mardi 26 octobre 2010

11 PERSONNES TUEES ET UNE TRENTAINE D’AUTRES BLESSEES



Le Ministre Provincial et Madame Le Maire assistent au culte

Le bus accidenté et éventré


La population  Kolwezienne a assité, avec émotion, ce lundi 25 octobre à l’inhumation de 11 corps des personnes victimes d’un grave accident de circulation survenu vendredi dernier à l’entrée de la ville de Kolwezi.
vue partielle des cercueils
Vendredi 22 octobre 2010, vers 8h00,  le grand bus de la compagnie FALCON ramène à toute allure à Kolwezi une soixantaine de travailleurs des entreprises MUMI (Mutanda Mining) et BAZANO. Le voyage de routine tourne au drame lorsque Falcon se heurte contre un  camion lourdement chargé de bière. Tout le flanc droit du bus est éventré,  les sièges des passagers sont à découvert : l’irréparable venait de se produire pour ces ouvriers qui revenaient du travail  de l’exploitation minière nocturne. On dénombre sur place  quelques morts, les autres vont rendre l’âme dans les hôpitaux de Mwangeji et de la Gécamines. Le bilan final est de 11 tués et plus de trente blessés. Toute la ville est alors en émoi, et les commentaires fusent de partout.
Le Maire de la ville, Madame Cime Jinga, convoque le même jour, le Conseil de Sécurité, réunissant les autorités de la ville et les responsables des Entreprises concernées par l’accident. La première chose que le Maire a demandée aux entreprises éprouvées est d’organiser d’abord des obsèques dignes pour ces travailleurs décédés au service. La suite du problème, a déclaré Madame Le Maire, serait examinée par les organes compétents (Inspection du Travail, Justice, etc.).
C’est ce lundi donc que, sous une pluie battante, Kolwezi entière vient de conduire à leurs dernières demeures les 11 corps des accidentés du vendredi. Le culte de funérailles a été célébré dans le Temple Méthodiste au Quartier Mutoshi devant une foule nombreuse et en présence du Maire de la Ville,  du Ministre Provincial des Mines, Monsieur Juvénal Kitungwa et des patrons des Entreprises MUMI et BAZANO.
Les patrons de Mumi et Bazano
Cris de détresse, larmes, évanouissements de certains membres de famille, bousculades ont marqué le début de la cérémonie lorsque, l’un après l’autre,  les cercueils sont introduits dans l’église. Le culte est présidé par le Surintendant. Différents discours funèbres ont été prononcés. Le Directeur Général de MUMI et Administrateur Technique du Groupe Bazano, Monsieur Marcel LENGE a déploré la perte brutale de ces  gens morts à la fleur de l’âge et a rassuré les familles éprouvées qu’elles ne seront pas abandonnées à leur triste sort.
La plupart des victimes étaient des jeunes gens dont l’âge varie entre 27 et 37  ans.
Ils rêvaient d’une fin de semaine paisible, mais c’est la mort qu’ils ont rencontrée sur leur route. La ville minière de Kolwezi essaie de panser ses blessures, de sécher ses larmes et d’espérer que tous ces jeunes morts et les autres anonymes que la terre engloutit régulièrement dans ses entrailles ne meurent pas pour rien. Alain Kalenda Ket


mercredi 13 octobre 2010

LE VICAIRE APOSTOLIQUE DE L’ARCHIPEL DES COMORES EN VISITE A KOLWEZI



Monseigneur  Charles Mahuza Yava, Vicaire Apostolique des Comores, a été accueilli ce samedi 09 octobre 2010 à l’aéroport national de Kolwezi.
A sa descente d’avion, devant une foule nombreuse  et en délire, Monseigneur  Charles s’est prosterné sur le sol kolwezien et l’a embrassé affectueusement.  Il était visiblement surpris par cette affluence des prêtres religieux et religieuses, fidèles anonymes, et groupes folkloriques  qui voulaient réserver un accueil chaleureux à ce fils du pays nouvellement  élevé au rang épiscopal par le Pape Benoît XVI pour le compte des Comores.  Après le bain de foule de l’aéroport, le long cortège des véhicules  a pris la direction de la ville où l’attendaient les élèves  avec en mains,  des drapelets blancs.  Chants cris, applaudissements  ont accompagné Monseigneur Charles jusqu’à l’Evêché. C’est là que Monseigneur Nestor Ngoy, Evêque de Kolwezi,  entouré de la curie diocésaine et des responsables des Congrégations,  l’a reçu à son tour et a offert un rafraîchissement au visiteur de marque. Avant de prendre son repos, l’hôte des Comores se devait de présenter ses civilités à Madame le Maire de la Ville de Kolwezi. Les deux personnalités se connaissent  de longue date.

Mgr Charles Mahuza à l'Evêché de Kolwezi

Cette journée n’était qu’un prélude à la grande célébration eucharistique qui devait s’en suivre le lendemain (dimanche 10 octobre 2010). Les chrétiens s’étaient, en effet donné rendez-vous au Domaine Marial où le Vicaire Apostolique a lu sa messe des prémices. C’était une messe de remerciements au Seigneur, à l’instar de l’Evangile de ce dimanche où parmi les dix lépreux guéris, l’un d’eux est retourné à Jésus  rendre grâce. L’action de grâce est un signe de foi (Heureuse coïncidence des lectures et de la journée festive). Pendant son homélie, Monseigneur Charles a fait voir, entre autre,  qu’il a été nommé par le Pape pour une terre où 99%  de la population sont des musulmans,  où il est interdit de convertir et où il ne s’occupe que de quelques rares étrangers. Faut-il un Evêque pour une communauté humaine comme celle-là, s’est interrogé Monseigneur Charles. Oui, a-t-il répondu lui-même, les voies du Seigneur sont insondables : c’est là qu’il est envoyé pour que progressivement l’Eglise de Jésus soit construite et grandisse. Les chrétiens des Comores, aussi minoritaires qu’ils soient, assurent une présence où la charité de Jésus-Christ reste agissante. Les Comoriens sont musulmans dès leur naissance, c’est la loi. Mais, parfois, ils viennent jeter un coup d’œil à notre culte chrétien. Y-aura-il un jour, liberté de religion aux Comores ? En tout cas, le grain est semé avec ce « Diocèse embryonnaire » dirigé par Monseigneur Charles Mahuza, dont la Devise est « vas plus loin ».  Dans son allocution à la fin de la messe, l’Evêque de Kolwezi, Monseigneur Nestor Ngoy a béni le Ciel pour les merveilles que Dieu accomplies : personne ne pouvait rêver ou programmé cet événement quelques mois auparavant, ni Monseigneur Charles, ni personne d’autre, c’est le plan de Dieu seul, a souligné l’Evêque de Kolwezi. Dieu confie Monseigneur Charles, non seulement à l’Eglise des Comores,  a poursuivi, Monseigneur Nestor, mais à l’humanité toute entière. Il a enfin énuméré les signes de la providence divine pour Monseigneur Charles : Charles Mahuza a été l’un des premiers prêtres congolais Salvatorien, il fut le premier Provincial congolais salvatorien,  premier Vicaire Apostolique des Comores, premier fils du Terroir à revêtir la pourpre épiscopale ; et dans un jeu de mots plaisant, l’Evêque de Kolwezi lance pour conclure : « Yava vas plus loin, ad multos annos  ».
Monseigneur Charles Mahuza va se rendre dans son village natal à Sandoa avant de revenir célébrer ses prémices en  la Cathédrale de Lubumbashi le 07 novembre prochain.

LE PREMIER VICAIRE APOSTOLIQUE DE L’ARCHIPEL DES COMORES
Le 1er mai 2010, Sa sainteté a nommé le Père Mahuza Yava comme premier Vicaire Apostolique des Comores et Mayotte (dans l’Océan Indien). L’ordination épiscopale a eu lieu le 19 juin 2010 à Moroni des mains  de Son Excellence Monseigneur Denis Wiehe, Evêque de Port-Victoria Seychelles et Président de la Conférence Episcopale de l’Océan Indien (CEDOI).
Au domaine Marial
Le P. Charles Mahuza Yava, S.D.S. est né le 29 juillet 1958 dans le territoire de Sandoa, Diocèse de Kolwezi, en République Démocratique du Congo. Il est membre de la Société du Divin Sauveur. Il a fait son noviciat en Tanzanie, Il a étudié la philosophie et la théologie à Kolwezi, au scolasticat Franciscain Bienheureux Jean XXIII. Il a prononcé sa profession perpétuelle à Kolwezi le 8 septembre 1991. Il a été ordonné prêtre à Sandoa le 8 mai 1993 par S.E. Monseigneur Songasonga. Il a exercé les charges suivantes : 1993-1994 : Vicaire paroissial  à Christ-Roi, Ntita dans le territoire de Kapanga ; 1994-1995 : études  de Spiritualité au Centre Sèvre de Paris; 1995-2000 : maître des novices à Kolwezi et ensuite à Lubumbashi ; 1997-2003 : Vicaire Provincial ; 2000-2003 : Recteur des étudiants ; 2003-2009 : Supérieur Provincial de la Vice-Province congolaise durant deux mandats successifs ; au deuxième mandat, il est plutôt Supérieur Provincial de la Province Salvatorienne d’Afrique(2006-2009) ; depuis 2010 : curé de la paroisse de Moroni (Grandes Comores). Le nouveau Vicariat Apostolique des Comores s’étend sur une zone de près de 2 033 km2, avec une population de 800 000 habitants. Il y a 6 000, catholiques répartis en 3 paroisses.  L’Administration Apostolique des Îles Comores (1975) a été confiée pour des dizaines d’années aux Frères Mineurs Capucins. En 1998, comme le personnel apostolique était moins nombreux, elle est passée à la Société du Divin Sauveur (Salvatoriens).
Le 21 juin, après l’ordination épiscopale, Mgr Charles a été reçu par le Chef de l’Etat des Comores.
Abbé Alain Kalenda Ket