dimanche 7 novembre 2010

La Sœur Marie-Armelle retourne en France


Monseigneur Christophe Remb Ey, Vicaire Général du Diocèse de Kolwezi a présidé l’après-midi de  ce dimanche  de la Toussaint (7 novembre 2010),  en la Cathédrale Sainte Barbe et Saint Eloi,  la messe d’au revoir à la Sœur Marie-Armelle. Elle est  une française de la Congrégation des Sœurs Chanoinesses de saint Augustin (Sœurs de Notre Dame). Outre une dizaine de prêtres qui ont concélébré, plusieurs religieuses et religieux et quelques pieux fidèles   sont venus entourer de leur affection la Sœur qui se prépare à retourner en France après 33 ans de vie missionnaire au Diocèse de Kolwezi.

Soeur Marie-Armelle dit au revoir ce 07 nov 2010

L’homélie du Vicaire Général s’est évertuée à faire ressortir, à la fois, l’importance de la sainteté dans la société humaine et la vie missionnaire de Marie-Armelle. Concernant la Société humaine, il a spécialement parlé de l’Europe, continent de la Sœur Marie-Armelle : « l’Europe a beau vouloir se débarrasser du   christianisme, mais sans tout à fait y parvenir parce que le sol européen est profondément imbibé de sang des martyrs chrétiens ». Quant à Marie-Armelle, le Vicaire Général a dit en substance qu’elle a été une vraie religieuse missionnaire  ayant mené une vie effacée mais efficace. Que donner à la Sœur qui va bientôt tirer sa révérence et qui s’est dévouée pendant tant d’années au service de notre société, Mgr Remb est revenu à l’Evangile des béatitudes, «  Nous lui donnons la première béatitude (restreinte) : un bouquet de notre pauvreté ».
Après la messe, une rencontre festive a été organisée dans la soirée  à Notre Dame des Lumières (Nyumba ya Heri). Il n’y a pas eu que le bouquet de la première béatitude comme cadeau offert à la sœur Marie-Armelle.
Un chant des consoeurs à Dada Marie-Armelle
LA SŒUR MARIE-ARMELLE GOURBIN
Elle est née à Hanoï au Vietnam le 18 novembre 1933. Elle est fille d’un officier militaire, Monsieur Henri Gourbin et de Marguerite Adam, tous français de Normandie. Elle a fait ses études primaires à l’Ecole Saint Sauveur-le-Vicompte. En 1968, elle interrompt ses études à cause d’une révolution des étudiants. Ayant repris ses études à la Légion d’Honneur en modernes, elle a obtenu son bac en maths. Elle a découvert les religieuses de Notre Dame à Saint Pierre-Eglise. En France, la Sœur a été professeur des Sciences, Géographie et maths. Elle est arrivée au Congo en août 1971 à Bagdolite, dans la Province de l’Equateur où elle a travaillé au Foyer Social et où elle assurait la catéchèse des enfants en lingala, a-t-elle précisé. C’est en août 1977 qu’elle débarque à Kolwezi. Un an après, elle est surprise par la guerre de 6 jours, opposant les rebelles Katangais au régime de Mobutu. Dans l’urne de ses souvenirs, elle se rappelle de biens d’autres événements vécus :  ‘’le massacre’’ des Etudiants de l’Université de Lubumbashi  en 1990, le pillage des villes en 1991,  l’effondrement du pont de Lualaba en 1992, les événements sanglants entre kasaïens  et Katangais (1992-1993) : ce qui a amené l’occupation de Notre Dame des Lumières (Lycée Mwanga) par les déplacés kasaïens. A ce moment-là, la Sœur Marie-Armelle était Supérieure de cette maison. Il y a aussi des événements heureux telles que les célébrations des Jubilés des sœurs de Notre Dame : 50 ans de la présence des sœurs à  Kinkondja ; 50 ans  de l’arrivée des Sœurs de Notre Dame à Kolwezi, la réhabilitation du bâtiment Mwanga par le Gouvernement Provincial du Katanga en 2009 ; puis dernièrement, le 22 et 23 octobre 2010 : célébration, au Lycée Mwanga, de 70 ans d’existence de la Congrégation Notre Dame en R. D. Congo.
RESPONSABILITES ET CHARGES
Dès son arrivée à Kolwezi, Marie-Armelle est professeur de couture et de religion au Lycée Technique Juhudi de la cité Manika. Par la suite, elle assurera la formation des religieuses et religieux à l’inter-noviciat des congrégations de Kolwezi. Elle a formé les sœurs de Notre Dame dans divers domaines : spiritualité, musique, liturgie, psaumes, couture, etc. Elle a été Mère-Vicaire en R. D. Congo pendant 6 ans, ensuite responsable de la Maison Notre Dame des Lumières (Mwanga) pendant plusieurs années, responsable au Noviciat… Au Diocèse, elle a travaillé dans quelques organisations : commission des délogés dans le conflit kasaïens-katangais, équipe de Protocole du Diocèse de Kolwezi, commission des ordination, à la Caritas diocésaine.

En entretien avec l'Editeur de Kolwezi News

De l’avis de tous, la Sœur Marie-Armelle est caractérisée par sa simplicité, son humilité, son silence dans l’accomplissement des différentes charges. Elle est une femme de relations, de dialogue et d’écoute. Sensible à la misère des autres, elle avait le cœur sur la main, comme on dit. Travailleuse inlassable, elle aime le travail bien fait. Appelée, Dada( grande sœur, en swahili) par ses consoeurs, Marie-Armelle avait  la confiance de toutes. Elle est restée, de ce fait, l’amie de tout le monde. Bon retour en France, Révérende Sœur.   Alain Kalenda Ket.