des Congrégations,  l’a reçu à son tour et a offert un rafraîchissement au visiteur de marque. Avant de prendre son repos, l’hôte des Comores se devait de présenter ses civilités à Madame le Maire de la Ville de Kolwezi. Les deux personnalités se connaissent  de longue date.

Mgr Charles Mahuza à l'Evêché de Kolwezi

Cette journée n’était qu’un prélude à la grande célébration eucharistique qui devait s’en suivre le lendemain (dimanche 10 octobre 2010). Les chrétiens s’étaient, en effet donné rendez-vous au Domaine Marial où le Vicaire Apostolique a lu sa messe des prémices. C’était une messe de remerciements au Seigneur, à l’instar de l’Evangile de ce dimanche où parmi les dix lépreux guéris, l’un d’eux est retourné à Jésus  rendre grâce. L’action de grâce est un signe de foi (Heureuse coïncidence des lectures et de la journée festive). Pendant son homélie, Monseigneur Charles a fait voir, entre autre,  qu’il a été nommé par le Pape pour une terre où 99%  de la population sont des musulmans,  où il est interdit de convertir et où il ne s’occupe que de quelques rares étrangers. Faut-il un Evêque pour une communauté humaine comme celle-là, s’est interrogé Monseigneur Charles. Oui, a-t-il répondu lui-même, les voies du Seigneur sont insondables : c’est là qu’il est envoyé pour que progressivement l’Eglise de Jésus soit construite et grandisse. Les chrétiens des Comores, aussi minoritaires qu’ils soient, assurent une présence où la charité de Jésus-Christ reste agissante. Les Comoriens sont musulmans dès leur naissance, c’est la loi. Mais, parfois, ils viennent jeter un coup d’œil à notre culte chrétien. Y-aura-il un jour, liberté de religion aux Comores ? En tout cas, le grain est semé avec ce « Diocèse embryonnaire » dirigé par Monseigneur Charles Mahuza, dont la Devise est « vas plus loin ».  Dans son allocution à la fin de la messe, l’Evêque de Kolwezi, Monseigneur Nestor Ngoy a béni le Ciel pour les merveilles que Dieu accomplies : personne ne pouvait rêver ou programmé cet événement quelques mois auparavant, ni Monseigneur Charles, ni personne d’autre, c’est le plan de Dieu seul, a souligné l’Evêque de Kolwezi. Dieu confie Monseigneur Charles, non seulement à l’Eglise des Comores,  a poursuivi, Monseigneur Nestor, mais à l’humanité toute entière. Il a enfin énuméré les signes de la providence divine pour Monseigneur Charles : Charles Mahuza a été l’un des premiers prêtres congolais Salvatorien, il fut le premier Provincial congolais salvatorien,  premier Vicaire Apostolique des Comores, premier fils du Terroir à revêtir la pourpre épiscopale ; et dans un jeu de mots plaisant, l’Evêque de Kolwezi lance pour conclure : « Yava vas plus loin, ad multos annos  ».
Monseigneur Charles Mahuza va se rendre dans son village natal à Sandoa avant de revenir célébrer ses prémices en  la Cathédrale de Lubumbashi le 07 novembre prochain.

LE PREMIER VICAIRE APOSTOLIQUE DE L’ARCHIPEL DES COMORES
Le 1er mai 2010, Sa sainteté a nommé le Père Mahuza Yava comme premier Vicaire Apostolique des Comores et Mayotte (dans l’Océan Indien). L’ordination épiscopale a eu lieu le 19 juin 2010 à Moroni des mains  de Son Excellence Monseigneur Denis Wiehe, Evêque de Port-Victoria Seychelles et Président de la Conférence Episcopale de l’Océan Indien (CEDOI).
Au domaine Marial
Le P. Charles Mahuza Yava, S.D.S. est né le 29 juillet 1958 dans le territoire de Sandoa, Diocèse de Kolwezi, en République Démocratique du Congo. Il est membre de la Société du Divin Sauveur. Il a fait son noviciat en Tanzanie, Il a étudié la philosophie et la théologie à Kolwezi, au scolasticat Franciscain Bienheureux Jean XXIII. Il a prononcé sa profession perpétuelle à Kolwezi le 8 septembre 1991. Il a été ordonné prêtre à Sandoa le 8 mai 1993 par S.E. Monseigneur Songasonga. Il a exercé les charges suivantes : 1993-1994 : Vicaire paroissial  à Christ-Roi, Ntita dans le territoire de Kapanga ; 1994-1995 : études  de Spiritualité au Centre Sèvre de Paris; 1995-2000 : maître des novices à Kolwezi et ensuite à Lubumbashi ; 1997-2003 : Vicaire Provincial ; 2000-2003 : Recteur des étudiants ; 2003-2009 : Supérieur Provincial de la Vice-Province congolaise durant deux mandats successifs ; au deuxième mandat, il est plutôt Supérieur Provincial de la Province Salvatorienne d’Afrique(2006-2009) ; depuis 2010 : curé de la paroisse de Moroni (Grandes Comores). Le nouveau Vicariat Apostolique des Comores s’étend sur une zone de près de 2 033 km2, avec une population de 800 000 habitants. Il y a 6 000, catholiques répartis en 3 paroisses.  L’Administration Apostolique des Îles Comores (1975) a été confiée pour des dizaines d’années aux Frères Mineurs Capucins. En 1998, comme le personnel apostolique était moins nombreux, elle est passée à la Société du Divin Sauveur (Salvatoriens).
Le 21 juin, après l’ordination épiscopale, Mgr Charles a été reçu par le Chef de l’Etat des Comores.
Abbé Alain Kalenda Ket


dimanche 19 septembre 2010

EXPLOITATION DES RESSOURCES MINIERES A KOLWEZI : VERS LA CREATION D’UN FORUM DE CONCERTATION.




Délégation CERN et les Chefs Coutumiers de Kolwezi

La CERN (Commission Episcopale pour les Ressources Naturelles), conduite par le Secrétaire Episcopal, Monsieur Henri MUHIYA,  a entrepris la semaine  dernière de visiter les différents protagonistes de l’exploitation minière à Kolwezi. Il s’agissait pour elle, de présenter les membres locaux de l’Observatoire de la CERN à Kolwezi. La visite s’est effectuée notamment auprès du Maire de la Ville, Madame Cime Jinga, auprès des responsables de quelques entreprises minières, de SAESCAM, de la Société Civile et des Chefs Coutumiers. Partout où la Délégation de la CERN a été reçue, Monsieur Henri Muhiya a voulu établir des  passerelles pour une collaboration de l’Observatoire avec tous. Il a particulièrement insisté sur le dialogue entre les institutions et aussi sur l’échange des informations. Ce qui, au final, aboutirait à une exploitation rationnelle et apaisée de nos richesses. La CERN exerce son plaidoyer à différents niveaux, a poursuivi le Secrétaire de la Commission Episcopale : au niveau international, au niveau du Gouvernement et au niveau de la population. Les deux premiers niveaux sont des instances des décisions qui, souvent,  sont prises à l’insu et même en défaveur de la base (niveau de la population). Ainsi notre pays est proclamé comme étant extrêmement riche mais avec une population comptée parmi les plus pauvres du monde. Cela est anormal, a souligné Monsieur Henri Muhiya à ses interlocuteurs successifs.
La démarche de la CERN a été jugée  par tous comme pertinente et importante. Madame Le Maire de la Ville a encouragé l’Observatoire et a demandé de mettre « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut », si non ce ne serait qu’une organisation de nom, sans impact et maladroite.
La Société Civile, présente sur terrain et qui œuvre déjà dans ce domaine par des actes bien connus de la population, ne pouvait que se rallier à pareille initiative. Le Secrétaire Exécutif de cette structure  a souligné que la ville de Kolwezi est entrain de se bâtir sur une poudrière : si on n’y prend garde, on court vers un réel danger d’affrontements multiformes. Il a parlé notamment   des creuseurs miniers artisanaux, ces jeunes gens que les multinationales obligent régulièrement de déguerpir  des sites d’exploitation minières, au gré des circonstances. Cette catégorie de la population est un groupe  hétéroclite, composée de personnes qui viennent d’horizons différents. A plusieurs reprises des heurts ont éclaté,  opposant les creuseurs aux forces de  l’ordre. La route Kolwezi-Likasi a été parfois occupée par ces creuseurs, empêchant toute circulation d’automobiles. On a parfois déploré des morts ou des incendies, par ci par là…  Et, aujourd’hui, les mécontentements enflent encore un peu partout et les révoltes des creuseurs que les autorités essayent de maîtriser tant bien que mal se multiplient.
Compte tenu de cette situation, la Société Civile négocie un Forum de concertation. La CERN se rallie à cette idée pour qu’ensemble on puisse parvenir à la création d’un cadre de médiation qui aurait pour membres, outre l’Autorité Urbaine et les Services Etatiques, La Société Civile et l’Observatoire CERN, les Creuseurs, les Syndicats des Entreprises, le Représentant des Chefs Coutumiers… Dans un meilleur délai, ce Forum sera mis en place et constituera essentiellement un cadre de prévention et de  règlement des conflits.
La rencontre avec les Chefs Coutumiers avec, à leur tête, leur Président, le Chef Mwamfwe a confirmé les inquiétudes qui existent dans cette ville de Kolwezi. Ils ont spécialement fustigé le manque de considération dont ils sont l’objet de la part des Entreprises d’exploitation minière. Les Chefs de terre peuvent être délocalisés selon les intérêts des multinationales. Qui cède la terre à qui finalement ? Ou bien encore, qui des entreprises minières ou des Chefs coutumiers se retrouvent dans la concession d’autrui, ont-ils questionné. Les Chefs coutumiers de Kolwezi ne peuvent donc pas tolérer la suprématie du code minier sur le code foncier. Ils demandent que cessent les quadrillages de leurs terres à partir des bureaux de Kinshasa ou des Etats-Unis, sans les consulter. Ils estiment avec véhémence, que tous les contrats miniers doivent être revisités pour que les habitants de Kolwezi y retrouvent leurs comptes.
Bref, les parties en présence aspirent à la tenue de ce Forum et à la création d’un cadre permanent de dialogue et d’information. C’est ce désir qui a été spécialement attisé par la CERN lors de ses activités du 16 au 18 septembre derniers. Abbé Alain Kalenda Ket.

mardi 7 septembre 2010

RENTREE SCOLAIRE A KOLWEZI

RENTREE  SCOLAIRE  A KOLWEZI : LES PARTENAIRES DE L’ENSEIGNEMENT EN BROUILLE.
La rentrée scolaire à Kolwezi  n’a pas été effective ce lundi 06 septembre 2010.  Les enseignants de Kolwezi et du District du Lualaba n’ont  pas encore été payés pour les mois de juillet et d’août.  En application du point 8 du  Protocole d’accord sanctionnant, le 20 août 2010, la fin des négociations entre le Gouvernement et l’Intersyndicale des Enseignants du Congo,  la Synergie des Syndicats des enseignants de Kolwezi a demandé aux «  camarade enseignants » de ne pas reprendre le chemin de l’école au jour prévu de la rentrée scolaire.  Le point 8, en effet, stipule que le Gouvernement s’engageait à effectuer la paie des salaires des mois de juillet et août avant le 06 septembre afin de garantir une rentrée scolaire apaisée.
Le paradoxe est que la Gouvernement semble avoir tenu parole : les salaires des enseignants ont été virés sur le compte habituel de la Banque TMB. Mais celle-ci déclare manquer des liquidités et cela depuis déjà quelques jours. Ce qui irrite les enseignants ce que TMB/Kolwezi reprend le même refrain chaque mois en privilégiant plutôt la paie des Entreprises minières.
La confusion se trouve dans l’application du point 8 : dès lors,  beaucoup d’observateurs se demandent, contre qui est dirigée cette grève ?  Contre le Gouvernement ? Contre les parents qui, pourtant ont d’ores et déjà ont payé les fameux FIP ? Contre les autorités scolaires de la Province Educationnelle Katanga IV ?   Contre la Mairie de Kolwezi ou contre la Banque TMB ?  La brouille semble de taille : l’énervement des parents est perceptible. Les autorités civiles et scolaires interviennent tant bien que mal de ramener « à la raison » les enseignants. Ces derniers ne veulent  être convaincus que par un seul argument : l’argent de juillet et d’août qu’importe l’acteur coupable qu’ils connaissent bien, la TMB.
Au réveil, ce lundi 06 septembre 2010 les bleus et blancs sont réapparus  sur le trottoir. A l’école, où ils sont arrivés, ils ne comprenaient simplement pas ce qui se passait.  Quelques enseignants présents malgré tout  dans certaines écoles n’osaient pas prononcer le traitre mot de grève devant ces enfants innocents.
L’Intersyndicale de Kolwezi a tenu sa réunion cet après-midi : « Les enseignants seront bel et bien dans les écoles demain mardi 07, mais ils  resteront inactifs ». C’est la déclaration que nous avons recueilli du  porte-parole. En outre, les Syndicalistes demandent d’être accompagnés à la Mairie et, au besoin, à la Banque TMB par le Chef de Division de l’EPSP Katanga IV et les autres Gestionnaires (Sous-Proved et Coordinateurs des Ecoles). Pourquoi faire ?  Un feuilleton qui n’a pas encore dit son dernier mot.
Abbé Alain Kalenda Ket, Kolwezi.

mardi 17 août 2010

Un siècle d'exitence de l'Archidiocèse de Lubumbashi

Mgr Songasonga en procession












Le premier centenaire de l’Eglise Catholique de Lubumbashi a été célébré ce dimanche 15 août 2010 au Bâtiment du 30 Juin. La messe qui a duré près de 7 heures a été présidée par l’Archevêque, Monseigneur Floribert Songasonga Mwitwa. Autour de lui, plusieurs autres Evêques venus d’Europe ou des Diocèses du Katanga et une centaine des prêtres ont concélébré cette grande messe devant plus de 50 000 fidèles. Tous, dans une même ferveur  ont prié et chanté pour rendre grâce à Dieu de ses innombrables bienfaits accordés à l’Archidiocèse pendant un siècle. La prédication de l’Archevêque, basée sur les lectures de la solennité de l’Assomption de la Sainte Vierge Marie,  a fait voir que la victoire de  Marie notre Mère du ciel devant les forces du mal est celle de l’Eglise dans le combat qu’elle livre contre les différentes formes de péché et contre les ténèbres. Comme la Sainte Vierge, les premiers missionnaires se sont battus contre l’adversité, bravant des obstacles de toutes sortes : la faim, les maladies, la fatigue ou le découragement. La lutte contre les forces du mal doit se poursuivre aujourd’hui. Si nous nous appuyons sur le Christ, notre Eglise triomphera. Pour cela, les chrétiens sont invités à passer d’une « foi folklorique » à une foi d’engagement  concret, une foi qui produit des œuvres et qui résiste à toute forme d’idolâtrie. En 100 ans, a conclu l’Archevêque, l’Eglise de Lubumbashi est en pleine croissance. Il a invité l’assemblée à confier l’avenir  du Diocèse et celui de la R. D. Congo entre les mains de la Vierge Marie.
La messe s’est poursuivie dans la même allégresse. Et le moment des offrandes a manifesté  une préparation sérieuse des fidèles pour cet événement de la Messe du Centenaire : à part les divers dons en nature, 9 motos, des dizaines de vélos, des congélateurs, un tank en plastique d’une capacité de 1000 litres, une vache abattue… ont été présentés à l’autel.
A la fin de la messe, les chrétiens accablés par le soleil, mais non moins attentifs et, décidés d’aller jusqu’au bout, ont écouté des discours-fleuves : Le Révérendissime Père-Abbé Représentant de la Délégation Européenne de l’Abbaye de Saint André a été le premier  à prendre la parole. Il a retracé l’historique émouvant de la fondation du Diocèse de Lubumbashi par les Bénédictins, au moment où il n’y avait que la brousse sur le site actuel où est bâtie la ville de Lubumbashi. Les lions de la savane boisée de cette contrée ont vu débarquer un autre lion venu d’Europe, celui-là : Don Jean-Félix De Hemptine, surnommé « Le Lion du Katanga ». Il arrivait dans cette contrée avec quatre compagnons.  Il fut sacré Evêque en 1932.  Ensuite un Abbé a lu le message du Préfet de la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples. Celui-ci a, essentiellement, rendu hommage aux missionnaires, à l’Archevêque et à l’Evêque Coadjuteur, aux Prêtres et aux catéchistes pour l’œuvre d’évangélisation accomplie. Il a invité l’Eglise de Lubumbashi à « l’évangélisation de la culture ». S’en est suivi le message de la CENCO, la Conférence Episcopale du Congo, lu par l’Envoyé du Président de la CENCO qui a souhaité,  entre autre, un nouveau bon départ de l’Archidiocèse de Lubumbashi pour le deuxième centenaire. Prenant à son tour la parole, Le gouverneur du Katanga, Monsieur Moise Katumbi Chapwe s’est déclaré fier pour l’œuvre accomplie par l’Eglise Catholique de Lubumbashi. Il n’a pas manqué de souligner que l’œuvre accomplie par Monseigneur De Hemptine est immortalisée,  il y a peu, par la débaptisation de l’Avenue Tabora devenue, « Avenue Monseigneur De Hemptine ». Le Vice 1er Ministre et Ministre de l’Intérieur, Représentant du Président de La République s’est étendu sur la Politique du Président et a livré trois messages émanant de ce dernier : message de Paix, message de la Reconstruction de la RDC autour de 5 chantiers et message de la consolidation de la démocratie en RDC.  Il a annoncé qu’une Jeep Prado est offerte par le Président de la République à Monseigneur l’Archevêque de Lubumbashi. Enfin, c’est l’Archevêque lui- même qui devait clôturer la série des allocutions : il a rendu un message d’action de grâce à Dieu, aux missionnaires et autres agents d’évangélisation, à tous les hommes et toutes les femmes qui ont soutenu l’œuvre commencée par les Bénédictins. Il a reconnu la collaboration bénéfique et multiforme manifestée par l’apport des Chefs coutumiers, des politiciens, des Chefs d’entreprises, des industriels, etc.  A son tour, il a relaté  l’histoire de l’évangélisation de l’Archidiocèse de Lubumbashi. Il a ensuite énuméré les défis  qui attendent l’Eglise au cours du deuxième centenaire : défi de formation du personnel ecclésiastique, défi du laïcat, défi de l’inculturation, défi de la prise en charge matérielle, défi de l’implantation de nouvelles paroisses, défi de la Justice, de la Paix et de la Réconciliation, défi de la collaboration entre différentes congrégation, défi de la collaboration entre religieux et laïcs, de nouveaux mouvements, défi de l’œcuménisme, défi du développement intégral de l’homme. Face à tout cela l’Archevêque a annoncé la tenue, dans les années à venir, d’un deuxième Synode Diocésain de l’Archidiocèse en vue de définir les grandes orientations pastorales au cours du centenaire qui se met en marche aujourd’hui.
Un peu d’histoire de l’Archidiocèse de Lubumbashi.
Le décret du 06 août 1910 érigea la Préfecture Apostolique du Katanga. Elle fut confiée aux Bénédictins de l’Abbaye de Saint André. Le 29 septembre 1910, la première délégation des Bénédictins foula le sol du Katanga et commença par camper à Elisabethville (Lubumbashi).  Elle était composée de Don Jean De Hemptine et de ses compagnons Frère Joachim, un suisse ; Hidesbald, un belge ; Marc de Montpellier. Ils firent leur entrée par la ville du Cap en Afrique du Sud. Deux objectifs essentiels animaient les Bénédictins, à savoir : fonder une Abbaye en Afrique et évangéliser la population autochtone. D’Elisabethville les Bénédictins vont tenter une pénétration dans le Katanga profond et créent un poste à Nguba à 220 Km de Lubumbashi, « un endroit merveilleux », écrivit Monseigneur De Hemptine. Puis ils piquèrent vers Kansenia et y créèrent une mission.  La grâce de Dieu aidant, plusieurs autres missions naîtront : Mwadingusha, La Moera, Kapiri, Likasi, Fungurume, Tenke, Kapolowe.  A Elisabetville, la première pierre de la construction de la Cathédrale fut posée le 06 juin 1921. C’est à Kapolowe où fut ouvert le premier Monastère en 1930 (le Prieuré de Saint Gérard). Il déménagera d’abord à Kansénia avant de l’implanter définitivement en 1965 sur le site de Kiswishi.  Monseigneur De Hemptine fut sacré Evêque en 1932, ce pionnier de l’Eglise de Lubumbashi va consacrer toutes ses énergies à l’évangélisation de l’Archidiocèse et à la fondation des missions dans la contrée par Rome lui confiée. 
Le 10 février 1958 Monseigneur  décéda inopinément à Elisabethville. La foi et la bravoure marquèrent cet homme : « il avait une foi à déplacer les montagnes, et il en déplaça beaucoup, a noté avec humour dans son discours, Le Révérendissime Père-Abbé Représentant de la Délégation Européenne de l’Abbaye de Saint André ». Le Père Cornélis succéda à De Hemptine et sera le Premier Archevêque de Lubumbashi. En 1967, Cornélis démissionna et le Curé de la Cathédrale Saint Pierre et Paul, l’Abbé Eugène Kabanga Songasonga, fils de cette région, fut sacré Evêque et nommé Archevêque. L’auteur de « Je suis homme » fut un vaillant apôtre de Jésus : ses écrits innombrables et ses prédications percutantes vont conduire l’Eglise de Lubumbashi sur le chemin de l’inculturation.  Après sa démission, Monseigneur Floribert Songasonga  est nommé Archevêque en 1998. Deux ans plus tard, en 2000, Monseigneur Eugène Kabanga meurt.  Monseigneur Floribert Songasonga éprouvera, quelques années plus tard,  le besoin de se faire aider dans cette tâche apostolique de conduire l’Eglise de Lubumbashi. Ainsi, Monseigneur Tafunga Jean-Pierre fut nommé Evêque Coadjuteur de Lubumbashi, en 2009. La célébration du centenaire marque un nouveau départ pour l’Eglise de Lubumbashi. Beaucoup est encore à faire, la devise du centenaire nous y invite : « Ite et vos in vineam meam », « Allez, vous aussi, à ma vigne ».   
                                                                    Abbé Alain Kalenda KeT

mardi 22 juin 2010

REHABILITATION DE LA ROUTE KOLWEZI-LIKASI, ENFIN.


Ce mardi 22 juin 2010 la population de la ville de Kolwezi s’est donnée rendez-vous à la place Mwangeji, à l’entrée de la ville, pour y rencontrer le Gouverneur de la Province du Katanga, Monsieur Moïse Katumbi Chapwe. Le Gouverneur est venu donner le premier coup de pioche des travaux devant conduire, en trois ans, à la réfection de l’axe routier Kolwezi-Likasi. S’il est encore très tôt de dire, enfin, néanmoins les assurances que le rêve pourrait devenir réalité ont été données par le discours des ingénieurs chinois de la Société CREC sélectionnée suite à un acte d’adjudication lancée par le Parlement Provincial. Le discoureur chinois, qui a tenu à s’exprimer en sa propre langue avant qu’un traducteur puisse nous livrer le contenu du message, a réellement voulu convaincre l’auditoire kolwezien amusé par ce langage inhabituel et impénétrable. « Le travail se fera correctement et avec dextérité , a dit en substance l’expert chinois ».
Les discours du Gouverneur et du Ministre Provincial de l’Infrastructure se sont voulus plus explicatifs : le Ministre de l’Infrastructure a décrit notamment les aspects techniques de la construction de cette route, il a révélé les autres chantiers concernés par l’engagement du Gouvernement Provincial en matière de réfection des routes : outre le tronçon Likasi-Kolwezi, huit ponts seront reconstruits dont le grand pont du fleuve Lualaba, les routes menant vers Kabondo-Dianda en passant par Lubudi, vingt-cinq kilomètres à l’intérieur de la ville de Kolwezi... Apparemment les routes vers et dans le District du Lualaba ne sont pas à l’ordre du jour. Le Gouverneur, quant à lui, a insisté sur la nécessité des perceptions qui s’effectuent aux postes de péage. Elles sont, entre autre, la source du financement des travaux à entreprendre pour la réhabilitation des routes. Il a stigmatisé la cupidité de ceux qui se sont jadis remplis les poches avec de l’argent récolté à ces postes de péage, principalement à Kasumbalesa. Il a abordé plusieurs autres sujets d’intérêt social avant de visiter les travaux de génie civil qui se font au Rond Point Malou et à l’ISTA (Institut Supérieur des Techniques appliquées). Enfin il a coupé le ruban au Lycée Mwanga où la réfection entreprise depuis juin 2009 venait de prendre fin : Mwanga brille aujourd’hui de mille feux pour mériter son nom de Notre Dame de Lumières.

Journée de visite très chargée du Gouverneur de Province. Les multiples drapeaux multicolores qui arboraient l’entrée de la ville de Kolwezi sont-ils un signe d’espoir ou de triomphe ? L’avenir semble sourire à cette ville minière jadis florissante. Mais c’est loin, de la coupe aux lèvres !!!


Alain Kalenda Ket

Kolwezi, un nouveau départ?


Journée de visite très chargée du Gouverneur de Province. Les multiples drapeaux multicolores qui arboraient l’entrée de la ville de Kolwezi sont-ils un signe d’espoir ou de triomphe ? L’avenir semble sourire à cette ville minière jadis florissante. Mais c’est loin, de la coupe aux lèvres !!!


Alain Kalenda Ket

Route Kolwezi-Likasi, Le Gouverneur Moïse Katumbi à Kolwezi


Les discours du Gouverneur et du Ministre Provincial de l’Infrastructure se sont voulus plus explicatifs : le Ministre de l’Infrastructure a décrit notamment les aspects techniques de la construction de cette route, il a révélé les autres chantiers concernés par l’engagement du Gouvernement Provincial en matière de réfection des routes : outre le tronçon Likasi-Kolwezi, huit ponts seront reconstruits dont le grand pont du fleuve Lualaba, les routes menant vers Kabondo-Dianda en passant par Lubudi, vingt-cinq kilomètres à l’intérieur de la ville de Kolwezi... Apparemment les routes vers et dans le District du Lualaba ne sont pas à l’ordre du jour. Le Gouverneur, quant à lui, a insisté sur la nécessité des perceptions qui s’effectuent aux postes de péage. Elles sont, entre autre, la source du financement des travaux à entreprendre pour la réhabilitation des routes. Il a stigmatisé la cupidité de ceux qui se sont jadis remplis les poches avec de l’argent récolté à ces postes de péage, principalement à Kasumbalesa. Il a abordé plusieurs autres sujets d’intérêt social avant de visiter les travaux de génie civil qui se font au Rond Point Malou et à l’ISTA (Institut Supérieur des Techniques appliquées). Enfin il a coupé le ruban au Lycée Mwanga où la réfection entreprise depuis juin 2009 venait de prendre fin : Mwanga brille aujourd’hui de mille feux pour mériter son nom de Notre Dame de Lumières.

REHABILITATION DE LA ROUTE KOLWEZI-LIKASI, ENFIN.

Ce mardi 22 juin 2010 la population de la ville de Kolwezi s’est donnée rendez-vous à la place Mwangeji, à l’entrée de la ville, pour y rencontrer le Gouverneur de la Province du Katanga, Monsieur Moïse Katumbi Chapwe. Le Gouverneur est venu donner le premier coup de pioche des travaux devant conduire, en trois ans, à la réfection de l’axe routier Kolwezi-Likasi. S’il est encore très tôt de dire, enfin, néanmoins les assurances que le rêve pourrait devenir réalité ont été données par le discours des ingénieurs chinois de la Société CREC sélectionnée suite à un acte d’adjudication lancée par le Parlement Provincial. Le discoureur chinois, qui a tenu à s’exprimer en sa propre langue avant qu’un traducteur puisse nous livrer le contenu du message, a réellement voulu convaincre l’auditoire kolwezien amusé par ce langage inhabituel et impénétrable. « Le travail se fera correctement et avec dextérité , a dit en substance l’expert chinois ».

mardi 25 mai 2010

JOURNEE DE L’ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE, LE MAIRE ADJOINT A PRIS PART A LA MESSE ET AU DEFILE DES ELEVES ET ENSEIGNANTS.




Le Maire-Adjoint de la Ville de Kolwezi, Monsieur Kapenda wa Kapenda Déodat a participé à la messe de Pentecôte célébrée à l’occasion de la JEC ainsi qu’au défilé organisé sur l’Avenue de l’Eglise située entre le Collège et la Cathédrale. Il était accompagné du Bourgmestre de la Commune de Dilala. Dans son discours prononcé au terme de la célébration eucharistique, le Maire a vanté les mérites de l’Ecole Catholique depuis l’accession de notre pays à l’indépendance, il y a cinquante ans. Il a invité tous les éducateurs à renouer avec le chemin des valeurs éthiques, morales et religieuses, gages d’un avenir heureux de notre jeunesse. Arrivé tôt, vers 8h00, ce n’est qu’aux environs de 15h00 qu’il est reparti.

JOURNEE DE L’ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE, LE DISCOURS DU COORDINATEUR DIOCESAIN DES ECCATH/KOLWEZI



Avant la bénédiction finale de la Messe, le Coordinateur Diocésain a prononcé ce discours de circonstance que nous reprenons in extenso :

ALLOCUTION DE MONSIEUR L’ABBE COORDINATEUR A L’OCCASION DE LA JOURNEE DE L’ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE JEC 2010

Monsieur Le Maire-Adjoint de la Ville de Kolwezi,

Son Excellence Mgr l’Evêque, empêché

Monsieur le Bourgmestre de la Commune Dilala

Monsieur les Responsables de l’Enseignement Katanga IV,

Révérends Pères, Révérends Abbés, Révérendes Sœurs,

Distingués Invités à vos qualités respectives,

Messieurs les Chefs d’Etablissements,

Chers Enseignants,

Chers Elèves,

La fête de la Journée de l’Enseignement Catholique de cette année est doublée de la commémoration du cinquantenaire de l’accession de notre Pays à son indépendance.

En cette célébration, nous voulons manifester notre joie d’appartenir à ce grand pays et en même temps notre fierté d’être enseignants et éducateurs au sein de l’Ecole Catholique qui a contribué pendant autant d’années à former les cadres de notre nation.

C’est aussi pour nous en ce jour qui marque la fin des cours, l’occasion de rendre grâce à Dieu pour les innombrables bienfaits qu’il nous a accordés tout au long de cette année scolaire 2009-2010 qui tire tout doucement sa révérence.

Distingués invités,

La célébration du cinquantenaire nous impose un devoir de mémoire de l’évolution de nos écoles dans cette contrée.

Dès l’arrivée des missionnaires franciscains dans l’actuel Diocèse de Kolwezi, ils construisirent des écoles dans toutes les missions. Ce sont ces missionnaires qui géraient leurs écoles. Vers les années 1950, la hiérarchie ecclésiastique nomma des administrateurs scolaires. Le R. Père VERCRUYSSEN Ignace fut l’un de ces administrateurs. Il fut remplacé plus tard par le R.P Van Der Horst Gaston. Celui-ci devint l’Inspecteur Missionnaire des Ecoles Catholiques de Kolwezi jusqu’à la zaïrianisation en 1974.

En 1974, la politique de l’ancien Président de la République, feu Mobutu Sese Seko se durcit en défaveur des Eglises et spécialement de l’Eglise Catholique. C’est pourquoi les autorités politiques de cette époque-là confisquèrent nos écoles, et l’enseignement entra dans les catacombes et devint un monopole de l’Etat qui, pour consacrer sa laïcité, remplaça dès la même année, dans toutes nos écoles, le cours de religion par celui de l’Education Politique (le Mobutisme) et la croix de Jésus-Christ céda sa place à l’effigie de Mobutu. Depuis lors, on a vu les écoles se dégrader.

En 1977, Mobutu fut contraint de constater son échec dans la gestion des Ecoles, il résolut de nous les rétrocéder mais, dans un état particulièrement piteux. On signa alors une Convention de gestion des écoles entre l’Etat Zaïrois et l’Eglise Catholique. Le R. Père Van Der Horst Gaston sera alors le premier Coordinateur des Ecoles Catholiques de Kolwezi après la signature de cette Convention.

C’est alors que l’Eglise devrait se remettre au travail pour réhabiliter non seulement les infrastructures fortement endommagées par le MPR, mais aussi pour essayer de transformer le mental. Tâche ardue, à laquelle nous nous attelons jusqu’aujourd’hui. Le mal zaïrois ayant été très profond, il poursuit, en effet, le congolais jusqu’aux générations actuelles et s’enracine.

Au moment où le Congo se prépare à célébrer, dans quelques semaines, le cinquantenaire de son accession à la souveraineté nationale, il nous importe plutôt de nous engager résolument pour un changement qualitatif de notre enseignement. Vous me direz que c’est le credo qui revient sans cesse dans la bouche des congolais depuis des années, sans pourtant rien changer ! Cet aveu d’impuissance est contredit cependant par les efforts, aussi minimes soient-ils, des hommes et des femmes qui accomplissent quotidiennement leurs tâches d’enseignant avec abnégation, loyauté et courage. C’est avec ceux-là qu’un meilleur lendemain peut-être envisagé. Et finalement, tout le monde est invité à prendre le train du changement pour nos écoles si nous aimons notre pays : autorités politico-administratives, Eglises, hiérarchie scolaire, Entreprises, hommes d’affaires et parents, tous nous avons un rôle à jouer dans l’éclosion d’un enseignement radieux au Congo. L’espérance veille en nos cœurs : l’espérance que les élèves pourront devenir meilleurs et intelligents qu’ils ne le sont aujourd’hui, espérance que les parents ne paieront plus les FAP, source de beaucoup de problèmes, espérance que les enseignants, les professeurs et les Chefs d’Etablissements ne se feront plus corrompre par leurs élèves ou qu’ils ne leur demanderont pas indument de l’argent. I have dream… osait dire Martin Luther King. Nous sommes convaincus, au moment où nous nous lançons sur le chemin du centenaire, (que Dieu nous y fasse parvenir !) que notre espérance deviendra un jour une réalité.

Distingués Invités,

Pour terminer, je m’en vais féliciter tous ceux qui ont reçu les sacrements aujourd’hui, remercier aussi, au nom de Monseigneur l’Evêque, toutes les autorités tant locales que provinciales et nationales qui sont intervenues en faveur de l’enseignement dans notre Diocèse. Nous remercions tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté qui nous ont aidés cette année scolaire, je pense singulièrement aux Pères Salvatoriens et aux bienfaiteurs d’Europe pour leur contribution substantielle à la réhabilitation de l’EP Mwanga Wa Taifa dans le Complexe scolaire Tupendane.

Merci à vous tous qui êtes venus célébrer la JEC avec nous, merci à ceux qui ont travaillé à préparer cette journée notamment les différentes commissions de la JEC.

Demandons la bénédiction à notre Dieu pour l’enseignement au Congo.

Bonne fête à tous et à toutes !

Kolwezi, le 22 mai 2010

Abbé Alain Kalenda Ket

Coordinateur Diocésain