dimanche 22 décembre 2013

BREVE HISTOIRE DE LA COORDINATION DES ECOLES CATHOLIQUES DU DIOCESE DE KOLWEZI


Dès l’arrivée des missionnaires  franciscains dans l’actuel Diocèse de Kolwezi, ils construisirent des écoles dans toutes les missions. Ce sont ces missionnaires qui géraient leurs écoles. Vers les années 1950, la hiérarchie ecclésiastique nomme des administrateurs scolaires.  Le R. Père VERCRUYSSEN  Ignace fut l’un de ces administrateurs. Il fut remplacé plus tard par le R.P Van Der Horst Gaston. Celui-ci  devint l’Inspecteur Missionnaire des Ecoles Catholiques de Kolwezi jusqu’à la zaïrianisation en 1974.
En 1977, l’Etat Congolais signe une Convention avec l’Eglise Catholique pour l’organisation et la gestion des écoles et met fin ainsi au désordre engendré par la zaïrianisation. Le R.P Van Der Horst Gaston, Franciscain et  ancien Inspecteur, devint alors le premier Coordinateur des Ecoles Catholiques de Kolwezi.
 Au départ, la Coordination est abritée dans une pièce annexe à la maison paroissiale de la cathédrale Sainte Barbe et Saint Eloi. On construisit ensuite deux pièces constituant une salle commune et un bureau du Coordinateur.







Bureaux et salle de conférence de la Coordination
 des Ecoles Catholiques


 Ces deux locaux ont été  réaménagés  en appartement et servent aujourd’hui d’habitation pour le Coordinateur. En effet,  le 17 octobre 1985, l’Abbé Paul Mbang fera construire pour la Coordination, de nouveaux bureaux et une salle de conférence pour chefs d’Etablissements scolaires à côté de la Cure de la Cathédrale.
A la suite de la mort du R.P Ignace Vercruyssen en 1978 resté Inspecteur scolaire au Diocèse de Kamina après sa scission avec le Diocèse de Kolwezi , le R.P Gaston Van Der Horst assuma l’intérim  de Coordinateur à Kamina. Il  cumulait la fonction de Coordinateur pour les deux Diocèses jusqu’à la nomination d’un successeur à la Coordination de Kamina.
En 1982, le R.P Gaston est nommé Coordinateur Provincial à Lubumbashi. Le premier Congolais, Monsieur l’Abbé Paul Mbang  Nawej, d’illustre mémoire devint le Coordinateur des Ecoles  Catholiques de Kolwezi. Il restera à ce poste  jusqu’en 1987. C’est cette année-là qu’il est aussi appelé à assumer les fonctions de Coordinateur provincial à Lubumbashi.
A partir du 5 octobre 1987, l’Abbé Albert Kapend  Sabul qui venait d’être ordonné la même année,  est nommé Coordinateur Diocésain des Ecoles Catholiques de Kolwezi. Après six ans, en 1993 l’Abbé Sabul s’en va à Lubumbashi comme  Coordinateur provincial.
C’est  l’Abbé Christophe Mutombu  Chey qui le remplace.  Nommé Curé dans la Paroisse Sainte Thérèse de Kisenge, l’Abbé Chey quitte le poste de Coordinateur treize ans après, en septembre 2006.
C’est en octobre 2006 que l’Abbé Alain Kalenda Ket  prend les rênes de gestion de la Coordination des Ecoles  Conventionnées Catholiques au Diocèse de Kolwezi.  Il est l’actuel Coordinateur.



Le Coordinateur des Ecoles Catholiques


Agents du Bureau de Coordination Ecoles Catholiques
2013

Le Bureau de Coordination Catholique du Diocèse de Kolwezi a œuvré avec  les Conseillers Pédagogiques suivants :
A.      Dans la ville de Kolwezi : Monsieur Ananie  Mulombo  Mwamb a  Mwang (d’illustre mémoire) de 1978 à 2003. Il est ensuite remplacé par Monsieur Baudouin  Kazadi  Kakeza à partir de 2004 jusqu’à ce jour.
B.      A Kasaji dans le District du Lualaba : Monsieur  Lambert  Kazadi  Kamangala de 1983 à 1987 puis, Monsieur  Katanda  Ndjamba de 1987 jusqu’à juillet 2011, date à laquelle il est décédé. Il est remplacé par son Secrétaire Monsieur Mulaji Majia
C.      A Kapanga toujours au District du Lualaba  : Il y a eu d’abord Monsieur Germain Kalej  Kawel  puis Monsieur  Mbal  Samunang  ensuite Monsieur l’Abbé Charles  Mampuy. Après le décès de ce dernier en 2007, il est remplacé par le R.P Joseph  Kayij  Muswil, Salvatorien. Le Père Joseph Kayij est rappelé à d’autres fonctions par sa Congrégation. Monsieur Kalau Pascal, un professeur venant de l’Institut Kulivwa à Kafakumba est nommé à sa place dès la rentrée scolaire 2011-2012.
Depuis 2004  une Représentation de la Coordination des Ecoles Catholiques a été implantée à Sandoa. Alors qu’en 2012, apparait,  pour la première fois,  le poste de Conseiller de l’enseignement secondaire. Est nommé à ce poste, Monsieur Mayonde Kavula.
Ministres de l'Enseignement National et Provincial
 la déléguée à la Francophonie et les cadres
de l'Enseignement de Kolwezi  à Kolwezi 2012
La Coordination des Ecoles Catholiques gère ses écoles sur base d’une Convention signée avec l’Etat le 26 février  1977. Cette gestion est à la fois administrative que financière. Elle porte sur le fonctionnement des écoles catholiques, la gestion du personnel, l’organisation de la vie sociale des élèves (Cfr Art. 3). Elle travaille en partenariat avec les instances locales étatiques de l’Education, à savoir la Division, la Sous-Division, le SECOPE (Service de Contrôle de la Paie des Enseignants)et l’Inspection.

Alain Kalenda Ket

mercredi 9 octobre 2013

LE TERRITOIRE DE DILOLO A 100 ANS



Dilolo vue aérienne (Google) 

Dilolo, timbres-poste de 1912, 1914...

 Les sources qui nous ont permis d’écrire l’histoire du Territoire de Dilolo sont essentiellement constituées par des documents écrits par les anciens Administrateurs du Territoire de Dilolo et des Commissaires de District de Lulua (Actuel District du Lualaba). Il s’agit notamment des écrits : - Du Commissaire de District de Lulua, Monsieur GOSME (1913) - De L’Administrateur territorial FFONS : en 1913, il a écrit sur les Tshokwe et en 1916, sur les Luena. - Du Commissaire de District de Lulua CAROL T. R. - De L’Administrateur territorial Jean Galaud (Malonga, 1937) De tas d’archives constitués des lettres administratives, des cartes très détaillées des territoires du Katanga et d’autres documents de grande valeur étaient conservés par les Pères Franciscains du Collège Bienheureux Jean XXIII. Ils ont tous été transférés en Europe à la fin du 20e siècle. Nous avons eu le privilège de les consulter à la Bibliothèque du Collège pour des recherches personnelles que nous menions à l’époque.

 CREATION DU TERRITOIRE DE DILOLO
 Par l’ordonnance d’administration Générale du 22 janvier 1914, on constitua en même temps que le District de Lulua, le Territoire de Dilolo ayant son Chef –Lieu à Dilolo (actuellement Dilolo-Poste). Dilolo-Poste devenait alors un centre florissant avec plusieurs magasins. Quant au District de Lulua, actuel District du Lualaba, son Chef-Lieu était implanté à Sandoa. Mais l’histoire administrative de Dilolo sera faite de multiples déplacements du Chef-Lieu, de multiples découpages et de multiples modifications des limites du Territoire. Les limites naturelles assignées à ce Territoire étaient, en principe, à l’est le territoire de Lubilashi, au Sud et à l’ouest, l’Angola. Une ordonnance de décembre 1923, modifia les limites, puis une autre celle du 30 novembre 1926. Quelques années plus tard, le 02 mars 1928, le Congo-Belge dut céder au Portugal (Angola) la rive gauche de la rivière Luao, précisément à l’endroit où cette rivière se jette dans le Kasaï. Au moment de la constitution du Territoire, on établit aussi les limites des chefferies. A cause de la prédominance de la tribu Tshokwe dans cette contrée, les Belges nommèrent ce territoire, Territoire Tshokwe. Les chefferies Tshokwe ci-après furent créées : la chefferie Tshokwe Sayenge en 1925, et la chefferie de Mwakandala, en 1926. Ces nouveaux regroupements étaient dictés par des motifs politiques et ethniques, car auparavant, le Territoire de Dilolo était compris dans la vaste chefferie de Mwant-Yav et était subdivisé en diverses sous-chefferies, à savoir, Saluseke, Muyeye, Mwene-Kanduke ou sous-chefferie Ndumba, et quelques années plus tard la sous-chefferie de Sakambundji, au Nord-ouest de Dilolo à la frontière avec l’Angola. Dans le même souci de garantir une unité d’administration non conflictuelle, le groupe de la tribu Luena habitant les villages de Katende et de Tshilemo fut séparé en 1927, de la sous-chefferie Ndumba, dépendant de Mwant Yav directement. Cependant la partie attribuée aux Luena ne sera réellement organisée en sous-chefferie qu’en 1936. Par ailleurs, par suite de la cession de la rive gauche de la Luao à l’Angola, la Sous-Chefferie de Saluseke devait pratiquement disparaitre. Les belges durent faire quelques aménagements en amputant la Sous-chefferie Ndumba de ses terres pour les attribuer à Saluseke : c’est la partie qui constitue l’actuelle Chefferie Saluseke. C’est en 1936 que ces Sous-Chefferies acquerront toutes, le statut de chefferie.

 LE TERRITOIRE DE LUASHI
La partie Est au territoire de Dilolo, dans les bassins des rivières Lulua et Luashi fut constituée en Territoire au même moment que celui de Dilolo en 1914, c’est le Territoire de Luashi. Il comprenait la sous-chefferie de Kazembe, la sous-chefferie des Lunda du Nord-est, la sous-chefferie de Tshilemo et la sous-chefferie Katende occupées par les Luena, les sous-chefferies de Tshisangama, de Sakayongo et de Mukonkoto habitées par les Ndembo. En 1928, on traça la route qu’on appelait jadis Leokadi. En 1930, les missionnaires Franciscains s’installèrent près de la rivière Wakola et deux années plus tard, ils virent croître un mouvement à caractère religieux appelé Mahimba. Ce mouvement exaltait le culte des ancêtres. Le Sous-Chef Kazembe en devint un fervent adepte. Au moment de la répression de ce mouvement par les autorités coloniales, le Sous-Chef Kazembe fut arrêté et déchu. Le Territoire de Luashi fut supprimé et devint un poste. Le poste de Luashi subsistera jusqu’en 1948, date à laquelle il sera transféré à Kasaji.

LE TERRITOIRE DE MALONGA
 Par l’ordonnance du 21 mars 1932, le Chef-Lieu du Territoire de Dilolo sera déplacé de Dilolo-Poste à Malonga. Les Belges réunirent la contrée de Luashi (près de l’actuelle Kisenge-Manganèse) et celle de Mutshatsha en un seul Territoire pour constituer ce qu’ils appelèrent Territoire de Malonga. Ils retiraient à Dilolo, à Lwashi et à Mutshtsha leurs privilèges antérieurs de chefs-lieux de Territoire. Pour les Belges, en effet, Malonga avait une position centrale pour une bonne administration. Dilolo, devint un poste administratif de même que Luashi et Mutshatsha. Ils étaient dirigés par un Chef de Poste. C’est à cette date (1932) aussi que fut supprimée l’appellation de District de Lulua en attachant ses territoires à celui de Lualaba.

RETOUR AU TERRITOIRE DE DILOLO
 Le Territoire de Malonga vivra jusqu’en 1950. Le 12 janvier 1950, il fut décidé de transférer définitivement le Chef-lieu à la frontière avec l’Angola. Le Territoire retrouva son ancienne dénomination TERRITOIRE DE DILOLO.
 Alain Kalenda Ket

DILOLO, LA POPULATION SE SENT ABANDONNEE

Dilolo, carte postale
Jadis centre commercial frontalier congolais très florissant, Dilolo-Gare est aujourd’hui une agglomération terne où la population essaie de survivre grâce aux activités orientées vers l’Angola. Le visiteur venant de Kolwezi ou de Lubumbashi par route, débouche immédiatement sur ce qui fut le centre des affaires : de grandes constructions des magasins bâties dans les années 1950 par les commerçants grecs et portugais. Tout de suite, l’on se rendra compte que Dilolo jouissait d’un certain prestige par la coquetterie de ses maisons.
 La grande avenue des magasins se prolonge à l’ouest vers la douane et l’Angola. En descendant plus bas vers le sud vous trouverez l’édifice imposant de la Gare SNCC cachée dans une verdure des palmiers. On y accède par une avenue sous forme d’arc qui remonte vers la ville après avoir dépassé une ancienne station d’essence. Les piétons peuvent dévaler les escaliers au centre de cet arc pour atteindre la gare.
 Les palmiers embellissent le paysage de la ville de Dilolo. Plantés au bord des avenues, ces palmiers, qui s’alternent avec des manguiers, donnent à cette cité un air exotique. Dilolo s’étale ensuite vers le nord où le colonisateur Belge avait implanté les bâtiments de l’administration territorial (Nord-ouest), l’hôpital central, les églises Catholiques et Garenganze… La cité populaire est construite toujours vers le nord en prolongement de la ville après avoir dépassé, dans la vallée, le bruyant marché et le monument du MPR de Mobutu. Cette carte postale de Dilolo dessine une petite ville complète avec une installation électrique à travers toute la ville et ses conduites d’eau des robinets de la Regideso. A l’extrême ouest, à quelque deux kilomètres du centre-ville, c’est le camp des agents SNCC puis, la douane constituée par des maisonnettes construites par les belges.
 La rivière Luau est la frontière naturelle qui sépare la République Démocratique du Congo de la République d’Angola. Aussi, les deux villes frontalières de part et d’autre des deux pays portent-elles la même dénomination authentique de Luau (Luau-Dilolo et Luau-Texeira de Sousa). Et aujourd’hui Dilolo…

Dilolo, ajourd'hui
Au centre commercial, les magasins de jadis n’existent plus. A la place, les imposantes constructions abritent quelques boutiques insignifiantes, d’autres sont fermées. La Poste est utilisée par la CENI. Les routes sont toutes crevassées, présentant un relief accidenté
Dilolo, l'avenue des magasins
. Comme c’est la mode au Congo, ce sont les motocyclistes qui y règnent en maîtres. Les angolais ont déversé à Dilolo toutes sortes de motos qui servent de taxis. Quelques minibus transportent aussi des passagers vers la douane ou vers la cité. La population essaie de survivre en vendant des cossettes de manioc en Angola.

 La reconstruction est un mot inconnu à Dilolo. La population se dit délaissée : aucune réalisation visible comme ailleurs dans le pays. Le Président de la Société Civile déclare : « Même dans le projet initial des réfections des routes, Dilolo avait été oublié ». Et lorsque les travaux ont finalement commencé sur l’axe Kasaji-Dilolo (144 km), après moult tergiversations, ils sont mal exécutés et avec une lenteur exaspérante : depuis près de 3 ans quelques machines réparent par-ci, par-là la route nationale menant vers Dilolo sans jamais la terminer. Les grands bus de la Compagnie Tanzanienne TAQWA s’arrêtent à Kasaji. Ils attendent avec impatience l’amélioration de la route pour atteindre Dilolo. Quant au chemin de fer, on y voit guère plus clair : le salut de la population de Dilolo devrait venir des activités ferroviaires de la SNCC. Dilolo (via Lobito en Angola) était, en effet, une des portes d’importations et d’exportations privilégiées de la République Démocratique du Congo et du Katanga en particulier. Alors qu’en Angola, les chinois s’activent à réparer les rails du pont reliant l’Angola au Congo, du côté de Dilolo, c’est le calme plat. Apparemment rien ne se fait. A la gare de Dilolo c’est la désolation : l’herbe a envahi les rails, le quai jadis grouillant de monde sombre dans un silence de cimetière. Pour marquer une présence humaine à la gare, un tenancier de débit de boisson est venu se réfugier dans ces installations. On y boit aussi bien la Skol, la Simba que les nombreuses bières et vins de l’Angola. Quelques vieux wagons tout rouillés dans un coin sur les rails de l’espace de la gare témoignent encore aux yeux des buveurs qu’il a existé de vraies activités de cheminots en ces lieux. Ce paysage ressemble bien à celui de la gare de Kolwezi dont le sort est lié à celui de Dilolo. C’est la nuit noire sur ces sites dont dépendent non seulement les vies de milliers d’agents SNCC mais aussi l’économie des populations qui survivent grâce au chemin de fer vers Dilolo.

Dilolo, une belle gare abandonnée
La population du territoire de Dilolo ne sait à quel saint se vouer, elle est dépitée. Lorsqu’on voit LUAU (Texeira) à côté, la ville sœur d’Angola renaître de ses cendres de la guerre, on ne peut s’empêcher d’admirer le génie. En effet, dès qu’on traverse le pont à deux kilomètres de Dilolo, le spectacle change : la route vers la ville angolaise (située à 11 km) est merveilleusement asphaltée, les bâtiments de douane angolaise sont impeccables ; la gare, toute jolie, a été reconstruite en étage ; il y a des pompes à essence. Les chinois sont partout au volant de gros camions, s’affairant à reconstruire routes et aéroport international. Une vie nouvelle a commencé pour cette petite ville angolaise qui se reconstruit rapidement (hôpitaux, écoles, hôtels…).

 Une lueur d’espoir pour Dilolo aussi ?
Deux Ministres Provinciaux du Katanga (celui de l’Education et celui du Budget) viennent d’effectuer une visite d’inspection à Dilolo à partir du 1er octobre dernier. Ils n’ont pas manqué d’aller jusqu’au pont de la douane constater la différence. De par sa position géographique, Dilolo peut espérer renaitre un jour. De gros camions viennent du Kasaï pour se procurer du carburant. Dilolo dispose de deux Radios et d’une Télévision qui diffusent des émissions locales. Au soir, la Ville est éclairée de 19 heures à 22 heures par un groupe électrogène de 250 KVA. Environ 90 ménages sont connectés. Il existe, pour la ville de Dilolo, un projet d’adduction d’eau qui attend le financement de l’Etat(BCCO). Une vieille locomotive commence à atteindre la gare de Dilolo en provenance de Lubumbashi. Et surtout, on attend l’inauguration prochaine (en novembre ou décembre ?) du pont de chemin de fer à Dilolo et la relance du commerce international par la voie de Lobito, reconnue comme la plus courte pour approvisionner l’industrie minière du Katanga. Mais jusqu’à ce jour, les travaux ne s’exécute que du côté angolais. Malgré tout, la population est ballotée par une vague lueur d’espoir… « Quelque chose va arriver… »
Une école primaire à Luau Angola
Alain Kalenda Ket
La Paroisse de Dilolo

Une avenue de Dilolo
La Gare de Chemin de Fer Luau Angola
Le quai de la Gare de Dilolo

jeudi 1 août 2013

Petit Séminaire de Kanzenze, Terre d’espoir…


Cours interne et chapelle
Des générations de jeunes gens sont venues, des horizons lointains parfois, vivre dans cette pépinière du Petit Séminaire de Kanzenze. Expérience envoûtante, la vie du Petit Séminaire de Kanzenze laisse des souvenirs indélébiles. Ceux qui y sont passés ne sont pas tous devenus prêtres, certains ont été aiguillés ou ont choisi d’entreprendre une autre vie. Mais, en évoquant ce village à la terre rouge, situé à 56 km de Kolwezi, tous sont bercés par le doux souvenir de la vie du Petit Séminaire : pensées languissantes d’une enfance insouciante où l’on se préparait, sans oser l’imaginer, à de lourdes responsabilités. A treize ou quinze ans, on acceptait la vie telle qu’elle venait : étudier, prier, travailler, jouer, manger, lire, rire, se taquiner allégrement,… les uns après les autres, les jours se succédaient et on se formait. Plus tard, le destin allait déterminer et sceller le sort de chacun : certains allaient devenir prêtres, d’autres politiciens, agents de l’Etat, médecins, ingénieurs, enseignants, Ministres… tous au service de la nation et de l’humanité. Pour tous, le Petit Séminaire de Kanzenze n’en reste pas moins cette « Terre d’Espoir », comme l’avaient baptisé les anciens. C’est ce souvenir enfoui en chacun de ses fils qui ont vécu dans la mission centenaire de Kanzenze, au Petit Séminaire, que nous voudrions faire revivre sur cette page d’histoire.
Petit Séminaire: salles des classes et bibliothèque

 C’est déjà en 1929 que le Petit Séminaire est créé à Luabo, près de Kamina. Les Diocèses actuels de Kamina et de Kolwezi appartenaient alors à une même circonscription ecclésiastique dénommée PREFECTURE APOSTOLIQUE DE LULUA-KATANGA CENTRAL, administré par Monseigneur Valentin STAPPERS. C’est à cette date qu’on a inscrit les huit premiers séminaristes parmi lesquels se trouvait, sans le savoir, le futur Evêque du Diocèse de Kamina, Monseigneur Barthélemy MALUNGA. La hiérarchie ecclésiastique estima que Luabo était très excentrique et enclavé, pour avoir facilement des professeurs en section Gréco-Latine, il fallait déplacer le Petit Séminaire vers une position plus centrale des missions franciscaines, vers Kolwezi. Pendant deux ans, alors qu’on s’attelait à aménager le site de Kanzenze, le Séminaire a fonctionné provisoirement dans la mission de Kafakumba (créée en 1925). En 1945, le jeune MALUNGA Barthélemy est ordonné prêtre ; en 1947, c’est fut le tour de MAKONDO Sabin à être ordonné. En 1950, Monseigneur STAPPERS dut démissionner, il est remplacé le 25 juin de la même année par Monseigneur Victor KEUPPENS. La Préfecture Apostolique avait déjà pris le statut de Vicariat Apostolique.
Abbé Sabin Makondo, Premier Prêtre
originaire du Lualaba (Kasaji)
Ordonné en 1947
C’est au courant de l’année scolaire 1950-1951 que le Petit Séminaire va ouvrir ses portes à Kanzenze. Le site mythique se met alors en marche, accueillant en son sein, les jeunes gens de Kamina, et ses villages environnants ainsi que ceux de Kolwezi et des territoires de Kapanga, Sandoa et Dilolo. Jusqu’en 1966, les humanités littéraires gréco-latines ont été organisées à Kanzenze. Cependant, par manque de professeurs, il advint qu’on ne pouvait pas y continuer les études jusqu’à la fin du cycle. Les circonstances aidant, le Diocèse de Kamina auquel appartenait toujours Kolwezi, acquit des bâtiments à Saint Antoine de Padoue à la Cité des ouvriers de L’Union Minière du Haut Katanga. Ce qui permit aux formateurs des séminaristes de recourir à la formule dite du « Séminaire-Pédagogie » pour ses élèves des classes terminales. Ils devaient, après Kanzenze, poursuivre les études à Kolwezi au Collège Bienheureux JEAN XXIII tout en étant hébergés dans ce Séminaire qu’on appela Séminaire des jeunes ou « Le Combourg ».



La Madonne

Logement des Prêtres formateurs

Abbé Joseph Irung, actuel Directeur
 A Kanzenze, le Petit Séminaire continuait à former ses fils. Dans les années 1970, toujours par manque de professeurs compétents en latin, on y créa la section scientifique. Mais, en 1976, on décida de revenir à la section Littéraire où les séminaristes devaient apprendre le latin. On voulut donc de nouveau créer un cycle complet de six ans dans la section littéraire. Ce rêve s’estompa net deux ans plus tard lorsqu’éclata la guerre de 6 jours à Kolwezi, le 13 mai 1978. Tous les prêtres et professeurs laïcs européens de Kanzenze plièrent bagages pour retourner en Europe. L’Abbé Paul Mbang, alors Directeur du Petit Séminaire et l’Abbé Gabriel Muzuka restèrent seuls responsables avec la multitude des séminaristes. On trouva la solution d’envoyer les séminaristes des années terminales (5e et 6e Littéraires) à Lubumbashi au Collège Imara. Les jeunes séminaristes de Kanzenze renouèrent avec la section Scientifique et ce, jusqu’à ce jour. L’année scolaire 1994-1995, on y instaura le cycle complet de la section scientifique. Selon les générations, la Terre d’Espoir de Kanzenze vous replonge dans une profusion de souvenirs merveilleux : la messe dominicale enveloppée dans les airs de beaux psaumes et autres cantiques mélodieuses de l’Eglise catholique, le sport et le travail manuel exécutés sous un soleil ardent qu’on ne ressentait même plus, des repas et des fêtes mémorables, le chapelet devant La Madonne, la toilette faite à la hâte dans des douches ou lavoirs incertains, parfois il fallait plutôt courir à l’étang à quelque deux kilomètres et revenir à temps pour la tâche suivante, la Bibliothèque pour tous le dimanche après la messe où chacun selon ses goûts peut prendre des volumes des livres et Bandes dessinées à dévorer avec avidité (Bob Morane, Tintin, Romans classiques… tout y était). Dans ces lieux, point de place pour l’oisiveté !



Dortoirs

Salle d'étude

Salles des classes
La cloche ponctuait tout. Un rythme martial exécuté à la perfection et dont on se demande maintenant comment on a pu mener pareil train de vie exemplaire! Les enseignants, des prêtres pour la plupart, vous accompagnent : ils étaient, oh paradoxe !, autant omniprésents que discrets. A chacun d’évoquer avec reconnaissance le souvenir de ceux qui l’ont marqué comme Professeurs et éducateurs. Les plus anciens penseront au Père Agnello, ou au Père Van Camp, d’autres au Père Bérard. Et que dire de l’Abbé Dany Verstin, excellent footballeur et vaillant travailleur qui a marqué des générations des séminaristes ou de l’Abbé Omer Verbeek, le licencié en mathématique et l’Abbé Frans. L’on peut évoquer la mémoire de l’Abbé Paul Mbang, ou de Monseigneur Nawej Muteb, tour à tour Directeur de cette institution. Souvenir aussi de ces jeunes laïcs venus d’Europe pour vivre l’expérience africaine : Yves Alberty, Jean-Benoît Massart… Et puis alors tous ces autres prêtres africains jadis séminaristes de Kanzenze, devenus à leur tour formateurs : Abbé Muzuka Gabriel, Abbé Emery Muchak, Abbé Sabin Kapend, Abbé Jean Musambu, Abbé Séverin Kawat, Abbé Simon Muhong, Abbé Jacques Mulombu, Abbé Dieudonné Mujinga Ndhumba,  et aujourd’hui, le Directeur Abbé Joseph Irung. Tous ont perpétué, à leur façon, la tradition du Petit Séminaire de Kanzenze, Terre d’espoir…

Alain Kalenda Ket.

mercredi 26 juin 2013

L'Abbé Damien repose désormais pour l'éternité

L’Abbé Damien Likatenu Naweji, Curé de Notre Dame de la Paix-Mariapolis, a été inhumé ce mercredi 26 juin 2013 au cimetière des sapins de la Ville de Kolwezi. Il est décédé le dimanche dernier vers 21 heures à la Réanimation de l’Hôpital de la Gécamines où il venait d’être admis quelques heures auparavant dans la matinée.







Depuis quelques années, l’Abbé Damien souffrait. Il a porté sa croix stoïquement ne sachant à qui recourir pour enfin avoir accès aux soins appropriés. L’Abbé Damien est mort comme il a vécu : endurant les adversités d’où qu’elles viennent. Il ne s’en remettait qu’à son Dieu. Il savait qu’il allait mourir : il l’a dit à ses paroissiens lors de la messe du premier jour de l’an 2013. « Je suis sûr que nous n’arriverons pas ensemble avec moi à la fin de l’année, ma vie défaille, avait-il lancé ». Suivirent néanmoins quelques voyages pour Lubumbashi afin de se faire soigner.  Et puis alors ce sont des séances de dialyse. Il a parfois reçu un peu d’aide en argent de quelque bons amis de Kinshasa pour poursuivre ce traitement coûteux. Il savait que les jours approchaient. Mais, une fois à Kolwezi, il ne délaissait pas son ministère sacerdotal : jusqu’au bout, il devait célébrer la messe pour ses paroissiens… La mort a été l’aboutissement du long chemin de son existence. Certains le disaient méconnaissable : la souffrance, les médicaments et les traitements de dialyse l’avaient amoindri physiquement. Oui, la vie avait mûri en lui un autre être. Mais il a donné un sens à sa vie, malgré tout. Sa mort est conforme à sa vie.

Les dernières heures avant de rendre l’âme à la Réanimation, nous avons recueilli ses dernières paroles, il répétait sans cesse : « Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit », et puis aussi il disait, comme un refrain : « Je remercie tout le monde ».
Avant la messe de requiem,  l'Abbé Damien a été accueilli dans son Eglise de Mariapolis. Puis, il a été conduit,  dans son sommeil éternel, à travers les artères de la ville de Kolwezi. Il est passé par l'Avenue Kabila, puis la sixième avenue, l'avenue Lusangas, la première avenue et enfin il débouchait sur l'avenue Kasavubu. Jamais plus il ne reverra ces avenues qui lui étaient familières.

A l’Eglise, ce mercredi, on a lu l’Evangile de Saint Luc qui disait : Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive… » La Croix, Damien l’a portée jusqu’au bout, à l’exemple de son Maître et Sauveur Jésus-Christ.



Au premier banc dans cette église cathédrale, là tout au bout du cercueil, se tenait sa mère, la main à la joue. A l’autel, en l’absence de Monseigneur l’Evêque du Diocèse de Kolwezi en réunion à Kinshasa, plus de soixante prêtres venus des Diocèses de Lubumbashi, Sakania-Kipushi et des quatre coins du Diocèse de Kolwezi. Dans l’autre rangée des bancs, au premier rang aussi avait pris place, l’Evêque Orthodoxe accompagné d’un prêtre tous drapés dans des habits religieux noirs. A côté d’eux : le Maire-adjoint, les deux bourgmestres des communes Dilala et Manika. En levant les yeux, on pouvait voir l’Eglise noir de monde. Et dehors c’était pareil. Combien de gens y avait-il ? Plus de 5 000 personnes. Tout Kolwezi s’était donné rendez-vous à la Cathédrale Sainte Barbe-Saint Eloi pour rendre un dernier hommage à cet homme qui fut pendant 28 ans, non seulement Curé de Paroisse, mais aussi Vicaire Général du Diocèse de Kolwezi et ensuite, Administrateur Diocésain de 1998 à 2001, après le transfert de Monseigneur Songasonga à l’Archidiocèse de Lubumbashi. C’est pourquoi beaucoup n’ont jamais cessé de l’appeler « Monseigneur Damien ».


L’Abbé Muzuka qui a présidé cette célébration a craqué à la fin de la messe, il n’a pu lire la dernière prière, alors que l’Abbé Jean-Marie qui devait dire l’homélie était aphone.
L'immense foule a parcouru la distance qui sépare la cathédrale des cimétières dans les chants et dans une procession interminable. Puis ce fut l'heure pathétique de la mise en terre: dernières prières, dernieres larmes, la terre est ensuite jetée dans la tombe où était logé le cercueil. Tu es terre, tu retourneras à la terre, terminait l'Abbé Gabriel qui a continué à présider les cérémonies. A Dieu Abbé Damien.



Mais qui étais-tu Damien?

L’Abbé Damien est né le 24 octobre 1956 dans le territoire de Sandoa, village de Malaïka.

Voici la biographie de l’Abbé Damien qui a été lue à l’Eglise.



Chers parents, chers frères et sœurs le Révérend Abbé Damien LIKATENU que nous pleurons et pour qui nous prions est Prêtre de Dieu, fils de l’Eglise, votre père spirituel et membre du clergé séculier de notre Diocèse.

Sa devise sacerdotale : « Seigneur que je vois » a été le leitmotiv de son parcourt et de sa vie sacerdotale.

Le petit mot que nous allons prononcer retrace succinctement sa vie et sa vocation sacerdotale depuis sa genèse jusqu’au jour où il nous a quitté.



1. FORMATION

Il a été baptisé le 15 Mai 1969 et confirmé le jour suivant de la même année. Il a étudié au petit Séminaire de KANZENZE et à l’institut KADIVA de KANSENYA où il obtient son Diplôme d’Etat en section scientifique, option Math-physique en 1977. Entré au grand séminaire Saint Paul de Lubumbashi, il y fait le cycle de Philosophie de 1977 à 1980 et celui de Théologie de 1981 à 1985.

Ordonné Prêtre Diacre à Lubumbashi, le 27 Janvier 1985 par son Excellence Monseigneur AMSINI, il sera ordonné prêtre à KANZENZE le 28 Septembre 1985 des mains de son Excellence Monseigneur SONGA SONGA.



2. MINISTERE SACERDOTALE

- Vicaire-économe à la paroisse Saint Jean BOSCO de KASAJI-LUEU de 1985 à 1988 ;

- Curé de Saint KIZITO / KASULO de 1989 à 1997 ;

- Vicaire Général du Diocèse de Kolwezi de 1995 à 1998 ;

- Directeur du Bureau Diocésain de Développement (BDD) de 1995 à 2001 ;

- Administrateur Diocésain de 1998 à 2001 ;

- Directeur de la Maison de la Province Ecclésiastique de Lubumbashi à Kinshasa de 2002 à 2011 ;

- Curé de la Paroisse Notre-Dame-de la paix Mariapolis de 2011 jusqu’au jour où le Seigneur l’appelé auprès de lui, ce 23 Juin 2013 à 21 heures.

Comme Prêtre, Monsieur l’Abbé Damien a été un homme de prière, au service de l’Eglise, disponible de travailler pour l’Eglise partout et dans toutes les circonstances.

Ce qui explique ses différentes fonctions en différents lieux et circonstances. C’était un Prêtre très engagé dans son ministère, il a administré le sacrement ; entreprenant, il n’a pas hésité de travailler de ses propres mains pour le bien de l’Eglise.

Il a rendu d’énormes services à l’Eglise et à l’humanité.



3. DE SA MALADIE

Comme Jésus l’a dit, quiconque veut me suivre qu’il porte sa croix et qu’il me suive. (Lc……..)

Monsieur l’Abbé a porté bien des croix, mais celle qui l’a conduit à la mort c’est la maladie des reins. Malgré les soins apportés, ce Dimanche il a fait une rechute et le destin a décidé autrement.

Comme prêtre et homme, Mr l’Abbé Damien LIKATENU nous a appris bien des choses et celles qui nous marquent sont :

*Volonté de bien faire

*Espérance malgré son état

*Dévoué et assistait à toutes les cermonies des confrères

*Dans le lit de malade, il a dit merci (3fois) à tous



Pour nous qui croyons, nous savons qu’il n’est pas mort, mais il dort dans le repos et la paix du Royaume de celui pour qui il a travaillé, notre Père Céleste.

Adieu Prêtre de Dieu !

Adieu fils de l’Eglise !

Adieu cher confrère !

Merci pour tout.

Tes confrères et amis pèlerins Prêtres de Kolwezi.

Cette biographie a été lue par l’abbé Emmanuel Kabey.



Alain Ket

mardi 1 janvier 2013

CONCERT DE NOEL ET CHANTS DE CUIVRE A LA CATHEDRALE DE KOLWEZI

La fête de Noël a donné l’occasion à la Chorale de Chanteurs à la Croix de Cuivre de la Cathédrale Sainte Barbe et Saint Eloi d’ouvrir l’année jubilaire de 75 ans d’existence. C’est par un concert des chants de Noël organisé le dimanche 30 décembre dernier dans l’Eglise Cathédrale que les célébrations jubilaires ont commencé. Les invités composés essentiellement des paroissiens de la Cathédrale ont eu à savourer le savoir-faire de la magnifique Chorale : après quelques chants de l’Avent le virage vers les cantiques de noël s’est vite effectué. On pouvait alors fredonner avec la Chorale le « Douce nuit », le « Minuit Chrétien » ou encore le « Il est né le Divin enfant » et « Adeste fideles »… Oui, tout le répertoire des chants nostalgiques de noël était au rendez-vous. Et pour honorer la mémoire des fondateurs Kiwele et Kilambwe, les jeunes chantres ont exécuté quelques pas de danse au rythme des chants de Cuivre.


La crèche de Noël Cathédrale Kolwezi












Une vue de la Chorale des Chanteurs à la Croix de Cuivre
pendant le concert














Le public de la cathédrale a répondu présent













En pleine exhibition



Les nouveaux membres sont aussi talentueux


HISTOIRE DE LA CHORALE DES CHANTEURS DE CUIVRE


Nous avons recueilli des informations notamment du Journal Mwana Shaba de la Gécamines dans son numéro 306 d’avril 1981 et d’autres sources dont nous vous donnons la synthèse ci-dessous.


La Chorale des Chanteurs à la Croix de Cuivre fut fondée en 1937 par le révérend Père Anschaire Lamorale, Missionnaire Bénédictin. Joseph Kiwele, ancien grand séminariste de Baudoinville (Moba), arriva alors à Lubumbashi comme moniteur à l’Institut Saint Boniface (Kitumaini), siège de la chorale. Parfait musicien et excellent organiste, il fut automatiquement adopté par le Directeur de la chorale qui en fit son adjoint.

Apportant un souffle nouveau à la formation, Kiwele s’occupa particulièrement de la musique bantoue, tandis que le Père Anschaire assurait à l’ensemble la musique classique et populaire de l’Europe. Les efforts de ce missionnaire furent couronnés de succès et la chorale connut l’honneur d’être admise dans la Fédération des Filiales des « Petits Chanteurs à la Croix de bois » de Paris sous le vocable de « Chanteurs à la Croix de cuivre ».



Les petits chanteurs à la Croix de bois de Paris

Joseph Kiwele au Bâtiment du 30 juin à Lubumbashi
à côté des missionnaires bénédictins
L’insigne de cette phalange, n’est autre que la croisette de cuivre, ancienne monnaie dans la Province du Katanga.
Epuisé, le Père Lamorale rentre en Europe et y meurt. Kiwele prend la direction de la chorale. C’est l’ère de la valorisation de la musique de nos ancêtres. En 1954, Kiwele découvre parmi ses musiciens celui qui allait le remplacer. En effet Willy Kilambwe Mulongwe se révèle musicien d’avenir. Le maître se charge spécialement de lui et en fait son disciple.

Appelé à d’autres fonctions sur l’échiquier politique en 1960, Kiwele fait effectivement appel à Kilambwe qui le remplaça. Kiwele mourut le 15 novembre 1961 à la suite d’une attaque cardio-vasculaire.


Le disciple, Kilambwe, alors employé de bureau à la banque commerciale Zaïroise, accepta de prendre le flambeau de la chorale. Devenu professeur de musique à Saint Boniface-Kitumaini, il fut ainsi le troisième directeur de la Chorale des Chanteurs à la Croix de Cuivre. La tradition sera observée et le répertoire de base gardé jalousement.

En 1968, Kilambwe donne un concert avec des chants de cuivre au Cercle Familia de la Cathédrale de Lubumbashi, lors de la réception organisée en l’honneur de Monseigneur Kabanga, nouvellement sacré Archevêque de Lubumbashi .


Quelques années plus tard, Kilambwe se retrouve à Kolwezi comme agent Gécamines. Toujours dévoué à l’Eglise, il prie à la Cathédrale Sainte Barbe et Saint Eloi dont le Curé est l’Abbé Christophe Remb Ey. Kilambwe est alors maître de la chorale qui portera le même nom de Chorale des chanteurs à la Croix de Cuivre.
Le répertoire de la Chorale des Chanteurs à la Croix de Cuivre comporte, bien sûr, des chants religieux, mais aussi des variétés d’une série des chants folkloriques. Ces morceaux font revivre les épisodes de la vie ancestrale au cœur de l’Afrique. Ils sont recueillis et notés par Kiwele à Bunkeya, à Nguba, à Kalemie, à Moba et ailleurs. Kilambwe a participé aussi à l’harmonisation et à l’arrangement de certains autres chants.


Un des fils Kilambwe battant le kyondo traditionnel
 Aujourd’hui la Chorale porte toujours le même nom, même s’il a perdu sa Croix de Cuivre. Trois fils Kilambwe y chantent encore dont l’un d’eux, est président de la chorale. Alain Kalenda Ket