samedi 16 mai 2020

Père Paul Wey Frans, in memoriam

Père Paul, tu es parti pour l'éternité.  Il restera de toi ce que tu as donné. Le peuple de Kapanga se souviendra toujours de toi.  Rien n'est plus vivant qu'un souvenir. Le souvenir de notre vie dans la pastorale sur le sol rouge de Kapanga. Quand j'écrivais ces lignes tu étais là avec moi à Ntita où je t'ai rencontré. Paul Claudel disait: "l'Ecriture a ceci de mystérieux qu'elle parle". Alors je reprends ce que j'avais écrit dans mon ouvrage " LA MISSION CATHOLIQUE DE KAPANGA". Abbé Alain Kalenda Ket.

Le Père Paul est arrivé au Congo en mai 1966. Venant de la Suisse, il transita par la Belgique où il prit le bateau jusqu’au port de Lobito en Angola. De Lobito, il entra au Congo par Dilolo avant de rejoindre immédiatement Kapanga. Le Père Paul aime à répéter qu’il est un campagnard de naissance en Suisse : Il est fils d’un paysan de la région de Lucerne. Il est né en 1938, il avait 28 ans à son arrivée en terre de mission au Congo. Dès l’Europe, le Père s’était préparé à cet événement qui allait complètement changer sa vie : il a appris déjà le lunda en 16 leçons, il a fait connaissance avec la contrée de Kapanga par des photos, des  diapositives et autres cassettes des chants religieux.
Cet enthousiasme pour vite connaître la terre de son apostolat lui a permis de s’adapter facilement au milieu : « je n’ai pas eu de choc culturel, déclare – t- il ». A son ordination en Suisse, il avait même déjà mentionné sur sa carte souvenir : « PERE PAUL, MWIMPEL WA KU KALAMB ». Il vivait l’Afrique avant même d’y arriver. Il croyait qu’il travaillerait à Kalamba aux cotés de Père Albert IHLE, son ancien professeur et Père spirituel. Quand il arriva à Kapanga, on lui confia plutôt la brousse de l’autre rive de la Lulua (Ushad wa Ruruu), dans la direction opposée de Kalamba . Il se mit vite au travail à la découverte des villages congolais : « ces villages se ressemblent tous, remarqua-t-il lors de sa première visite, impossible de les distinguer les uns des autres. C’est toujours le même tableau : une route centrale, quelques chaumières, des enfants criards aux torses nus ou un vieillard qui s’étire sur sa natte devant sa case ensoleillée… ». Lors de son premier voyage, il se souvient d'avoir visité déjà plusieurs villages dont ceux-ci: Chamb, Samukaz, Chibaba, Kambundu, Chibamba, Dining, Murub, Samupang, Masak, Muyej etc. Au total lors de ce premier périple, il prit contact avec 26 villages, nous raconte-t-il.
L’esprit de son Saint Patron Paul, allait désormais l’impulser. Il ne se limitera pas à visiter les communautés déjà fondées. Au long des années, il commencera lui-même de nouvelles communautés chrétiennes. Il a établi au total 120 villages-chapelles dont 36 couvertes des tôles. Son désir le plus ardent serait de continuer à implanter des églises en matériaux durables et en tôles, avec l’aide généreuse de la Suisse, sa chère Patrie. Mais le Père, raconte qu’il a rencontré l’opposition de la hiérarchie provinciale de sa Congrégation au Zaïre qui lui a demandé d’arrêter des actions isolées et de privilégier une pastorale d’ensemble. C’est avec beaucoup de peines qu’il a cédé à cette volonté, car cette action ne se poursuivra certainement plus avec la même ampleur. Qu’importe ! Le Père poursuit l’évangélisation : il implante partout des groupes des légionnaires et des Kiros ; pendant des mois il disparaît dans les makunk (villages de brousse) prêchant, buvant et mangeant ce que la population lui sert.

Dans sa pastorale, il a une conception très large du salut apporté par le christ. Il donne les sacrements au plus grand nombre des gens que possible y comprit aux femmes des polygames. Interrogé à ce sujet, il nous répond : « Certains hommes ont des deuxièmes femmes, surtout les chefs des villages. Ces femmes sont souvent très respectueuses et pieuses. Pourquoi ne pas les baptiser et les accepter à la Sainte Communion. Dans l’Eglise, on laisse communier les prostitués célibataires et on écarte avec acharnement des femmes sérieuses parce qu’elles sont deuxièmes femmes. Ce n’est pas normal ». Quant aux églises protestantes ou pentecôtistes qu'il trouvait, il estimait qu'elles étaient aussi utiles à l'évangélisation des peuples. Il déclare: "l'Eglise catholique ne peut pas tout faire. Si les pasteurs peuvent aussi bien annoncer l'évangile, alors tant mieux, pourquoi doit-on se battre ou se jalouser mutuellement.''

Le Père vient de totaliser 25 ans de pastorale de brousse. Tel que nous l’avons dit, nous le voyons encore plus à l’aise dans ses voyages de brousse qu’à la mission de Ntita. Une fois il est tombé gravement malade, il fallait aller le récupérer en pleine brousse de Chibamba. Voilà qu'il eut encore le temps d’écrire à ceux qui viendraient le chercher, alors qu’il était sous une forte pression de diarrhée et vomissement, qu’on lui amène à cette même occasion des clous, des tôles et des tas de ferrailles dont il aurait besoin quand il serait guéri. – « Laisse tomber, dit le Père Martin au chauffeur, il faut aller vite le prendre pour le sauver d’abord du danger, le reste, on verra plus tard ». Le Père Martin avait bien raison, on le ramena à la grande Mission de Ntita dans un piteux état de moribond. Bien sûr, il s’impatientait de sa guérison qui ne tarda pas à venir. Et le revoilà sur la route pour rencontrer ses ouailles de la brousse. Il se plaignait toujours du temps perdu pour les voyages obligatoires vers la ville où on avait besoin de lui à Kolwezi ou à Lubumbashi (Par exemple, pour le Chapitre provincial).  Le Père Paul est devenu, selon ses propres termes, ''un broussard enthousiaste'' : il aimerait poursuivre, jusqu’à sa mort, cette pastorale particulière qui le passionne tant. Le uruund est devenue sa deuxième langue qu'il ponctue souvent avec cette interjection de ''yeuh'': "Yeuh andamany(eeuh)"
Envers la population de Kapanga, le Père a toujours manifesté un grand cœur, il ne reste pas indifférent à la misère des pauvres. Il n'hésite  pas de distribuer aux pauvres tout ce qu'il peut avoir en sa possession,  y compris de la nourriture déjà préparée pour la communauté. Ce qui énervait parfois les autres membres. Alors, il était obligé de le faire en cachette. Il est l’ami des indigènes qui emplissent son véhicule ou son bureau de Ntita. Le Père est généreux non seulement pour les sacrements mais aussi pour les besoins matériels des gens.

Il n’est pas seulement voyageur. Père Paul écrit abondamment dès qu’il se trouve à la mission. Ses publications parcourent les villages et leur portent les informations sur bien des points : KILU est le feuillet destiné aux Kiros.  Une autre  publication est réservée aux pour les Légionnaires. Tandis que  le Journal KUVARAKAN,  commencé par le Père Caris a continué sous le Père Paul transmettant aux fidèles les informations les plus diverses, il rédige aussi chaque semaine (quand il le peut) un feuillet de lecture de la Bible destiné aux CEV. Il a écrit des pages d’informations diverses sur les Saints. Il est l"auteur des brochures-Missel  utilisées à l'Eglise depuis 1977 dans la liturgie lunda à Kapanga, et ce, jusqu’aujourd’hui. Il passe des heures à dactylographier : à partir de 4 heures du matin vous entendez dans sa chambre la machine à écrire crépiter. Naturellement, pareil horaire ne lui laisse pas le temps de causer en communauté au-delà de 20 heures ou 21 heures. Il ne s'attarde pas aux jeux de cartes ou d'échec affectionnés par son confrère Père Jef Cornelissen: " Yeuh, il ne sert à rien de jouer car Jef gagne toujours."
Quant au travail manuel, c’est  un as, il se donne à cœur joie à cultiver le jardin. Par ailleurs, il lit abondamment les journaux internationaux. C’est à se demander où est-ce qu’il trouve tout ce temps pour accomplir tant dechoses...!!!

D’autre part, on est étonné par ses croyances. Il raconte des histoires que je qualifie allègrement de farfelues: des histoires des monstres et des fantômes d’Afrique ou de Suisse. Jamais vous n’allez le convaincre de ne pas y prêter foi. Voyez-le consulter sa pendule magique : il vous donne des informations et des messages ésotériques, y compris ceux du ciel. Un jour il parvint à guérir un enfant maladif par cette procédure-là : dans un entretien qu’il eut avec la mère de l’enfant, il la conseilla sérieusement de changer tous les noms de l’enfant ; car, fit remarquer le père Paul l’enfant portait les noms d’un ancêtre méchant. La mère s’exécuta, et l’enfant s’en trouve définitivement guéri. C’est avec sourire aux lèvres que j’écoutais raconter le Père HELVETIQUE ce que j'appelle « des contes des fées. Mais le Père Paul est ancré aussi bien dans la tradsition africaine que dans sa tradition suisse: écoute-le exécuter le ''Yodler'': c'est l'homme de la campagne de Lucerne qui renaît en lui...

CONCLUSION
A l’instar de son saint Patron de Tarse, le Père Paul a su mettre en symbiose sa plume facile et son amour pour les voyages missionnaires à travers les villages de Kapanga.
Son œuvre se poursuit ...


mercredi 13 mai 2020

La Mission Catholique de Dilolo-Poste


LA MISSION CATHOLIQUE DE DILOLO-POSTE : OCCUPATION DES TERRES
Les chroniques de la Mission de Dilolo-Poste affirment que la première évangélisation dans la région de Dilolo s’est effectuée à partir de la mission de Sandoa. Celle-ci, en effet, fondée en 1922,  est la première-née de toutes les missions du bassin de la Lulua dans le Katanga.
C’est le Père Théodord CLAES qui est le premier prêtre à venir habiter à DILOLO à partir de janvier 1926. Comme cela se faisait en pareil cas, il se construisit d’abord des logements éphémères faits de paille et de boue (poto poto) sur l’ancienne route menant à Saluseke et à Sakambundji à la rive droite de la rivière Dilolo. Pendant dix-huit mois, il vécut dans ces bâtiments en attendant l’aboutissement des démarches entreprises par Mgr Stappers en vue d’obtenir à Dilolo un terrain définitif. Trois grandes chefferies faisant partie du champs d’apostolat assigné à la mission de Dilolo : Tshisenge, Saluseke, et Kandala.
            La première demande officielle pour obtenir un terrain définitif date du 27 octobre 1925. Mais cette demande mentionne que les Pères missionnaires étaient déjà depuis deux ans (donc à partir de 1923) en quête d’un endroit favorable pour l’établissement d’un poste de mission dans cette région. L’Administration de Territoire de l’époque fit savoir qu’il serait difficile de trouver un emplacement qui pouvait y convenir. Mais Monseigneur Stappers répondit qu’une rumeur lui était parvenue qu’une mission non-nationale (ainsi étaient désignées les missions protestantes) avait l’intention de demander au Gouvernement une concession de 20 hectares. Sachons qu’à l’époque coloniale, le gouvernement belge se devait de favoriser autant que possible les missionnaires belges, c’est-à-dire l’Eglise Catholique. Il voyait de mauvais œil le développement des missions protestantes qu’il soupçonnait d’être à la solde de grandes puissances, notamment américaines. Les missionnaires américains étaient déjà présents à Kapanga (Musumba) depuis 2013. Les missionnaires belges franciscains avaient pour tâche, entre autres, de contrer l’avancée du protestantisme qui répandait (je cite), une doctrine pernicieuse. L’article 6 de l’acte de Berlin n’autorisait pas de faire obstacle aux missionnaires protestants, mais les belges disposaient d’une large marge de liberté pour favoriser les missions nationales (catholiques) sur base de la convention de 1906 entre l’E.I.C (l’Etat Indépendant du Congo) et le Saint Siège de Rome.
Et Monseigneur Stappers continue : « J’ose espérer que cette nouvelle est privée de tout fondement et dans l’hypothèse contraire, je voudrais faire remarquer les démarches antérieures que nous faisions dans le même but. Laissez-moi vous prier, Monsieur le Commissaire de District, de daigner nous informer du fait et de faire examiner par l’Administrateur locale de Dilolo, si vraiment aucun terrain d’une superficie de quelques hectares se trouverait vacant à Dilolo. Je désire être en possession de votre avis affirmatif, afin de vous faire parvenir ma demande à adresser ai Gouverneur de la Province. Pour ce qui concerne la parcelle sise à Dilolo, et qui fut l’objet d’une demande de concession de la part de Monsieur Correa, mais qui dans la suite ne fut pas acquise, nous désirons faire l’acquisition uniquement dans le but d’y ouvrir une école pour les enfants indigènes du Poste, en attendant qu’une concession plus conséquente soit acquise par nous. (Lettre du 27 octobre 1925).
            Par sa lettre du 4 novembre 1925, le Commissaire de District en guise de réponse, fit savoir que rien ne s’opposait à ce que Monseigneur fasse une demande pour la concession gratuite d’un terrain d’un ou deux hectares dans le poste même. Mais une concession de 20 hectares ne pourrait être accordée dans le poste même, mais cela serait possible seulement dans les environs immédiats, pour autant que les terres, objet de son choix, soient libres d’occupation indigène. A la rigueur, on pourrait encore admettre que tel terrain empiéterait de 2 ou 3 hectares dans le poste même.
            Sans doute que Monseigneur Stappers prit le temps pour examiner l’affaire de tout près, parce qu’on attendra jusqu’au 29 avril 1927, avant qu’il n’introduise une demande officielle. Ayant fait son choix d’un terrain situé au sud de Dilolo et à proximité immédiate du périmètre du poste-état, terrain d’une superficie de 10 hectares environ, il introduit la demande et la justifie en disant que le terrain est uniquement destiné à l’établissement d’un poste secondaire de mission qui sera occupé par un missionnaire, et qu’il prévoit, sur le terrain demandé, la construction d’une maison d’habitation et d’autres construction nécessaires à l’exercice du culte et à l’enseignement. Dans sa demande, il insiste encore une fois sur la nécessité d’établir dans cette région une mission nationale.
            Le Gouverneur de Province lui soumettait le 13 mars 1928 le contrat de cession ayant la teneur suivante :
  Art 1 : La colonie cède gratuitement à la ‘’Mission’’ un terrain situé à cheval sur le périmètre du Poste d’occupation à Dilolo (District de Lulua) d’une superficie de 9 hectares environ.
Art 2 : La ‘’Mission’’ accepte cette donation ; elle s’engage à affecter le terrain uniquement à l’établissement d’un poste secondaire, ayant pour but principal la création d’écoles assurant l’enseignement de la population de Dilolo et des environs…
Art 4 : Les chemins et sentiers indigènes ou autres qui traversent le terrain cédé appartiennent au domaine public et ne font pas partie de la présente concession, laquelle n’est faite en surplus que sous réserve des droits exercés par les tiers indigènes ou non-indigènes.
            Cette convention fut approuvée le 19 juillet 1929. Le décret de l’approbation fut promulgué dans le Bulletin Officiel le 5 octobre 1929 p.454. Le certificat provisoire de cette propriété fut délivré par la Conservation des titres fonciers le20 février 1930 et porta le n° d’enregistrement vol.DXV Folio 76.
  Selon les archives de l’Evêché de Kolwezi
                                                                                                                   Alain Kalenda Ket


mercredi 6 mai 2020

Recueil des textes historiques Diocèses de Kolwezi et Lubumbashi


Diocèse de Kolwezi: Cent ans d'évangélisation
(Ecrit le 12 mai 2010)

Description: https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhrYPAl4qNIT4lgx5Jvj6xmSxGAcyX_P3MR7lU2xDbwrcVML4efDjYpqL21cgbYryc5JCGWyx66cJoz65Dholl5M2NUf6vbmmgJriKuJ1r7UW9eDjddn4B2HdtcOorNGRBxZ8jrvt3KoI_9/s320/CIMG0405.JPG

Le Diocèse de Kolwezi a fêté le 18 octobre 2009 à Kanzenze dans l'enceinte du Petit Séminairre,  la  clôture de l'année du centenaire de son évangélisation. La sainte messe, au centre des manifestations a été présidée par Monseigneur Nestor Ngoy Katahwa, Evêque actuel du Diocèse. De nombreux fidèles venus essentiellement de Kolwezi ont pris part à la cérémonies.Parmi les invités  arrivés pour la circonstance à Kanzenze, il convient de signaler la présence de Monseigneur Floribert Songasonga, Archevêque de Lubumbashi et ancien Evêque de Kolwezi, ainsi que celle  de Madame Le Maire de la ville de Kolwezi et de plusieurs autres peronnalités. Plus de 50 prêtres  étaient présents pour la concélébration de la messe. C'est pour nous l'occasion de présenter aux fidèles de ce Diocèse ainsi qu'aux chercheurs et autres personnes qui manifestent un cerain intérêt à notre Diocèse, l'histoire de cette portion de l'Eglise Catholique Romaine.

I. HISTOIRE

L’évangélisation du Diocèse de Kolwezi a commencé à Kanzenze (56km de Kolwezi) en 1909. Ce fut l’œuvre des Pères de la Congrégation de Scheut. Ceux-ci, étaient déjà implantés dans la Province du Kasaï à MIKALAYI près de Luluabourg (actuelle ville de Kananga) depuis 1891. Les Missionnaires de Scheut entreprirent en 1909 d’évangéliser la contrée de Kanzenze : le Père CAMBIER fut le premier pionnier à fouler le sol de Kanzenze. Mais les véritables fondateurs de cette mission furent plutôt les Pères VANDERMOLEN, VANCOILLIE et le frère Hippolyte FIERS. Ils arrivèrent à l’Etoile du Congo (Lubumbashi) le 06 mars et en septembre 1909, ils atteignirent Ruwe (Kolwezi). C’est en octobre 1909 qu’ils arrivèrent enfin à Kanzenze. Les Pères Scheutistes montrèrent peu d’enthousiasme pour cette mission située à des centaines de kilomètres de MIKALAYI. Les lettres de P. VANDERMOLEN à cette époque expriment toujours des plaintes : Kanzenze a une faible densité de population, c’est un village très éloigné de la grande Mission des Scheutistes, etc.

Cependant, ces Pères vont y œuvrer pendant une dizaine d’années et furent remplacés par la congrégation des franciscains.

Description: https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgSFoCZ3jFvqP0bgl3heqk4tpK0AAv4SCCE-rb8zpFvnRfMmKMBpuxEFjDNOsY15j_yyWwOeUGG_1y0qBFo2oW7rX-D6c40RWmvk12J38CUOj277LbID7nOHlz_oRx-aARWJ4VarbnFT4OL/s320/Photo+Kampi+ya+Boma,++Kzze+et+soeurs+sds+013.jpgLe 15 juin 1920, la Propaganda Fide (Rome) charge les Pères franciscains de se rendre dans la région du Moyen-Katanga et la région de Lulua (qui correspond à une partie de l’actuel Diocèse de Kolwezi). En effet, le Cardinal VAN ROSSUM avait signalé à Rome une extension rapide du protestantisme dans cette région. Concrètement, il écrivit ce qui suit : « Les protestants propagent leurs enseignements pernicieux dans cette région. Nous ne pouvons plus observer cela passivement longtemps encore. » Le Cardinal belge obtint de Rome une réponse favorable. C’est en juin 1920 qu’il remit au Très Révérend Père Albert LISMONT, Ministre Provincial de Belgique une lettre dans laquelle il le priait d’envoyer beaucoup de missionnaires dans cette région. Quelques mois plus tard, le Père Théophile TIELEMANS et un autre Père s’embarquèrent pour le Congo. C’était le 1er octobre 1920. Ils n’arrivèrent au Katanga et plus précisément à Kanzenze, qu’en avril 1921 en passant par Matadi.

D’autre part, ayant quitté l’Europe à la mi-novembre 1920 et faisant leur entrée par l’Afrique du Sud (Cap Town) ; les Pères franciscains Valentin STAPPERS et Sabin SERNEELS ainsi que les Frères Remi BOEVER et Justin DE COSTER foulèrent le sol Katangais déjà le 15 décembre 1920. Ils s’installèrent dans la mission de Kanzenze désertée par les Scheutistes quelque temps auparavant. Deux autres Pères viendront rejoindre l’équipe de Père Stappers : il s’agit des Pères Florentin DE SMEDT et Ernest VAN AVERMAET. En 1922, les Franciscains fondent la mission de Sandoa. Avec ces deux postes de mission, le Saint-Siège jugea opportun d’ériger cette contrée en Préfecture. Elle fut dénommée Préfecture Apostolique de Lulua-Katanga Central ; ce fut le 18 juillet 1922. Le Père Valentin STAPPERS en fut nommé Préfet Apostolique.

Le travail évolua rapidement, d’autres postes de mission vont surgir : KAFAKUMBA en 1925, DILOLO-POSTE en 1927 et KAPANGA en 1929. Il faut noter que les Protestants Méthodistes travaillaient déjà à KAPANGA (MUSUMBA) depuis 1913.

Le Préfet Apostolique alla s’installer à Luabo (Kamina) où fut transféré le Siège de la Préfecture. Toute la région de Kamina (avec Bukama, Kabondo, Kayeye, Kinkondja, etc.) faisait partie, en effet de la Préfecture.

Le Saint-Siège remarqua la bonne évolution de situation et pour récompenser cet engouement missionnaire, il fit passer la mission franciscaine de Lulua-Katanga Central du statut de Préfecture à celui de Vicariat Apostolique, le 26 février 1934. Monseigneur STAPPERS fut nommé le même jour Vicaire Apostolique et le Père VQN AVERMAETS, Pro-Vicaire et Vicaire-Délégué.

Les premières ordinations des Prêtres autochtones vont intervenir en 1945, lorsque l’Abbé Barthélemy MALUNGA(originaire de Kamina) sera ordonné prêtre et le 27 juillet 1947 quand ce sera le tour de l’Abbé Sabin MAKONDO (originaire de Kasaji) à être ordonné.
Description: https://1.bp.blogspot.com/-P_s7hOr5gCw/UssZ2Qfb2II/AAAAAAAAAp8/mOb9cPzbtCQ/s1600/DSCF0114.JPG
Abbé Sabin Makondo
Premier Prêtre du Lualaba (Kasaji)
Ordonné en 1947
En 1950, Monseigneur STAPPERS dut démissionner, il est remplacé le 25 juin 1950 par le Père Victor Petrus KEUPPENS. Le 10 décembre 1959, le Vicariat de Lulua-Katanga Central est institué en Diocèse de Kamina, comprenant le District du Haut-Lomami, la Ville de Kolwezi et le District du Lualaba.

En 1967, Monseigneur Victor KEUPPENS commença les démarches qui devaient aboutir à la scission du vaste Diocèse de Kamina en deux parties : le Diocèse de Kamina avec son Siège à Kamina et le Diocèse de Kolwezi ayant son Siège dans la Ville minière de Kolwezi et comprenant outre la ville ke Kolwezi, les territoires de Mutshatsha, de Dilolo, de Sandoa et de Kapanga.

Le 11 mars 1971, par la Bulle « Ad perpetuam rei Memoriam » du Pape Paul VI, le Diocèse de Kolwezi est constitué. Le 18 mars 1971, le Nonce Apostolique de Kinshasa, Mgr TORPIGLIANI communique que le Saint-Siège a érigé le Diocèse de Kolwezi, détaché de celui de Kamina. Le Saint-Siège transféra Monseigneur Victor KEUPPENS au Siège de Kolwezi et nomma le même jour Monseigneur Barthélemy MALUNGA, Evêque de Kamina. Du 18 au 19 novembre 1971, se tint un Conseil Presbytéral à Kolwezi au cours duquel Michel Nawej Muteb fut élu Monseigneur Vicaire Général du Diocèse de Kolwezi.

Le 24 août 1974, Monseigneur Floribert Songasonga est sacré Evêque du Diocèse de Kolwezi par le Cardinal Joseph Malula, au Théâtre de la Verdure à la Cité Gécamines-Kolwezi. Monseigneur Songasonga restera à la tête du Diocèse jusqu’en 1998, date à laquelle il sera transféré à Lubumbashi comme Archevêque.
Description: https://2.bp.blogspot.com/-1ilZYEZqn98/UsseOlnRXxI/AAAAAAAAAqI/1VGBoAmDD9E/s1600/DSCN0591.jpg
Monseigneur Floribert Songasonga
Premier Évêque  Congolais
Diocèse de Kolwezi
Pendant deux ans, le Diocèse de Kolwezi sera dirigé par un Administrateur Diocésain, Monseigneur Damien LIKATENU.

C’est le 08 décembre 2000 que Monseigneur Nestor Ngoy Katahwa est désigné par Rome comme nouvel de Kolwezi. Ancien Evêque du Diocèse de Manono, Monseigneur Nestor Ngoy est transféré à Kolwezi par le Pape Jean-Paul II et il est investi au Théâtre de la Verdure le 25 mars 2001.

Le 18 octobre 2009, le Diocèse a célébré à Kanzenze, ses 100 ans d’évangélisation.

II. LE PERSONNEL RELIGIEUX

A. LE PERSONNEL MASCULIN

1. Les Pères Franciscains (Frères de l’Ordre des Frères Mineurs, OFM) : Ils sont arrivés au Diocèse de Kolwezi depuis 1920. Aujourd’hui, les Franciscains n’occupent que deux postes de mission :à Kolwezi et à Dilolo-Poste. Ils tiennent en plus un Institut de formation des prêtres au Scolasticat Bienheureux Jean XIII à Kolwezi.

2. Les Pères Salvatoriens : Ils sont arrivés au Diocèse de Kolwezi à Kapanga en 1955 où ils ont remplacé les Pères Franciscains.

3. Les Pères Salésiens de Don Bosco : appelés en 1957 pour s’occuper de l’Institut Technique de Mutoshi (Union Minière du Haut Katanga), ils finirent par passer dans la pastorale directe, spécialement à la Cité des ouvriers à Mutoshi et au Quartier Mutoshi-Mariapolis. C’est 1993 que les salésiens ont quitté définitivement Kolwezi.

4. Les Pères Spiritains :ont commencé leur apostolat à Kolwezi en 2001

5. Les Prêtres Diocésains (Abbés) de Belgique : ont œuvré à Kanzenze au Petit Séminaire et l’Abbé Fernand Henderickx qui a travaillé à Dilolo-Gare puis est venu à Kolwezi où il a entrepris de construire la Paroisse Saint Kizito à la Cité KASULO.
Description: https://2.bp.blogspot.com/-IXJyIcAHldA/UssgBYwDShI/AAAAAAAAAqU/IONm3HLjaCQ/s1600/Abb%C3%A9+Fernand.JPG
Abbé Fernand Henderickx  a
construit seul Saint Kizito
Kasulo
6. Les Prêtres Diocésains autochtones : Ils constituent, aujourd’hui, le personnel le plus important en nombre avec 66 prêtres ordonnés dont 37 travaillent au Diocèse. Le premier Prêtre autochtone ordonné fut l’Abbé Sabin MAKONDO en 1947 ; il était originaire de Kasaji.

B. LE PERSONNEL FEMININ

1. Les Sœurs Franciscaines Missionnaires de Marie(Internationales) : elles sont arrivées en 1926 à Sandoa puis se sont installées à Dilolo-Poste en 1927 et à Kapanga en 1948.

2. Les Sœurs de Pittem(Belges) : elles s’installent à Kolwezi depuis 1936. Cette Congrégation a déjà fermé ses portes au Diocèse.

3. Les Chanoinesses de Saint Augustin ou Sœurs de Notre Dame(Françaises) : Elles sont arrivées en 1940 et s’occupent spécialement des écoles pour filles

4. Les Sœurs Auxiliatrices de Marie Immaculée (AMI)(Congolaises) : une Congrégation Diocésaine fondée par Monseigneur Valentin Stappers en 1942. Elle œuvre dans les hôpitaux, les écoles et travaille aussi à la Société Gécamines.

5. Les Demoiselles AFI :Depuis 1946 ; un seul membre est encore présent. Cette Association jadis pour les demoiselles est aujourd’hui renforcé en y intégrant des hommes (Association Fraternelle Internationale).

6. Les Sœurs Hospitalières de Lierre(Belges) : installées depuis 1955 à Kasaji, à Kisenge et à Mutshatsha. Cette Congrégation n’existe plus au Diocèse, leurs couvents ont été cédés aux Sœurs Auxiliatrices.

7. Les Sœurs Salvatoriennes(Internationales) : Arrivées au Diocèse, à Kapanga en 1958. Elles constituent aujourd’hui une Congrégation très florissante au Diocèse de Kolwezi.

8. Les Sœurs de Cœur Immaculé de Marie (Sœurs de Kongolo) (Congolaises) : travaillent à la Gécamines à l’école de formation des filles couturières. Elles sont venues à Kolwezi en 1962 à la suite des événements tragiques de Kongolo.

9. Les Sœurs de l’Enfant Jésus(Congolaises) : venues de Wamba en 1965 après le martyre de la Sœur Anuarité, elles resteront à Kolwezi jusqu’en 1974

10. Les Sœurs Servantes de Saint Joseph(Espagnoles) : arrivées en 1966, elles fermeront en 1975 et remplacées par les Sœurs de la Pureté de Marie

11. Les Sœurs de la Pureté de Marie(Espagnoles) : Elles prennent la relève des Sœurs servantes en 1975, elles oeuvrent principalement dans les écoles et les hôpitaux à Kafakumba e à Kanzenze

12. Les Sœurs Franciscaines du Règne de Jésus (Sœurs de Sola) : Depuis 2004

13. Les Sœurs de Notre Dame de Misericorde : Ce sont des Sœurs Diocésaines de Kipushi venues à Kolwezi en 2006. Elles ont remplacé les Sœurs Salvatoriennes à l’Internat pour filles de l’Institut Technique de Mutoshi.



III. LES ŒUVRES

1. Le Petit Séminaire Saint Paul de Kanzenze

Créé en 1929 par Mgr Valentin Stappers, il a d’abord fonctionné à Luabo près de Kamina, puis à Kafakumba dans le territoire de Sandoa et enfin, il établi à Kanzenze depuis 1953.

2. Le centre Catéchétique de Ntit à Kapanga : créé par les Pères Salvatoriens en 1973, le Centre comprend 16 maisons d’habitation, les bureaux de Direction et une salle de conférence. Il avait pour but, la formation des catéchistes-animateurs bénévoles pour les missions de Kapanga, de Sandoa et de Dilolo. De 1973 à 1980, le Centre à formé plus 200 catéchistes et chefs des villages. Aujourd’hui, il a cessé de fonctionner.

3. Le Scolasticat Bienheureux Jean XXXIII : œuvre des franciscains, cette institution assure la formation des candidats au sacerdoce pour les congrégations franciscaine, salvatorienne et spiritaine.

4. La Radio Malkia : créée le 22 août 2002 par Mgr Nestor. Elle couvre la ville de Kolwezi et ses environs.

5. La Coordination des Ecoles Conventionnées Catholiques : elle s’occupe de la gestion de l’enseignement catholique à travers le diocèse. Il y a 185 écoles primaires, secondaires et professionnelles, plus 1800 enseignants et agents et 65 000 élèves.

6. Les hôpitaux : il ya six hôpitaux et huit dispensaires gérés par le BDOM (Bureau Diocésain des œuvres médicales.

7. Le Bureau Diocésain pour le Développement : s’occupe des projets de Développement au Diocèse

8. La Caritas.

Le Diocèse de Kolwezi s’étend sur 105 000 Km2 et comprend 35 paroisses et missions.



BIBLIOGRAPHIE

Kalenda Ket Alain, Histoire de la mission de Kapanga, Kolwezi, 2001.

Mutombo Mwana, L’Evangélisation de l’Archidiocèse de Lubumbashi (1910-1986), sd.

Les Archives de l’Evêché de Kolwezi.

Les Archives de la Mission Ntita à Kapanga.

Les Archives du Scolasticat Bienheureux Jean XXIII de Kolwezi.

Le discours de Mgr Nestor Ngoy à Kanzenze, lors de la célébration du centenaire du Diocèse de Kolwezi.



HISTOIRE DE  L’ARCHIDIOCESE DE LUBUMBASHI
(Ecrit le 17 août  2010)
Le premier centenaire de l’Eglise Catholique de Lubumbashi a été célébré ce dimanche 15 août 2010 au Bâtiment du 30 Juin. La messe qui a duré près de 7 heures a été présidée par l’Archevêque, Monseigneur Floribert Songasonga Mwitwa. Autour de lui, plusieurs autres Evêques venus d’Europe ou des Diocèses du Katanga et une centaine des prêtres ont concélébré cette grande messe devant plus de 50 000 fidèles. Tous, dans une même ferveur  ont prié et chanté pour rendre grâce à Dieu de ses innombrables bienfaits accordés à l’Archidiocèse pendant un siècle. La prédication de l’Archevêque, basée sur les lectures de la solennité de l’Assomption de la Sainte Vierge Marie,  a fait voir que la victoire de  Marie notre Mère du ciel devant les forces du mal est celle de l’Eglise dans le combat qu’elle livre contre les différentes formes de péché et contre les ténèbres. Comme la Sainte Vierge, les premiers missionnaires se sont battus contre l’adversité, bravant des obstacles de toutes sortes : la faim, les maladies, la fatigue ou le découragement. La lutte contre les forces du mal doit se poursuivre aujourd’hui. Si nous nous appuyons sur le Christ, notre Eglise triomphera. Pour cela, les chrétiens sont invités à passer d’une « foi folklorique » à une foi d’engagement  concret, une foi qui produit des œuvres et qui résiste à toute forme d’idolâtrie. En 100 ans, a conclu l’Archevêque, l’Eglise de Lubumbashi est en pleine croissance. Il a invité l’assemblée à confier l’avenir  du Diocèse et celui de la R. D. Congo entre les mains de la Vierge Marie.
La messe s’est poursuivie dans la même allégresse. Et le moment des offrandes a manifesté  une préparation sérieuse des fidèles pour cet événement de la Messe du Centenaire : à part les divers dons en nature, 9 motos, des dizaines de vélos, des congélateurs, un tank en plastique d’une capacité de 1000 litres, une vache abattue… ont été présentés à l’autel.
A la fin de la messe, les chrétiens accablés par le soleil, mais non moins attentifs et, décidés d’aller jusqu’au bout, ont écouté des discours-fleuves : Le Révérendissime Père-Abbé Représentant de la Délégation Européenne de l’Abbaye de Saint André a été le premier  à prendre la parole. Il a retracé l’historique émouvant de la fondation du Diocèse de Lubumbashi par les Bénédictins, au moment où il n’y avait que la brousse sur le site actuel où est bâtie la ville de Lubumbashi. Les lions de la savane boisée de cette contrée ont vu débarquer un autre lion venu d’Europe, celui-là : Don Jean-Félix De Hemptine, surnommé « Le Lion du Katanga ». Il arrivait dans cette contrée avec quatre compagnons.  Il fut sacré Evêque en 1932.  Ensuite un Abbé a lu le message du Préfet de la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples. Celui-ci a, essentiellement, rendu hommage aux missionnaires, à l’Archevêque et à l’Evêque Coadjuteur, aux Prêtres et aux catéchistes pour l’œuvre d’évangélisation accomplie. Il a invité l’Eglise de Lubumbashi à « l’évangélisation de la culture ». S’en est suivi le message de la CENCO, la Conférence Episcopale du Congo, lu par l’Envoyé du Président de la CENCO qui a souhaité,  entre autre, un nouveau bon départ de l’Archidiocèse de Lubumbashi pour le deuxième centenaire. Prenant à son tour la parole, Le gouverneur du Katanga, Monsieur Moise Katumbi Chapwe s’est déclaré fier pour l’œuvre accomplie par l’Eglise Catholique de Lubumbashi. Il n’a pas manqué de souligner que l’œuvre accomplie par Monseigneur De Hemptine est immortalisée,  il y a peu, par la débaptisation de l’Avenue Tabora devenue, « Avenue Monseigneur De Hemptine ». Le Vice 1er Ministre et Ministre de l’Intérieur, Représentant du Président de La République s’est étendu sur la Politique du Président et a livré trois messages émanant de ce dernier : message de Paix, message de la Reconstruction de la RDC autour de 5 chantiers et message de la consolidation de la démocratie en RDC.  Il a annoncé qu’une Jeep Prado est offerte par le Président de la République à Monseigneur l’Archevêque de Lubumbashi. Enfin, c’est l’Archevêque lui- même qui devait clôturer la série des allocutions : il a rendu un message d’action de grâce à Dieu, aux missionnaires et autres agents d’évangélisation, à tous les hommes et toutes les femmes qui ont soutenu l’œuvre commencée par les Bénédictins. Il a reconnu la collaboration bénéfique et multiforme manifestée par l’apport des Chefs coutumiers, des politiciens, des Chefs d’entreprises, des industriels, etc.  A son tour, il a relaté  l’histoire de l’évangélisation de l’Archidiocèse de Lubumbashi. Il a ensuite énuméré les défis  qui attendent l’Eglise au cours du deuxième centenaire : défi de formation du personnel ecclésiastique, défi du laïcat, défi de l’inculturation, défi de la prise en charge matérielle, défi de l’implantation de nouvelles paroisses, défi de la Justice, de la Paix et de la Réconciliation, défi de la collaboration entre différentes congrégation, défi de la collaboration entre religieux et laïcs, de nouveaux mouvements, défi de l’œcuménisme, défi du développement intégral de l’homme. Face à tout cela l’Archevêque a annoncé la tenue, dans les années à venir, d’un deuxième Synode Diocésain de l’Archidiocèse en vue de définir les grandes orientations pastorales au cours du centenaire qui se met en marche aujourd’hui.
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Un peu d’histoire de l’Archidiocèse de Lubumbashi.
Le décret du 06 août 1910 érigea la Préfecture Apostolique du Katanga. Elle fut confiée aux Bénédictins de l’Abbaye de Saint André. Le 29 septembre 1910, la première délégation des Bénédictins foula le sol du Katanga et commença par camper à Elisabethville (Lubumbashi).  Elle était composée de Don Jean De Hemptine et de ses compagnons Frère Joachim, un suisse ; Hidesbald, un belge ; Marc de Montpellier. Ils firent leur entrée par la ville du Cap en Afrique du Sud. Deux objectifs essentiels animaient les Bénédictins, à savoir : fonder une Abbaye en Afrique et évangéliser la population autochtone. D’Elisabethville les Bénédictins vont tenter une pénétration dans le Katanga profond et créent un poste à Nguba à 220 Km de Lubumbashi, « un endroit merveilleux », écrivit Monseigneur De Hemptine. Puis ils piquèrent vers Kansenia et y créèrent une mission.  La grâce de Dieu aidant, plusieurs autres missions naîtront : Mwadingusha, La Moera, Kapiri, Likasi, Fungurume, Tenke, Kapolowe.  A Elisabetville, la première pierre de la construction de la Cathédrale fut posée le 06 juin 1921. C’est à Kapolowe où fut ouvert le premier Monastère en 1930 (le Prieuré de Saint Gérard). Il déménagera d’abord à Kansénia avant de l’implanter définitivement en 1965 sur le site de Kiswishi.  Monseigneur De Hemptine fut sacré Evêque en 1932, ce pionnier de l’Eglise de Lubumbashi va consacrer toutes ses énergies à l’évangélisation de l’Archidiocèse et à la fondation des missions dans la contrée par Rome lui confiée. 
Le 10 février 1958 Monseigneur  décéda inopinément à Elisabethville. La foi et la bravoure marquèrent cet homme : « il avait une foi à déplacer les montagnes, et il en déplaça beaucoup, a noté avec humour dans son discours, Le Révérendissime Père-Abbé Représentant de la Délégation Européenne de l’Abbaye de Saint André ». Le Père Cornélis succéda à De Hemptine et sera le Premier Archevêque de Lubumbashi. En 1967, Cornélis démissionna et le Curé de la Cathédrale Saint Pierre et Paul, l’Abbé Eugène Kabanga Songasonga, fils de cette région, fut sacré Evêque et nommé Archevêque. L’auteur de « Je suis homme » fut un vaillant apôtre de Jésus : ses écrits innombrables et ses prédications percutantes vont conduire l’Eglise de Lubumbashi sur le chemin de l’inculturation.  Après sa démission, Monseigneur Floribert Songasonga  est nommé Archevêque en 1998. Deux ans plus tard, en 2000, Monseigneur Eugène Kabanga meurt.  Monseigneur Floribert Songasonga éprouvera, quelques années plus tard,  le besoin de se faire aider dans cette tâche apostolique de conduire l’Eglise de Lubumbashi. Ainsi, Monseigneur Tafunga Jean-Pierre fut nommé Evêque Coadjuteur de Lubumbashi, en 2009. La célébration du centenaire marque un nouveau départ pour l’Eglise de Lubumbashi. Beaucoup est encore à faire, la devise du centenaire nous y invite : « Ite et vos in vineam meam », « Allez, vous aussi, à ma vigne ».   




L’UNIVERSITE DE KOLWEZI  EST NEE
(Ecrit le 14 janvier 2011)

«Pas de grande ville sans Université.  La journée de ce 13 janvier 2011 qui voit consacré officiellement l’autonomie de l’UNIKOL est une date qui restera marquée en lettres d’or dans les annales de l’Université ».

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Le Recteur prononçant son discours
C’est en ces termes que le  Recteur de la nouvelle Université de Kolwezi (UNIKOL), le Professeur Ipanga Tshibwila,  a commencé son discours  pour annoncer la naissance de cette Institution nouvellement détachée de l’Université de Lubumbashi (UNILU). La cérémonie de la remise officielle de l’autonomie de l’Université de Kolwezi et de l’investiture de son Recteur,  s’est déroulée donc ce 13 janvier  dans la grande salle des fêtes du Collège Bienheureux Jean XXIII en présence du Conseiller Juridique et représentant du Recteur de l’Université de Lubumbashi,  du Maire-Adjoint de la ville de Kolwezi, des Chefs coutumiers,  de plusieurs invités et étudiants. Quelques instants auparavant, une remise et reprise au bureau du Recteur (qui s’est succédé à lui-même), venait de s’effectuer par devers le Conseiller Juridique de l’Unilu.

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Le Recteur et son Comité de Gestion. A sa droite:
Le Conseiller Juridique Unilu
Au lutrin de la cérémonie, plusieurs orateurs devaient se succéder : d’abord c’est le Conseiller Juridique du Recteur de l’Unilu qui a pris, le premier,  la parole pour lire le Procès verbal de la Déclaration d’autonomie  de l’Université de Kolwezi. La période de monopole de trois Universités au Congo est révolue, a-t-il déclaré. C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, l’Unilu ayant totalisé 55 ans depuis sa création par décret royal, a commencé à accorder  l’autonomie aux Extensions universitaires  qui lui étaient attachées. Il en a énuméré 9 dont celle de Kolwezi. Il a ensuite remis les attributs du pouvoir au nouveau Recteur, à savoir, une grosse clé symbolique et la toge. Il a aussi présenté le nouveau Comité de Gestion composé d’un Secrétaire Général Académique (Le Professeur Kasongo),  d’un Secrétaire Général Administratif (le Dr Kisenga) et d’un Administrateur de Budget (Chef de Travaux Madame Kunda).
Le Recteur de l’UNIKOL  a ensuite pris la parole : il a commencé par remercier les différents acteurs de la création de l’UNIKOL. Ensuite il a circonscrit le sens de l’autonomisation  d’une Université : « L’autonomie signifie,  ne pas dépendre d’une autre Université. En clair l’Université de Kolwezi ne dépend  plus de l’Université de Lubumbashi. Elle traite directement avec la tutelle  qui est le Ministère de l’ESU à Kinshasa, a-t-il déclaré ». Le Recteur n’a pas oublié de mentionner les difficultés auxquelles est, d’ores et  déjà,  confrontée la jeune Université :  l’insuffisance des auditoires, le manque de laboratoire et des bibliothèques, le manque des frais de fonctionnement, l’absence du personnel enseignant attitré, la non-mécanisation  du personnel, le manque du charroi automobile, etc. A la fin de son discours, il a invité les innombrables entreprises minières de Kolwezi (Les Minings), les partenaires locaux, les opérateurs miniers et économiques, les différentes mutuelles socioculturelles et toutes les personnes de bonne volonté,   à bien vouloir assister l’UNIKOL dans les constructions qui sont déjà entreprises à Musompo, à l’entrée de la ville de Kolwezi (en venant de Lubumbashi), pour doter l’UNIKOL de véritables bâtiments.
Le Maire-Adjoint, Monsieur Deodat Kapenda wa Kapenda, empruntant l’expression au lotissement cadastral et dans un sens métaphorique,   s’est appesanti sur la mise en valeur réelle de cette institution que nous venons d’arracher : Professeurs, Chefs des Travaux, Assistants et étudiants doivent conjuguer leurs efforts dans leurs propres domaines pour rendre performante cette Université : « Les enfants doivent être meilleurs que leurs parents » : ce doit être le cas de l’Unikol née de l’Unilu, a dit en substance l’éloquent Maire.
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Le Recteur, clé en main, salue le Maire-Adjoint

L’événement étant de taille, la cérémonie s’est clôturée par un verre partagé.




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Maquette de l'Université de Kolwezi

Il est à noter que l’Unikol est aujourd’hui abritée dans des locaux d’une petite ancienne école secondaire appelée Bebyati.  Ces locaux auxquels ont été ajoutés quelques autres, ont été réaménagés pour servir des auditoires. Mais il s’agit-là d’un rafistolage loin de répondre au standard des salles d’une vraie Université.  C’est pourquoi  l’UNIKOL veut se transporter  à MUSOMPO  où le Gouverneur de Province, Monsieur Moise Katumbi Chapwe lui a octroyé gracieusement un terrain de 100 Ha non encore totalement  valorisés.



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L'UNIKOL en construction sur les sites de Musompo

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 Sur ce terrain se construira progressivement toute l’Université de Kolwezi, à savoir l’Administration Centrale, les auditoires, les laboratoires ; les homes des étudiants, les résidences des autorités académiques et du personnel, les terrains de sports, etc. Dès à présent, le Gouvernement Provincial du Katanga finance les travaux dont le coût, pour cette première phase des constructions,  s’élève à 750 000 dollars.

HISTOIRE DE L’UNIKOL
L’histoire de l’Université de Kolwezi commence en 1997, lorsque le Recteur de l’Unilu, le Professeur KAKOMA SAKATOLO ZAMBEZE, sur demande des notabilités de Kolwezi et de la Société Civile de Kolwezi, a accepté d’ouvrir l’Extension de l’Université de Lubumbashi à Kolwezi.
Cependant, il existe bien une préhistoire à cela. Dès la période coloniale vers les années 1958 et 1959 l’idée d’implanter une Université à Kolwezi avait déjà germé. C’est en 1960 qu’elle devient effective lorsqu’on créa l’Extension de l’Université de Lovanium à Kolwezi. Elle était dirigée par le RP Franciscain HANSEN. Cette Extension a fonctionné dans les installations du Collège Baudouin 1er (Actuel Institut du Lualaba). Elle n’aura duré que le temps d’un rêve : une unique année. Les événements survenus au lendemain de l’indépendance du Congo obligèrent les responsables à fermer ses portes.
En 1984, le Recteur  VUNDWAWE  TE PEMAKO  relança le projet d’une implantation universitaire à Kolwezi : on créa ce qui fut dénommé « Université mobile ».  Cette initiative sera reprise par les Recteurs BINGOTO MANDOKO NAMPEYA, LOMBEYA BOSONGO et ALONI KOMANDA. L’Université fonctionna jusqu’en 1989, toujours dans les locaux du Collège (Institut du Lualaba). Mais cette œuvre se révéla finalement comme un échec : il manquait, en effet une structure locale de coordination devant accueillir et encadrer les professeurs, tous venant de Lubumbashi. Parmi les animateurs de cette structure à Lubumbashi, on retrouve le Professeur NSAMAN OLUTU, actuel responsable principal du CEPROMAD.
En 1994, l’Institut Supérieur des Techniques Médicales (ISTM) de Kolwezi, créé d’abord sur initiative privée, fut intégré à l’UNILU sous le Recteur KILANGA MUSINDE.
C’est seulement donc en 1997 que la création de l’Extension de l’Unilu à Kolwezi va constituer un départ déterminant pour cette institution universitaire. L’UNILU va s’appuyer sur un partenariat avec différents acteurs sociaux de Kolwezi dont principalement l’Eglise Catholique,  la Gécamines  et les autorités Politico-Administratives. Mais il y avait aussi la participation des Eglises Protestantes, Orthodoxe et Kimbanguiste. Ce qui permit à l’Extension de l’Unilu à Kolwezi de retourner dans les installations du Collège et d’occuper plusieurs bâtiments de la Gécamines.
En 2004, l’Extension a acquis, sous le Recteur de l’UNILU, KAUMBA LUFUNDA PRINCE, le statut de CENTRE UNIVERSITAIRE DE KOLWEZI (CUK), phase déterminante pour une Université autonome. Cela a été rendu exécutoire par l’Arrêté Ministériel n° MINESU/CABMIN/ESU/090/2004 du 1er /10/2004, portant création du Centre Universitaire de Kolwezi comme institution publique.
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BEBYATI, une ancienne école secondaire devenue
Centre Universitaire de Kolwezi
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Le Premier Directeur de l’Extension (DIREX) de l’UNILU à Kolwezi fut le Professeur Ordinaire NDUA SOLOL.  Sur fonds propres de l’Institution, le Comité de Gestion dirigé par NDUA SOLOL  a pu acheter des bâtiments d’une ancienne école secondaire « BEBYATI » pour en faire le site provisoire de l’Université de Kolwezi.  C’est sous sa direction aussi que furent acquis l’actuel bâtiment abritant la bibliothèque et autres salles sur l’Avenue Maduda (6e Avenue), le Guest House sur l’Avenue Lusangas et la Résidence d’habitation du Directeur d’Extension. Ce qui a contribué à assurer, à ce jour, la visibilité du Centre Universitaire de Kolwezi.
En mars 2009, est arrivé le Professeur Charles IPANGA TSHIBWILA. C’est lui qui va conduire le Centre Universitaire de Kolwezi à son autonomie pour devenir l’Université de Kolwezi, le 27 septembre 2010 par l’Arrêté Ministériel  n° 157/ MINESU/CABMIN/MML/EBK/PK/2010 du  Ministre MASHAKO MAMBA LEONARD. Le nouveau DIREX, soucieux de l’épanouissement de l’Institution va se lancer dans les travaux pharaoniques de construction de l’Université de Kolwezi. Fort de l’appui financier du Gouvernement Provincial du Katanga qui a octroyé à l’UNIKOL la coquette somme de 750 000 dollars américains, le Direx IPANGA, qui deviendra le 27 septembre 2010 le premier Recteur de cette Université, va confier la totalité de cette somme à l’Entreprise minière locale « KAMOTO COOPER COMPANY » (KCC)  pour entamer les constructions.  
TYPE D’ENSEIGNEMENTS  ET PERSONNEL
L’UNIKOL organise plusieurs filières d’études. Il s’agit notamment  des Facultés de Droit, des Sciences Economiques et de Gestion, de Médecine, de Géologie, d’Agronomie, des Lettres (Sciences de l’Information et de la Communication), de la Psychologie et Sciences de l’Education, des Sciences Sociales, Politiques et Administratives, de Polytechnique et de l’Ecole de Santé Publique.  Il est à noter que la faculté de Médecine  a été fermée par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et Universitaire depuis l’année 2009 pour cause de manque de Laboratoires.
Le Centre Universitaire de Kolwezi avait, en son temps,  organisé une Extension  à Kasaji dans le District du Lualaba. Sur décision du Ministre de l’ESU (Enseignement Supérieur et Universitaire), cette formation universitaire ne devra plus fonctionner à partir de l’an 2010 pour raison de sa non-viabilité.

Les enseignants à temps plein sont au nombre de 78 dont 1 Professeur Ordinaire, 1 Professeur, 2 Chefs de Travaux et 74 Assistants. A ceux-là, il faut ajouter plus de 80 agents classés dans la catégorie de personnel Enseignant à temps partiel provenant de la Magistrature, de la Gécamines et autres entreprises minières de Kolwezi  et plusieurs Enseignants Visiteurs composés des Professeurs Ordinaires et Associés  et aussi  des Chefs des Travaux . Il y a plus ou moins 57 agents administratifs.

Les effectifs d’étudiants sont passés de 1 200 en l’année académique 1997-1998 à  2 400 pour l’année 2010-2011.

Description: https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgFK6p5jf2bjnQrfDRuEPul7FDG3sIUQx9sFNzPJh8tbc-tcz5bcq1Ck5k822k6jC4-0j6LTdH5sPeN5TuOF9K_t0gv_mLgmTffharTRnItN3WKeM3ew5EHHOa2AeFLIWp3oeHu425_YBSt/s320/num%25C3%25A9risation0001.jpg
Prospective: L'Université de Kolwezi devra rayonner

Les publications scientifiques se font dans les Annales,  portées sur les fonds baptismaux le 15 août 2009 par l’autorité urbaine de Kolwezi en présence des Autorités Académiques de l’UNILU : à ce jour, 4 numéros sont déjà sortis.

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Le Recteur Ipanga  visite les constructions

Après 13 ans d’existence, l’Institution Universitaire de Kolwezi est appelée à rayonner au Congo, en Afrique et dans le monde entier : c’est du moins l’ambition qu’elle se donne en ce jour de la proclamation officielle de son autonomie en tant qu’Université de Kolwezi, UNIKOL. Longue vie. 



PAROISSE NOTRE DAME DE LA PAIX - MARIAPOLIS 50 ANS DEJA !
(Ecrit le 03 octobre 2011)
La  Paroisse Notre Dame de la Paix-Mariapolis de Kolwezi a célébré dimanche dernier 02 octobre 2011 son jubilé d’or.
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La célébration eucharistique (en rite Zaïrois) qui a duré près de 4 heures, en plein air sur le terrain de basketball,  a été présidée par Monseigneur Nestor Ngoy, Evêque de Kolwezi qu’entouraient quelques prêtres. Commentant les lectures du 27e Dimanche de l’année liturgique A (Lectures du jour), Monseigneur l’Evêque a montré la nécessité pour tout chrétien de porter les fruits qu’attend le Seigneur.  Car, a-t-il déclaré, la vigne du Seigneur c’est l’Eglise, c’est la Paroisse Notre Dame de la Paix, c’est le cœur de chaque fidèle dont Dieu prend effectivement soin. Il a  fait remarquer que célébrer le jubilé est bien sûr un acte de reconnaissance à Dieu lui-même, mais c’est aussi l’occasion de lui demander pardon pour ce qu’il attendait de nous et qui n’a pas été fait.  Il a poursuivi en remettant entre les mains de notre Dieu toutes les œuvres de Notre Dame de la Paix, qui du reste, sont bien visibles. Enfin, il a conclu en implorant la bénédiction du Très-Haut sur son peuple qui doit continuer à lui consacrer son intelligence, ses mains, ses biens… pour un nouveau visage de notre paroisse et un nouveau développement… Bien avant le début de la messe, Monseigneur a consacré la nouvelle grotte mariale de Notre Dame.
Description: https://2.bp.blogspot.com/-vMRr-LogBrw/ToowVsoY76I/AAAAAAAAAJc/yPGG3ZHI9o0/s320/DSCF0522.jpg
Bénédiction de la nouvelle grotte mariale
à Notre Dame de la Paix

Description: https://1.bp.blogspot.com/-GKagO2o_LUw/Too2VFnk4SI/AAAAAAAAAJk/ElSdPwiejYg/s320/DSCF0524.jpg
Monseigneur Nestor célèbre la messe
en rite Zaïrois


L’historique de la Paroisse a été retracé à la fin de la messe par le Curé de la Paroisse, l’Abbé Jean-Marie Cziloz. Trois grandes périodes marquent l’histoire de la Paroisse Notre Dame de Paix. La période franciscaine, la période salésienne et la période des prêtres diocésains. L’histoire que nous relatons ici est une nouvelle mouture qui intègre certains éléments et corrige certaines dates surtout à partir de la période salésienne.
La période franciscaine : Elle commence en 1959 lorsque les Pères de l’Ordre des Frères Mineurs (les Franciscains) qui étaient présents dans la Paroisse-Cathédrale ouvrirent une chapelle au Quartier industriel (Quartier Mutoshi) où vivaient de nombreux européens. En 1961, Monseigneur Victor Keuppens érigea la chapelle en paroisse Notre Dame de la Paix et le Père Vivald Vervaes fut nommé premier curé. En 1963, Père Vivald construisit l’Eglise. Il restera dans cette paroisse jusqu’en 1973, au service d’un public à majorité européen.
La période salésienne : Elle commence avec l’arrivée au Quartier Industriel de Père Gérard Blesgraaf en 1975. Il va apporter un nouveau souffle à la Paroisse. La guerre de 1978 a vu partir beaucoup d’européens et l’installation des cadres nationaux dans ce quartier.  Avec l’acquisition vers 1982 d’une nouvelle cure en étage sur le même espace que l’Eglise, Il crée MARIAPOLIS, un centre névralgique des activités de la jeunesse, il aménage la salle Cosmos.  Ces dénominations vont accompagner désormais l’histoire de la Paroisse et booster toute sa pastorale avec la naissance de nouveaux groupes et mouvements : les Bilenge, l’orchestre Youpi Chic, le karaté et le judo, le groupe des lecteurs... Avec l’arrivée de Père Christophe Kanangila en 1983 comme vicaire dominical, une nouvelle chorale française est créée, la pastorale monte en puissance :on assiste à l’affluence de nombreux fidèles à Mariapolis. La messe du samedi soir fait toujours le grand plein. C’est en 1986 que le Père Gérard est transféré à la Paroisse Cathédrale et remplacé par ses confrères salésiens. Le Père Albert  SABBE devient  curé et Mariapolis fait office en même temps de maison de formation pour jeunes salésiens, le plan de la maison conçu par le Père Gérard à l’acquisition de Mariapolis sera modifié à cette époque en créant plusieurs chambres et l’oratoire… La paroisse est divisée en 4 CEV (Communautés Ecclésiales Vivantes) qui portent les noms des couleurs : Bleue, Verte, Rose et Jaune. Au transfert de la maison de formation des salésiens à Lubumbashi, le Père André Bernard devint Curé en 1988 et il restera à Mariapolis jusqu’en 1993.
La période des prêtres diocésains : L’Abbé Georges qui était déjà vicaire dominical dans cette paroisse depuis 1989 fut nommé Curé en juin 1993. Il ouvre ainsi la période des prêtres diocésains. Une nouvelle orientation de la pastorale devait commencer. Les chrétiens apprennent timidement la prise en charge de la paroisse par eux-mêmes. L’Abbé Georges Kalenga a eu la tâche difficile d’amorcer le virage des Pères aux Abbés. Il quittait Mariapolis en juillet 1997 pour poursuivre ses études en Europe et fut remplacé le mois suivant de la même année (1997), par l’Abbé Alain Kalenda Ket.  Celui-ci va consolider la pastorale de la prise en charge de la Paroisse par les paroissiens eux-mêmes en créant le Comité de Développement, le Dispensaire et le Laboratoire médical, il fait passer le nombre des CEV de 4 à 8 CEV. C’est à cette période que l’Eglise est entrée au troisième millénaire (21e siècle). A cette occasion on a entrepris les travaux de réfection de l’Eglise : toiture, peinture… L’Abbé Alain Kalenda envoyé aux études en Communication fut remplacé en octobre 2001 par un administrateur paroissial, l’Abbé Hubert Mutombu, puis l’Abbé Marcel Ngweji Lwandanda qui était déjà vicaire paroissial du temps de l’Abbé Alain compléta la transition. C’est en 2004 que l’Abbé Jean-Marie Cziloz est nommé Curé. Mariapolis et ses chrétiens font désormais preuve de grande maturité : les travaux de développement se poursuivent avec la création d’un Centre de Santé, les travaux titanesques de construction d’une clôture autour de l’Eglise Notre Dame, la modernisation de la salle Cosmos, etc. La roue des temps tourne, au moment où nous célébrons ce jubilé d’or, un nouveau Curé est déjà nommé, l’Abbé Damien Likatenu,… on l’a oublié. C’est l’aube d’un nouveau matin pour Notre Dame de la Paix, la vigne du Seigneur.  Et la liste n’est donc point close…
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Lesdanseuses de la messe

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Les Curés de Notre Dame de la Paix
Au début des années 1990, la Paroisse Notre Dame de la Paix a accueilli les Sœurs Salvatoriennes comme une grâce de Dieu. Celles-ci vont s’engager dans la création d’un Complexe scolaire : Salvator, elles vont aider à la catéchèse, s’intégrer dans les groupes paroissiales des Kiros, chorales, scouts, etc.
Enfin, il convient de noter que dans l'accomplissement de leurs tâches, les prêtres (Curés et Vicaires) se sont faits assister par des Coordinateurs laïcs.
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Monsieur Mutombo Mwanza,
actuel Coordinateur Paroissial laïc
La messe terminée, les invités et les paroissiens se sont rendus au Complexe scolaire Salvator pour poursuivre les festivités par le repas fraternel.
Au bout de tout ceci, comment ne pas célébrer le dynamisme des chrétiens et des prêtres de Notre Dame de la Paix, comment ne pas exécuter avec la chorale le beau chant du cinquantenaire et surtout comment ne pas faire nôtres les paroles de saint Paul : « Béni soit le Dieu et Père de Notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis par toutes sortes de bénédictions spirituelles, aux cieux, dans le Christ » Eph.1,3. 







 DOMAINE MARIAL DE KOLWEZI
(Ecrit le 13 octobre 2011)
Notre Dame du Rosaire.
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Un halo autour du soleil: les chrétiens en étaient
émerveillés

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Des petites danseuses qui se sentent pousser des ailes



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Des pèlerins pieux et déterminés à gravir la montagne

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Notons que les activités du Domaine Marial à Kolwezi, s’inscrivent maintenant dans une tradition longue de plus de dix ans : les pèlerinages se font 3 fois l’an  aux mois consacrés à la Vierge Marie, à savoir : mai, août et octobre. Tous les chrétiens des paroisses de Kolwezi sont alors invités à se rendre au Domaine Marial en une longue colonne des fidèles en prière.  Au cours de l’année, c’est le 13 de chaque mois que les chrétiens montent au Domaine Marial pour une célébration eucharistique organisée à tour de rôle par les paroisses de la ville de Kolwezi et présidée par leurs curés respectifs. La date du 13 est choisie en référence aux apparitions de Fatima. Et, tous les jours, quelques chrétiens pieux viennent s’abandonner entre les mains de Dieu, en priant Marie sur la Montagne sacrée de Kanina.
Pour la petite histoire, l’implantation du Domaine Marial à cet endroit féerique remonte aux années 1996-1997 avec Monseigneur Floribert Songasonga, alors Evêque de Kolwezi. Au transfert de celui-ci au Siège épiscopal de Lubumbashi, c’est Monseigneur Damien Likatenu, devenu Administrateur Diocésain qui va multiplier la fréquentation de ces lieux sous forme de pèlerinage.  Et il y inaugure la première grotte mariale en 1999.
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L'entrée dans "Son Sanctuaire": Quelle joie qund on m'a dit:
allons..."
A l’arrivée de Monseigneur Nestor Ngoy, les pèlerinages sont établis comme une forme habituelle de prière pendant l’année et les prières fréquentes faites individuellement ou collectivement en ces lieux se sont enracinées dans les cœurs des fidèles.
Le Groupe de Prière de la Paroisse Notre Dame de la Paix-Mariapolis y éleva un autel protégé par une toiture circulaire en tôles. C’est progressivement que, par la générosité des chrétiens, sera enfin bâtie sur ce site une grande maison consacrée au culte divin. Son esplanade, tournée vers la ville, est impressionnante. 
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Une nouvelle maison pour Dieu: le rêve devenu réalité

 Le Domaine Marial est aujourd’hui un sanctuaire où se réfugient de nombreux et anonymes pèlerins en quête du Dieu vivant. Mais beaucoup y reste encore à faire…


Incendie du Cercle Familial Forum à Kolwezi
(Ecrit le 09 mai 2012)


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Le Forum, nom abrégé du Cercle Familial Forum, a été ravagé dans la nuit du dimanche 6 mai au lundi 07 mai 2012 par un gigantesque incendie. Salle de cinéma et des fêtes, bibliothèque, bar, tout est parti en fumée. Il ne reste du Forum que des murs noircis par la fumée, un amas de tôles calcinées, des fils électriques pendants et une odeur écœurante des métaux et de plastiques brulés . C’est un spectacle infernal. Les causes de cet incendie sont jusqu'à ce jour non élucidées et apparemment aucune enquête n'est en cours. A part d'énormes dégâts matériels, on n'a pas, heureusement, déploré de perte en vies humaines.

Ce dimanche soir des élections présidentielles françaises, il est environ 20 heures. Quelque sept personnes, sept irréductibles terminaient sans empressement leurs derniers verres de bière au bar du Forum en présence du Président du Cercle et des deux vendeuses. C’est à ce moment que le feu s’est déclaré sur la scène de la grande salle des fêtes : les rideaux étaient déjà en flammes. Les flâneurs du dimanche soir ont compris qu’ils étaient désormais témoins d’un drame. Tout de suite, ils se sont transformés en sapeurs-pompiers occasionnels. Sans moyens remarquables, ils sont parvenus, dit-on, à maîtriser l’annonce d’incendie et le Président du Forum les a gratifiés, à leur grande satisfaction, d’un flot de bière. Ils pouvaient encore traîner jusques vers 23 heures. Tous pouvaient quitter alors le Forum tranquillement. Mais, coup de théâtre, le feu refait surface avec plus de violence peu de temps après. L’alerte est lancée, plus rien cependant ne pouvait plus arrêter les flammes. Le forum n’était plus qu’un gigantesque brasier qui va tout consumer. Au matin de ce lundi, c’est la stupeur et l’émoi de toute la population de Kolwezi. Le Forum est, en effet, tout un symbole pour cette ville : c’est une salle historique et prestigieuse de spectacle au cœur de la coquette ville construite par les Belges. Dans les années 1980, Forum ne s’appelait-elle pas Cercle Belgica ! On a de la peine à dire « Adieu Forum ».
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Forum, baptisé jadis Belgica par les anciens locataires belges


Construite à l’époque coloniale, Forum a longtemps fait la fierté des Pères Franciscains concentrés au Collège. Certains d’entre eux ont même pensé en faire une propriété du Collège, selon l’enseigne qu’ils avaient plantée devant le cercle dans les années 1960. Monseigneur Keuppens et l’Abbé Remb, alors Curé de la Cathédrale vont restituer à la paroisse sa propriété. L’Abbé Christophe Remb Ey est nommé Curé de la cathédrale par Monseigneur l’Evêque Victor Keuppens en 1968, en remplacement de Père Pascal Ceuterick, qu’on avait surnommé Evêque de Kolwezi. L’Abbé Remb se fit aider par une équipe des patrons Belges dont le Directeur de la Brasserie de Kolwezi, Monsieur Powels. Aux  côtés de ce dernier, on trouvait des gens comme Monsieur et Madame Ledoux, Monsieur et Madame Collard  et bien d'autres personnes pour gouverner le Forum. C’est avec cette équipe que quelques aménagements furent apportés à l’édifice Forum : la bibliothèque et le bar furent élargis et  allongés de quelques  mètres vers l’ouest. La scène de la grande salle fut retouchée à gauche et à droite y créant plus d’espace.
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Comme lors d'un tsunami
Cinéma, bar, cuisine tenue par Madame Collard, bibliothèque, réunions et conférences, parfois répétitions de la Chorale à la Croix de Cuivre, théâtre, voilà quelques-unes des activités qui rythmaient le Cercle. Les Belges en ont fait leur fief étendant son envergure jusqu’au tennis dans la cour interne. Le Cercle porta alors le nom de Belgica jusqu’à l’arrivée du Hollandais Père Gérard Blesgraaf qui, nommé Curé de la Cathédrale, va récupérer le Forum au profit de la Paroisse-Cathédrale et chasser les Belges. Le Père Gérard ne fera pas plus d’un an. Un autre Curé Belge est venu le remplacer, le Père Philips Théodoric. Celui-ci demeurera 20 ans à la Cathédrale avec son Cercle. Rentré en Belgique à cause de la limite d’âge, il est remplacé par l’Abbé Léonard Kanumbi. Le Forum a continué à vibrer : les fêtes (de mariage surtout) succèdent aux fêtes, on s’est essayé aussi aux activités cinématographiques, comme jadis, mais sans lendemains. C’est surtout le bar qui rafle plutôt la vedette : bière Simba, Primus, Skol… L’ambiance ne tarit pas jusqu’à ce que cette catastrophe est survenue… Quel avenir pour ce bijou parti en fumée? Beaucoup d'interrogations?????
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Le Forum, jadis tout un symbole au coeur de la ville de Kolwezi


Petit Séminaire de Kanzenze, Terre d’espoir…
(Ecrit le 1er août 2013)

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Cours interne et chapelle
Des générations de jeunes gens sont venues, des horizons lointains parfois, vivre dans cette pépinière du Petit Séminaire de Kanzenze. Expérience envoûtante, la vie du Petit Séminaire de Kanzenze laisse des souvenirs indélébiles. Ceux qui y sont passés ne sont pas tous devenus prêtres, certains ont été aiguillés ou ont choisi d’entreprendre une autre vie. Mais, en évoquant ce village à la terre rouge, situé à 56 km de Kolwezi, tous sont bercés par le doux souvenir de la vie du Petit Séminaire : pensées languissantes d’une enfance insouciante où l’on se préparait, sans oser l’imaginer, à de lourdes responsabilités. A treize ou quinze ans, on acceptait la vie telle qu’elle venait : étudier, prier, travailler, jouer, manger, lire, rire, se taquiner allégrement,… les uns après les autres, les jours se succédaient et on se formait. Plus tard, le destin allait déterminer et sceller le sort de chacun : certains allaient devenir prêtres, d’autres politiciens, agents de l’Etat, médecins, ingénieurs, enseignants, Ministres… tous au service de la nation et de l’humanité. Pour tous, le Petit Séminaire de Kanzenze n’en reste pas moins cette « Terre d’Espoir », comme l’avaient baptisé les anciens. C’est ce souvenir enfoui en chacun de ses fils qui ont vécu dans la mission centenaire de Kanzenze, au Petit Séminaire, que nous voudrions faire revivre sur cette page d’histoire.
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Petit Séminaire: salles des classes et bibliothèque

 C’est déjà en 1929 que le Petit Séminaire est créé à Luabo, près de Kamina. Les Diocèses actuels de Kamina et de Kolwezi appartenaient alors à une même circonscription ecclésiastique dénommée PREFECTURE APOSTOLIQUE DE LULUA-KATANGA CENTRAL, administré par Monseigneur Valentin STAPPERS. C’est à cette date qu’on a inscrit les huit premiers séminaristes parmi lesquels se trouvait, sans le savoir, le futur Evêque du Diocèse de Kamina, Monseigneur Barthélemy MALUNGA. La hiérarchie ecclésiastique estima que Luabo était très excentrique et enclavé, pour avoir facilement des professeurs en section Gréco-Latine, il fallait déplacer le Petit Séminaire vers une position plus centrale des missions franciscaines, vers Kolwezi. Pendant deux ans, alors qu’on s’attelait à aménager le site de Kanzenze, le Séminaire a fonctionné provisoirement dans la mission de Kafakumba (créée en 1925). En 1945, le jeune MALUNGA Barthélemy est ordonné prêtre ; en 1947, c’est fut le tour de MAKONDO Sabin à être ordonné. En 1950, Monseigneur STAPPERS dut démissionner, il est remplacé le 25 juin de la même année par Monseigneur Victor KEUPPENS. La Préfecture Apostolique avait déjà pris le statut de Vicariat Apostolique.
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Abbé Sabin Makondo, Premier Prêtre
originaire du Lualaba (Kasaji)
Ordonné en 1947
C’est au courant de l’année scolaire 1950-1951 que le Petit Séminaire va ouvrir ses portes à Kanzenze. Le site mythique se met alors en marche, accueillant en son sein, les jeunes gens de Kamina, et ses villages environnants ainsi que ceux de Kolwezi et des territoires de Kapanga, Sandoa et Dilolo. Jusqu’en 1966, les humanités littéraires gréco-latines ont été organisées à Kanzenze. Cependant, par manque de professeurs, il advint qu’on ne pouvait pas y continuer les études jusqu’à la fin du cycle. Les circonstances aidant, le Diocèse de Kamina auquel appartenait toujours Kolwezi, acquit des bâtiments à Saint Antoine de Padoue à la Cité des ouvriers de L’Union Minière du Haut Katanga. Ce qui permit aux formateurs des séminaristes de recourir à la formule dite du « Séminaire-Pédagogie » pour ses élèves des classes terminales. Ils devaient, après Kanzenze, poursuivre les études à Kolwezi au Collège Bienheureux JEAN XXIII tout en étant hébergés dans ce Séminaire qu’on appela Séminaire des jeunes ou « Le Combourg ».


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La Madonne

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Logement des Prêtres formateurs

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Abbé Joseph Irung, actuel Directeur
 A Kanzenze, le Petit Séminaire continuait à former ses fils. Dans les années 1970, toujours par manque de professeurs compétents en latin, on y créa la section scientifique. Mais, en 1976, on décida de revenir à la section Littéraire où les séminaristes devaient apprendre le latin. On voulut donc de nouveau créer un cycle complet de six ans dans la section littéraire. Ce rêve s’estompa net deux ans plus tard lorsqu’éclata la guerre de 6 jours à Kolwezi, le 13 mai 1978. Tous les prêtres et professeurs laïcs européens de Kanzenze plièrent bagages pour retourner en Europe. L’Abbé Paul Mbang, alors Directeur du Petit Séminaire et l’Abbé Gabriel Muzuka restèrent seuls responsables avec la multitude des séminaristes. On trouva la solution d’envoyer les séminaristes des années terminales (5e et 6e Littéraires) à Lubumbashi au Collège Imara. Les jeunes séminaristes de Kanzenze renouèrent avec la section Scientifique et ce, jusqu’à ce jour. L’année scolaire 1994-1995, on y instaura le cycle complet de la section scientifique. Selon les générations, la Terre d’Espoir de Kanzenze vous replonge dans une profusion de souvenirs merveilleux : la messe dominicale enveloppée dans les airs de beaux psaumes et autres cantiques mélodieuses de l’Eglise catholique, le sport et le travail manuel exécutés sous un soleil ardent qu’on ne ressentait même plus, des repas et des fêtes mémorables, le chapelet devant La Madonne, la toilette faite à la hâte dans des douches ou lavoirs incertains, parfois il fallait plutôt courir à l’étang à quelque deux kilomètres et revenir à temps pour la tâche suivante, la Bibliothèque pour tous le dimanche après la messe où chacun selon ses goûts peut prendre des volumes des livres et Bandes dessinées à dévorer avec avidité (Bob Morane, Tintin, Romans classiques… tout y était). Dans ces lieux, point de place pour l’oisiveté !


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Dortoirs

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Salle d'étude

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Salles des classes
La cloche ponctuait tout. Un rythme martial exécuté à la perfection et dont on se demande maintenant comment on a pu mener pareil train de vie exemplaire! Les enseignants, des prêtres pour la plupart, vous accompagnent : ils étaient, oh paradoxe !, autant omniprésents que discrets. A chacun d’évoquer avec reconnaissance le souvenir de ceux qui l’ont marqué comme Professeurs et éducateurs. Les plus anciens penseront au Père Agnello, ou au Père Van Camp, d’autres au Père Bérard. Et que dire de l’Abbé Dany Verstin, excellent footballeur et vaillant travailleur qui a marqué des générations des séminaristes ou de l’Abbé Omer Verbeek, le licencié en mathématique et l’Abbé Frans. L’on peut évoquer la mémoire de l’Abbé Paul Mbang, ou de Monseigneur Nawej Muteb, tour à tour Directeur de cette institution. Souvenir aussi de ces jeunes laïcs venus d’Europe pour vivre l’expérience africaine : Yves Alberty, Jean-Benoît Massart… Et puis alors tous ces autres prêtres africains jadis séminaristes de Kanzenze, devenus à leur tour formateurs : Abbé Muzuka Gabriel, Abbé Emery Muchak, Abbé Sabin Kapend, Abbé Jean Musambu, Abbé Séverin Kawat, Abbé Simon Muhong, Abbé Jacques Mulombu, Abbé Dieudonné Mujinga Ndhumba,  et aujourd’hui, le Directeur Abbé Joseph Irung. Tous ont perpétué, à leur façon, la tradition du Petit Séminaire de Kanzenze, Terre d’espoir…










LE TERRITOIRE DE DILOLO A 100 ANS
(>Ecrit le 09 octobre 2013)
Description: https://kolwezinews.blogspot.com/2013/10/le-territoire-de-dilolo-100-ans.html


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Dilolo vue aérienne (Google) 

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Dilolo, timbres-poste de 1912, 1914...

 Les sources qui nous ont permis d’écrire l’histoire du Territoire de Dilolo sont essentiellement constituées par des documents écrits par les anciens Administrateurs du Territoire de Dilolo et des Commissaires de District de Lulua (Actuel District du Lualaba). Il s’agit notamment des écrits : - Du Commissaire de District de Lulua, Monsieur GOSME (1913) - De L’Administrateur territorial FFONS : en 1913, il a écrit sur les Tshokwe et en 1916, sur les Luena. - Du Commissaire de District de Lulua CAROL T. R. - De L’Administrateur territorial Jean Galaud (Malonga, 1937) De tas d’archives constitués des lettres administratives, des cartes très détaillées des territoires du Katanga et d’autres documents de grande valeur étaient conservés par les Pères Franciscains du Collège Bienheureux Jean XXIII. Ils ont tous été transférés en Europe à la fin du 20e siècle. Nous avons eu le privilège de les consulter à la Bibliothèque du Collège pour des recherches personnelles que nous menions à l’époque.

 CREATION DU TERRITOIRE DE DILOLO
 Par l’ordonnance d’administration Générale du 22 janvier 1914, on constitua en même temps que le District de Lulua, le Territoire de Dilolo ayant son Chef –Lieu à Dilolo (actuellement Dilolo-Poste). Dilolo-Poste devenait alors un centre florissant avec plusieurs magasins. Quant au District de Lulua, actuel District du Lualaba, son Chef-Lieu était implanté à Sandoa. Mais l’histoire administrative de Dilolo sera faite de multiples déplacements du Chef-Lieu, de multiples découpages et de multiples modifications des limites du Territoire. Les limites naturelles assignées à ce Territoire étaient, en principe, à l’est le territoire de Lubilashi, au Sud et à l’ouest, l’Angola. Une ordonnance de décembre 1923, modifia les limites, puis une autre celle du 30 novembre 1926. Quelques années plus tard, le 02 mars 1928, le Congo-Belge dut céder au Portugal (Angola) la rive gauche de la rivière Luao, précisément à l’endroit où cette rivière se jette dans le Kasaï. Au moment de la constitution du Territoire, on établit aussi les limites des chefferies. A cause de la prédominance de la tribu Tshokwe dans cette contrée, les Belges nommèrent ce territoire, Territoire Tshokwe. Les chefferies Tshokwe ci-après furent créées : la chefferie Tshokwe Sayenge en 1925, et la chefferie de Mwakandala, en 1926. Ces nouveaux regroupements étaient dictés par des motifs politiques et ethniques, car auparavant, le Territoire de Dilolo était compris dans la vaste chefferie de Mwant-Yav et était subdivisé en diverses sous-chefferies, à savoir, Saluseke, Muyeye, Mwene-Kanduke ou sous-chefferie Ndumba, et quelques années plus tard la sous-chefferie de Sakambundji, au Nord-ouest de Dilolo à la frontière avec l’Angola. Dans le même souci de garantir une unité d’administration non conflictuelle, le groupe de la tribu Luena habitant les villages de Katende et de Tshilemo fut séparé en 1927, de la sous-chefferie Ndumba, dépendant de Mwant Yav directement. Cependant la partie attribuée aux Luena ne sera réellement organisée en sous-chefferie qu’en 1936. Par ailleurs, par suite de la cession de la rive gauche de la Luao à l’Angola, la Sous-Chefferie de Saluseke devait pratiquement disparaitre. Les belges durent faire quelques aménagements en amputant la Sous-chefferie Ndumba de ses terres pour les attribuer à Saluseke : c’est la partie qui constitue l’actuelle Chefferie Saluseke. C’est en 1936 que ces Sous-Chefferies acquerront toutes, le statut de chefferie.

 LE TERRITOIRE DE LUASHI
La partie Est au territoire de Dilolo, dans les bassins des rivières Lulua et Luashi fut constituée en Territoire au même moment que celui de Dilolo en 1914, c’est le Territoire de Luashi. Il comprenait la sous-chefferie de Kazembe, la sous-chefferie des Lunda du Nord-est, la sous-chefferie de Tshilemo et la sous-chefferie Katende occupées par les Luena, les sous-chefferies de Tshisangama, de Sakayongo et de Mukonkoto habitées par les Ndembo. En 1928, on traça la route qu’on appelait jadis Leokadi. En 1930, les missionnaires Franciscains s’installèrent près de la rivière Wakola et deux années plus tard, ils virent croître un mouvement à caractère religieux appelé Mahimba. Ce mouvement exaltait le culte des ancêtres. Le Sous-Chef Kazembe en devint un fervent adepte. Au moment de la répression de ce mouvement par les autorités coloniales, le Sous-Chef Kazembe fut arrêté et déchu. Le Territoire de Luashi fut supprimé et devint un poste. Le poste de Luashi subsistera jusqu’en 1948, date à laquelle il sera transféré à Kasaji.

LE TERRITOIRE DE MALONGA
 Par l’ordonnance du 21 mars 1932, le Chef-Lieu du Territoire de Dilolo sera déplacé de Dilolo-Poste à Malonga. Les Belges réunirent la contrée de Luashi (près de l’actuelle Kisenge-Manganèse) et celle de Mutshatsha en un seul Territoire pour constituer ce qu’ils appelèrent Territoire de Malonga. Ils retiraient à Dilolo, à Lwashi et à Mutshtsha leurs privilèges antérieurs de chefs-lieux de Territoire. Pour les Belges, en effet, Malonga avait une position centrale pour une bonne administration. Dilolo, devint un poste administratif de même que Luashi et Mutshatsha. Ils étaient dirigés par un Chef de Poste. C’est à cette date (1932) aussi que fut supprimée l’appellation de District de Lulua en attachant ses territoires à celui de Lualaba.

RETOUR AU TERRITOIRE DE DILOLO
 Le Territoire de Malonga vivra jusqu’en 1950. Le 12 janvier 1950, il fut décidé de transférer définitivement le Chef-lieu à la frontière avec l’Angola. Le Territoire retrouva son ancienne dénomination TERRITOIRE DE DILOLO.








BREVE HISTOIRE DE LA COORDINATION DES ECOLES CATHOLIQUES DU DIOCESE DE KOLWEZI
(Ecrit le 22 décembre 2013)

Dès l’arrivée des missionnaires  franciscains dans l’actuel Diocèse de Kolwezi, ils construisirent des écoles dans toutes les missions. Ce sont ces missionnaires qui géraient leurs écoles. Vers les années 1950, la hiérarchie ecclésiastique nomme des administrateurs scolaires.  Le R. Père VERCRUYSSEN  Ignace fut l’un de ces administrateurs. Il fut remplacé plus tard par le R.P Van Der Horst Gaston. Celui-ci  devint l’Inspecteur Missionnaire des Ecoles Catholiques de Kolwezi jusqu’à la zaïrianisation en 1974.
En 1977, l’Etat Congolais signe une Convention avec l’Eglise Catholique pour l’organisation et la gestion des écoles et met fin ainsi au désordre engendré par la zaïrianisation. Le R.P Van Der Horst Gaston, Franciscain et  ancien Inspecteur, devint alors le premier Coordinateur des Ecoles Catholiques de Kolwezi.
 Au départ, la Coordination est abritée dans une pièce annexe à la maison paroissiale de la cathédrale Sainte Barbe et Saint Eloi. On construisit ensuite deux pièces constituant une salle commune et un bureau du Coordinateur.



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Bureaux et salle de conférence de la Coordination
 des Ecoles Catholiques


 Ces deux locaux ont été  réaménagés  en appartement et servent aujourd’hui d’habitation pour le Coordinateur. En effet,  le 17 octobre 1985, l’Abbé Paul Mbang fera construire pour la Coordination, de nouveaux bureaux et une salle de conférence pour chefs d’Etablissements scolaires à côté de la Cure de la Cathédrale.
A la suite de la mort du R.P Ignace Vercruyssen en 1978 resté Inspecteur scolaire au Diocèse de Kamina après sa scission avec le Diocèse de Kolwezi , le R.P Gaston Van Der Horst assuma l’intérim  de Coordinateur à Kamina. Il  cumulait la fonction de Coordinateur pour les deux Diocèses jusqu’à la nomination d’un successeur à la Coordination de Kamina.
En 1982, le R.P Gaston est nommé Coordinateur Provincial à Lubumbashi. Le premier Congolais, Monsieur l’Abbé Paul Mbang  Nawej, d’illustre mémoire devint le Coordinateur des Ecoles  Catholiques de Kolwezi. Il restera à ce poste  jusqu’en 1987. C’est cette année-là qu’il est aussi appelé à assumer les fonctions de Coordinateur provincial à Lubumbashi.
A partir du 5 octobre 1987, l’Abbé Albert Kapend  Sabul qui venait d’être ordonné la même année,  est nommé Coordinateur Diocésain des Ecoles Catholiques de Kolwezi. Après six ans, en 1993 l’Abbé Sabul s’en va à Lubumbashi comme  Coordinateur provincial.
C’est  l’Abbé Christophe Mutombu  Chey qui le remplace.  Nommé Curé dans la Paroisse Sainte Thérèse de Kisenge, l’Abbé Chey quitte le poste de Coordinateur treize ans après, en septembre 2006.
C’est en octobre 2006 que l’Abbé Alain Kalenda Ket  prend les rênes de gestion de la Coordination des Ecoles  Conventionnées Catholiques au Diocèse de Kolwezi.  Il est l’actuel Coordinateur.


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Le Coordinateur des Ecoles Catholiques


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Agents du Bureau de Coordination Ecoles Catholiques
2013

Le Bureau de Coordination Catholique du Diocèse de Kolwezi a œuvré avec  les Conseillers Pédagogiques suivants :
A.      Dans la ville de Kolwezi : Monsieur Ananie  Mulombo  Mwamb a  Mwang (d’illustre mémoire) de 1978 à 2003. Il est ensuite remplacé par Monsieur Baudouin  Kazadi  Kakeza à partir de 2004 jusqu’à ce jour.
B.      A Kasaji dans le District du Lualaba : Monsieur  Lambert  Kazadi  Kamangala de 1983 à 1987 puis, Monsieur  Katanda  Ndjamba de 1987 jusqu’à juillet 2011, date à laquelle il est décédé. Il est remplacé par son Secrétaire Monsieur Mulaji Majia
C.      A Kapanga toujours au District du Lualaba  : Il y a eu d’abord Monsieur Germain Kalej  Kawel  puis Monsieur  Mbal  Samunang  ensuite Monsieur l’Abbé Charles  Mampuy. Après le décès de ce dernier en 2007, il est remplacé par le R.P Joseph  Kayij  Muswil, Salvatorien. Le Père Joseph Kayij est rappelé à d’autres fonctions par sa Congrégation. Monsieur Kalau Pascal, un professeur venant de l’Institut Kulivwa à Kafakumba est nommé à sa place dès la rentrée scolaire 2011-2012.
Depuis 2004  une Représentation de la Coordination des Ecoles Catholiques a été implantée à Sandoa. Alors qu’en 2012, apparait,  pour la première fois,  le poste de Conseiller de l’enseignement secondaire. Est nommé à ce poste, Monsieur Mayonde Kavula.
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Ministres de l'Enseignement National et Provincial
 la déléguée à la Francophonie et les cadres
de l'Enseignement de Kolwezi  à Kolwezi 2012
La Coordination des Ecoles Catholiques gère ses écoles sur base d’une Convention signée avec l’Etat le 26 février  1977. Cette gestion est à la fois administrative que financière. Elle porte sur le fonctionnement des écoles catholiques, la gestion du personnel, l’organisation de la vie sociale des élèves (Cfr Art. 3). Elle travaille en partenariat avec les instances locales étatiques de l’Education, à savoir la Division, la Sous-Division, le SECOPE (Service de Contrôle de la Paie des Enseignants)et l’Inspection.






HISTOIRE DU GRAND SEMINAIRE SAINT PAUL LUBUMBASHI
(Ecrit le 02 février 2015)

Le Grand Séminaire Interdiocésain Saint Paul de Lubumbashi est implanté  dans cette ville depuis l’année académique 1961-1962. Il est né sur les cendres du Grand Séminaire Régional Saint Thomas d’Aquin de Baudouinville (actuel Moba près de Kalemie).
Il faut cependant remonter à la création des Vicariats Apostolique  de l’Etat Indépendant du Congo (EIC) pour mieux comprendre les origines de cette institution.
Au commencement en 1886, il y a un vaste territoire, le Vicariat Apostolique du Tanganyika qui s’étend de l’Océan Indien au Fleuve Lualaba(Fleuve Congo). Il fut confié aux Pères Missionnaires d’Afrique (appelés Pères Blancs). Par scission du Vicariat Apostolique du Tanganyika,  est née une portion relativement moins étendue érigée par le Saint Siège de Rome d’abord en Pro-Vicariat Apostolique du Haut-Congo le 30 décembre 1886, puis en Vicariat Apostolique du Haut Congo, le 30 mars 1895. Le Père Roelens fut ordonné Evêque et se vit confirmé comme Vicaire Apostolique. Le Vicariat s’étendait  sur toute la partie est du pays, depuis le lac Moero jusqu’au Lac Edouard.  Dès cette année-là, Monseigneur Roelens créa son Grand Séminaire qui commença dans des conditions très modestes avec deux séminaristes seulement.

LE GRAND SEMINAIRE REGIONAL DE BAUDOUINVILLE
C’est en 1905 que fut ouvert le Grand Séminaire de Baudouinville avec un seul candidat cette année-là, un certain Stefano Kaoze. Il sera ordonné le 21 juillet 1917, jour de la fête nationale Belge. Stefano Kaoze devint ainsi le premier prêtre autochtone du Congo. Le Grand Séminaire qui était abrité dans les locaux de la mission Kirungu entreprit de construire ses propres bâtiments de 1925 à 1927. On le nomma Grand Séminaire Saint Thomas d’Aquin.
Stefano Kaoze, premier prêtre Congolais
Entretemps, le 06 août 1910, on créa la Préfecture Apostolique du Haut-Katanga retranchée du Vicariat Apostolique du Haut-Congo et confiée aux Pères Bénédictins de Saint-André de Bruges. Son Siège fut Elisabethville (Lubumbashi). Le démembrement du Vicariat Apostolique du Haut-Congo en plusieurs Préfectures va conduire Rome, en 1934, à transformer le Grand Séminaire Saint Thomas d’Aquin en un Séminaire Régional. Il fonctionnera jusqu’à l’année académique 1961-1962.
Cette année-là, les Pères Blancs vont décider de construire un autre Grand Séminaire ailleurs. Bukavu, devenu une Préfecture ouvre aussi son Grand Séminaire à Murhesa. Les Evêques du Katanga décident de transférer  alors le Séminaire de Baudouinville (Moba) à Elisabethville (Lubumbashi), un milieu jugé ouvert par eux et qui permettrait de disposer des professeurs dont le Grand Séminaire  aurait besoin.

LE GRAND SEMINAIRE INTERDIOCESAIN DE LUBUMBASHI
A Lubumbashi, le Grand Séminaire commença avec la 1ère et la 2ème années de Philosophie, chacune de ces promotions ayant 5 étudiants seulement. Pour son implantation, Mgr Joseph F. Cornelis, Archevêque d’Elisabethville s’est fortement impliqué : il a offert gracieusement à la Conférence Episcopale Provinciale un terrain de 2 hectares appartenant à la Paroisse Notre Dame de la Paix, il a cherché pour le nouveau Grand Séminaire des Formateurs ‘’Fidei Donum’’, recrutés dans son Diocèse de Bruges, comme dans d’autres Diocèses de Belgique et d’Espagne, il a accepté, pour la première année de son existence à Elisabethville, d’héberger le grand Séminaire dans les locaux de la Paroisse Notre Dame de la Paix.   La Direction du nouvel Institut fut confiée à l’Abbé Godefroid VUYLSTEKE, prêtre ‘’Fidei Donum’’ du Diocèse de Bruges.
En 1963, le Séminaire fut installé provisoirement dans les locaux nouvellement construits du Centre Interdiocésain, juste sur le côté est de la Paroisse. A partir de 1965, on entreprit de construire les bâtiments qui appartiendraient en propre au Grand Séminaire Interdiocésain saint Paul. L’année académique 1966-1967 fut celle où le Séminaire s’installa dans ses propres bâtiments à peine achevés. Ces bâtiments ne pouvaient recevoir qu’un maximum de 30 séminaristes. C’est le 16 février 1967 que furent inaugurées les nouvelles installations du Grand Séminaire. Les cérémonies furent conduites par Monsieur l’Abbé André Kaseba, Recteur. Les nouvelles constructions comprenaient : les auditoires, le réfectoire, un dortoir de 32 chambres que les séminaristes appelèrent ‘’Quartier Latin’’, une Bibliothèque, le Hall d’entrée, et les chambres des formateurs.
En 1971-1972, on construisit un dortoir de deux ailes en étage, pour 29 chambres. C’est ‘’Le Karavia’’, tournant le dos à la route Karavia.
En 1984, on ajouta un troisième dortoir nommé ‘’Vatican’’, aussi en étage, avec une capacité d’accueil de 56 séminaristes. En 1985, un nouveau réfectoire, plus vaste venait d’être achevé.
On comprend, par toutes ces constructions qui se réalisaient que d’année en année, le nombre des séminaristes ne faisait qu’augmenter et les prévisions des statistiques n’étaient qu’illusoires. On dut recourir à l’hébergement des séminaristes longtemps au Centre Catéchétique Interdiocésain et pendant deux années scolaires à l’Internat du Collège Imara (de 1980 à 1982). Plus tard,  une solution définitive consistera à séparer le cycle de Philosophie (qui sera implanté à Kambikila à près de 18km) du cycle de Théologie qui restera sur l’ancien site de la Paroisse Notre dame de la Paix.
En 1987, le Séminaire avait fêté ses 25 ans d’implantation à Lubumbashi et au début de 2015, il vient de fêter, en retard ses 50 ans. Le Grand Séminaire Interdiocésain saint Paul de Lubumbashi a formé aussi bien des prêtres diocésains que des prêtres religieux. Il y est sorti même des Evêques. A cette date, plus de 520 prêtres des diocèses du Katanga et  d’ailleurs y ont été formés.

Références pour cette histoire :
1)      Conférence du 23 janvier 2015 de Son Excellence Mgr Nestor Ngoy Katahwa, Evêque de Kolwezi (Aux origines du Grand Séminaire Interdiocésain Saint Paul de Lubumbashi).
2)      Anonyme, Le Grand Séminaire Interdiocésain Saint Paul, 25 ans de vie à Lubumbashi, 1961-1962…1986-1987, Lubumbashi, 1987.



Histoire des Luena ou Luvale
(Ecrit le 30 novembre 2015)

Le peuple Luena autrement appelé Luvale vit, en grande partie, dans trois pays qui sont : la République démocratique du Congo, l’Angola et la Zambie. En République Démocratique du Congo on le retrouve au sud-ouest du pays dans la région de Dilolo et Kisenge ; en Angola c’est dans la province de Moxico à l’est du pays et en Zambie dans  la Province du Nord -Ouest (Zambezi).
Nous nous proposons ici de raconter les origines des luena, car très peu de documents existent à leur sujet. Nous avons, pour cela, retrouvé quelques éléments historiques récoltés par les colonisateurs belges qui ont administré la contrée de Dilolo et Kisenge en République Démocratique du Congo. Il s’agit de l’Administrateur territorial FFons dont les documents retrouvés ont été écrits en 1916 à KAYOYO, des Administrateurs territoriaux de Malonga Claeys BOUMAERT en 1934, STEYLEMANS EN 1949, du Commissaire de District de Lulua (actuellement District du Lualaba) VAN DEN BYVANG qui ont rédigé des rapports ou autres documents sur les problèmes d’administration et de gestion des peuples de Dilolo. Nous avons aussi consulté quelques ouvrages et interrogé quelques anciens comme le luena MUHUNGA Venance.
L’AT FFons écrit entre autre ce qui suit : « Jusqu’à présent (en 1916), les baluenas avaient été considérés comme constituant une tribu ou race distincte, d’origine angolaise, aujourd’hui, par suite des recherches, il est démontré que les baluenas sont tous d’origine Lunda et que par suite de dissidence de Tshiniama, fondateur de la tribu baluena, ils se sont alliés aux batshiok ».
La narration issue de la tradition rapporte que Chinyam avait quitté la Nkalany après l’altercation historique des fils et filles de Nkond. En effet, Chingud a Nkond, Ndondj a Nkond, et Chinyam a Nkond étaient furieux du fait que leur sœur Ruwej a Nkond avait cédé le Rukan (l’anneau qui symbolise le pouvoir) au chasseur étranger d’origine luba, Chibinda Ilunga. Les trois frères et d’autres personnes encore décidèrent de partir de Nkalany (cfr Ngand yetu pp 12 et ss)[1] et émigrer vers d’autres cieux.

Steylemans est plus précis sur les deux branches des Luena (Luvale). D’une part, il y a Tshinyama Lujila et d’autre part il y a le neveu de Tshinyama appelé KAPUMBA qui prendra le nom de KATENDE. L’oncle et son neveu entamèrent la migration qui les conduisit à la rivière KAMALENGE, affluent de LULUA.  Les fils de Tshinyama qui étaient d’abord restés à Nkalany rejoignirent les migrants à cette étape. Il s’agit de KAKENGE et de TSHIVUNDA. LUJILA Tshinyama étant vieux mourut à cette première étape. KAPUMBA KATENDE est soupçonné par les fils de TSHINYAMA d’avoir causé cette mort (sorcellerie). La mésentente a commencé alors entre la branche KATENDE et la branche TSHINYAMA, mais ils continuent leur route ensemble. Ils s’établissent successivement à la KAVUNGA, affluent de la DEMBO, puis à la KATUKA NGONI, affluent de la DEMBO KAKESE, à la TSHIMBUMBULU, affluent de la LUAKANO. Finalement, TSHIVUNDA qui a pris le nom de TSHINYAMA TSHA MUKAMAYI se détache de KAPUMBA KATENDE et poursuit la route vers la rivière LUENA, affluent du ZAMBEZE. Le nom de LUENA collé à cette ethnie provient donc de cette rivière qui était l’objectif final de la migration.

A.    LA BRANCHE KAPUMBA KATENDE
Il est établi que le pouvoir de Nkalany où régnait RUWEJ ne laissa pas tranquille KAPUMBA KATENDE. Il fut l’objet des attaques pour l’obliger à renoncer à la migration. Mais il résista victorieusement et poursuivit sa pérégrination : rivière KUMBA, affluent de LUNGEVUNGU, rivière MWALE, affluent de LUKULU, KONDE, île du Kasaï que KATENDE choisit en raison de sa position stratégique.  Finalement Nkalany se fatigua de cette guerre et renonça aux hostilités. Ruwej envoya des émissaires auprès de KATENDE, porteurs des cadeaux. Ces émissaires rapportèrent le souhait qu’avait Ruwej d’inviter KATENDE à NKALANY. Méfiant, KATENDE envoya sa parente NATSHUMBA pour s’enquérir de la situation réelle : TSHIBINDA régnait-il toujours ? NATSHUMBA emportait aussi des cadeaux pour RUWEJ. TSHIBINDA n’était plus à Nkalany le pouvoir était transmis à son fils YAVA, celui qui deviendra le premier MWANT YAV. Et c’est YAV qui reçut les cadeaux destinés à RUWEJ. Il les considéra comme un tribut lui payé par ceux qui avaient émigré. Les émissaires revinrent rapporter ces faits à KATENDE qui décida de rompre définitivement et irrévocablement avec la Nkalany. KAPUMBA KATENDE mourut âgé à KONDE où le groupe s’était fixé longtemps.
TSHIKUMBA, puis KONGOLO lui succèdent et meurent tour à tour.
 MUTUMBA fut le quatrième chef des KATENDE. Il quitta KONDE pour KALOMBA, il y meure ainsi que ses successeurs KASONGO et TSHIKUMBI.
NGONGA, septième chef KATENDE s’installe et meurt à la KANGA.
MUTEBA, huitième chef occupe successivement les emplacements suivants : rivière KATSHINANI, affluent de LUASHI, rivière TSHIPENGO PENGO, affluent de la LULUA, rivière DILOLO, affluent de la LULUA où MUTEBA meurt.
MUTEBA KALIPA, neuvième chef s’installe à MULILA, affluent de la LUASHI, à la LUKHAU, affluent de la LUAO, au Congo, il y meurt
TSHIKOMBA, dixième KATENDE, il est investi à LUKHAU. En 1918, MWANT YAV vint pour une tournée dans cette région et veut forcer ce chef à lui payer tribut. L’E.I.C soutient la prétention de MWANT YAV, mais TSHIKOMBA s’y soustrait en émigrant en Angola où il s’installe sur la rivière KASUKA, sous-affluent de LUASHI. Il revint plus tard au Congo-Belge et s’installa à la KANIEMBA. Mais TSHIKOMBA reste fermement décidé de se retirer en Angola si sa dépendance au MWANT YAV venait de nouveau à être envisagée. Il était revenu au Congo parce que il avait été frappé par le chef de Poste de CAYANDA. Il mourut à KANIEMBA en 1926. Une source tout à fait indépendante raconte cet événement de non-soumission de TSHIKOMBA au MWANT YAV : « En effet depuis la colonisation le chef KATENDE n’avait jamais payé tribut au MWANT YAV, ni n’a jamais été investi coutumièrement par ce dernier. Il ne lui reconnaissait presque pas d’autorité sur lui. L’épisode suivant est à ce titre significatif. Lors de la visite de MWANT YAV MUTEB à Dilolo en 1918, un conflit opposa les deux chefs indigènes… Après un certain temps, KATENDE envoya un émissaire au chef MWANT YAV afin d’arranger une entrevue entre les deux personnages. Le MWANT YAV  accepta mais à condition que KATENDE, pendant l’entretien, ne puisse s’asseoir sur une chaise devant lui comme il se doit. KATENDE fit répondre qu’il ne voulait pas être traité comme un esclave et partit le même jour pour l’Angola, d’où il revint seulement en août 1925. » [2]
e successeur de TSHIKOMBA   fut LIKENIA TULUMBA surnommé SATSHILEMBE. Il est le frère propre de TSHIKOMBA et de MUTEBA KALIPA. SATSHILEMBE fut coutumièrement vrai KATENDE mais il ne fut pas investi. Il mourut en 1946. Avant de mourir,  il avait désigné son successeur coutumier en la personne de TSHIKAMBI TSHA TSHILOMBO alias MUKENDENGE Jean qui hérita le LUKANO. MUKENDENGE fut remplacé par KAPALU, puis TSHIPOYI, chef en 1947.
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La carte de Katende dessiné par les Belges

B.      LA BRANCHE DE TSHINYAMA
Comme nous l’avons dit plus haut, TSHINYAMA TSHA MUKAMAYI (TSHIVUNDA appelé) poursuit sa route vers LUENA l’affluent de ZAMBEZE. Il s’établit d’abord sur la MAHONGO après une bataille victorieuse contre les WANDJENDJI. Après sa mort, il est remplacé par son neveu TSHITETA TSHINYAMA dans les années 1740. Celui-ci est succédé à son tour par son frère KAYENGE KAKENGE VERS 1760, suivi de ZENGO ZENGO. A ZENGO ZENGO succéda TSHIVUNDA TSHA KOTSHI qui fit la guerre aux BALUTSHATSHA établis sur la KANASHI, affluent de la LUENA. Il fut vainqueur. Après la mort de TSHIVUNDA, le pouvoir est donné à KALIPA KAUMBA TSHINYAMA, succédé par le chef KAWIZA TSHITETA qui régnait encore en 1947.
Au temps de TSHIVUNDA, on raconte cette histoire d’usurpation de pouvoir par des fils et filles d’esclave.
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Nyakatolo actuuelle
NYAKATOLO, sœur de TSHIVUNDA, et détentrice de l’anneau impérial (LUKHANO) des TSHINYAMA, avait une fille nommée MAHONGO. TSHIVUNDA maria sa nièce MAHONGO à un de ses notables ZENGELA. MAHONGO mourut très jeune et TSHIVUNDA TSHINYAMA réclama à ZENGELA des dédommagements suite à ce décès. ZENGELA donna alors une jeune esclave pour ce motif. Elle s’appelait KATAMBU. TSHIVUNDA la débaptisa pour l’appeler MAHONGO, en souvenir de sa nièce et décida même de l’affranchir. Plus tard, il la donna en mariage à KAHILU, un de ses notables. MAHONGO II et KAHILU eurent sept enfants : TSHISESU(m), KAYAMBA TSHIYAZE(m), KUTEMBA (f), KAYANDA(f), MWANA KAJILA(m), KAFUNDANGA(m) et KALUMBU(f). Devenus adultes, ces enfants voulurent prétendre au trône, c’est alors que TSHIVUNDA les traita d’esclaves et leur apprit l’histoire de MAHONGO II. Une dispute s’en suivit. TSHIVUNDA se vit obligé de les chasser tous. TSHISESU et ses frères et sœurs et toute la descendance s’en allèrent ailleurs.
TSHISESU créa sa lignée de royauté. La tradition raconte qu’avant l’arrivée des européens TSHISESU TSHIFUNGA KAKOMA et son frère TSHISESU KAFUNDANGA s’établirent sur la rivière LUMESHI, vers la région de l’actuelle province de MOXICO. Ayant entendu parler des ressources du pays des LUNDAS, ils vinrent s’en rendre compte et arrivèrent ainsi dans la région de la DEMBO, au nord de DILOLO où ils trouvèrent chasse et divers autres produits. L’expédition terminée, ils retournèrent vers leur région d’origine. TSHISESU fut attaqué par son voisin KANGOMBE qui voulut s’emparer de son pouvoir.
TSHISESU appela au secours MWAKANDALA et KANGOMBA fut battu. Suite au non-dédommagement envers le MWAKANDALA qui avait contribué à la victoire des TSHISESU, une autre guerre éclata. Cette fois-ci TSHISESU se tourne vers d’autres TSHOKWE et parvint à infliger une défaite à MWAKANDALA, aidé aussi par son frère KAYAMBA TSHIYAZA. KAYAMBA mourut et succédé par son neveu du même nom KAYAMBA qui prit le nom de TSHILEMO MUZALA. Tout ceci se passe en Angola. C’est TSHILEMO MUZALA qui quittera enfin KASUMBI pour s’installer au Congo Belge au bord de la rivière KAMIANDA, sous affluent de la MUTANGALA.
MUZALA TSHILEMO eut comme successeur TSHILEMO TSHINDJANDJA. Celui-ci connaitra des disputes avec la branche KATENDE. Des maisons furent brûlées de part et d’autre. En 1915, le groupement TSHILEMO est constitué en Sous-chefferie par les colonisateurs. En 1926, TSHILEMO TSHISENGA alias KAFWANDA est nommé sous-chef, mais il est révoqué en 1929. KAJIKA TSHILEMO prend sa place. Il mourra en 1936. Son successeur TSHILEMO TSHIPOYI eut la chance d’être médaillé la même année (1936).
Le rapport des colonisateurs de 1926 nous renseigne que le groupement qui porte le nom de KATENDE aurait dû être scindé en deux : il y aurait eu deux investitures, celle des luena de SATSHILEMBE et LUFUPA de la lignée de KATENDE KAPUMBA et celle des luena de TSHILEMO lié à TSHINYAMA. L’Administrateur Territorial écrit qu’il était occupé à la réunification des groupements aluena de Dilolo et de Luashi en vue de l’investiture d’un seul chef, le candidat KATENDE-SATSHILEMBE. Mais TSHILEMO refusa de se soumettre et de partager le pouvoir avec KATENDE tout comme il ne pouvait tolérer, par ailleurs, d’être soumis au pouvoir du MWANT YAV auquel les colonisateurs voulaient l’annexer. Cette situation va retarder l’organisation de cette entité en chefferie.
Voilà comment s’est effectuée l’occupation des terres par les Luena : ils restent jusqu’à ce jour éparpillés entre trois pays : l’Angola où ils arrivèrent lors de la dispersion de la Nkalany, la R.D. Congo où ils ont conquis des terres et la Zambie, lieu d’expansion où l’on trouve des rivières significatives liées à cette tribu de la Zambèze et de Luena. Originairement lundas, d’après l’histoire que nous avons contée partant des sources coloniales, ou autres orales et écrites, les luena ont eu, pendant leur migration, beaucoup de contacts avec d’autres peuples qu’ils rencontraient sur leur route. Il s’agit notamment de leur voisinage avec les tshokwe,  les ndembo et les minungu.
Il faut noter que pendant cette période, néfaste aux lunda, les luena mettent l’emprise sur toute la région située au sud et au sud-est de la rivière Luao et de Kanduku. Devant les sous-chefs lunda, ils invoquent toujours le droit du premier occupant. D’où, leur insoumission au Mwant Yav. L’histoire nous apprend, par ailleurs que, bien avant 1875, la région de la Dembo, au nord de Dilolo, relevait déjà de l’autorité exclusive de Mwant Yav qui s’était peu à peu avancé jusqu’à la Luao où il installa le chef lunda KALENDA et jusqu’à la Kanduku où il plaça le chef lunda SAKALWILE. Poussant plus loin, on arrive à la Lovua, où est installé TSHISANGAMA. Un autre lunda, Kazembe Mutanda occupe la haute LUKOSHI avec une partie du bassin gauche de la MUKULWESHI. L’empoignade pour l’occupation fut donc inévitable entre les peuples lunda, luena, ndembo, minungu, et tshokwe. Les alliances entre eux se font et se défont : par exemple, TSHINYAM, TSHILEMO et KATENDE tous chefs luena, alliés aux tshokwe, marchèrent contre les ndembo des chefs KAWEWE, SHINDI, KANONGESHA et KAZEMBE. SHINDI et KANONGESHA furent battus et faits prisonniers. Rassurés par ces expéditions victorieuses, les luena demandent en 1916 à SUWOLA, frère de KAWEWE   de leur rendre tribut. SUWOLA refusa et fut, de ce fait, attaqué par TSHINYAMA allié à KANGOMBE. Ceux-ci furent battus complètement par SUWOLA qui fit prisonnier le frère de TSHINYAMA. De son côté, KATENDE  attaqua KAZEMBE. TSHILIAMUTONDO et d’autres frères de SUWOLA lui volèrent au secours : KATENDE ne se risqua pas à une grande bataille et se contenta de faire la rafle des esclaves chez les ndembo.
Après plusieurs années de petites guerres entre ndembo et luena, ils firent tous alliances pour vivre en paix.
Les guerres, les alliances entre ces différentes tribus auront, bien sûr, des répercussions aussi bien négatives que positives. Des rancunes vont se perpétuer de génération en génération entre elles. Mais les mœurs et les langues vont, d’autre part, s’enrichir et se ressembler les unes des autres. Il est bien entendu que ces ressemblances ne sont pas dues simplement et exclusivement aux contacts entre ces peuples, mais aussi et surtout à leur origine commune. Par exemple, entre les lunda et les luena, on ne s’y trompe pas : le lukhano, les anneaux aux chevilles, la peau du lion ou du léopard pour les pieds du chef, le kalombo, formule de politesse qui sort de la bouche des sujets soumis au chef ; kalombo s’effectuant en se jetant de la terre d’humilité les avant-bras… tout cela n’est étranger ni aux lunda, ni aux luena, c’est leur culture d’origine commune. La diaspora n’a rien altéré chez les fils et filles venus de la NKALANY vivant aujourd’hui chez eux, en province de Moxico en Angola, sur les terres de la luao à Dilolo, de la Luashi à Kisenge en R.D. Congo ou du Zambèze en Zambie.

Alain KALENDA KET






[1] L’ouvrage Ngand yetu a été rédigé en 1963 par Madame A. E. Lerbak, Daniel Munung, André Nawej et Jean Mij de la Mission Méthodiste de Musumba à Kapanga
[2] KAPEND KAMAND, l’impact de l’administration coloniale sur les structures socio-politiques des Aruund (1896-1960), Mémoire de Licence, Département d’Histoire,  UNILU, 1986, p.71, inédit.


Musumba, Capitale de l’Empire Lunda
(Ecrit le 07 décembre 2015)

L’ouvrage de référence qui raconte les origines des Aruund (les lunda) est sans conteste, le NGAND YETU. C’est un ouvrage collectif rédigé par la Mission Méthodiste de Kapanga en 1963 aux presses de ‘’The Central Mission Press/Cleveland. Ses principaux auteurs sont : Madame A.E. Lerbak que le Mwant Yav DITEND YAVU YAVU A NAWEJ III (1950-1963) appelle affectueusement Maku Ndon Lerbak, les Pasteurs André Nawej et Jean Mij ainsi que monsieur Daniel Munung.

Ngand Yetu  raconte un tas d’histoires, en pêle-mêle,  sur les origines du pouvoir des aruund, des guerres contre les Tshokwe, de l’arrivée en 1904 des colonisateurs, de la liste des ant Yav (pluriel de Mwant Yav)  et des sites où ils ont vécu, des arabes, de l’arrivée des  missionnaires  Méthodistes et Catholiques, etc.

Quant à nous, nous nous proposons de faire une étude de l’agglomération de Musumba de différents points de vue : Nous introduirons par un petit résumé des origines des Lundas selon Ngand Yetu, ensuite nous passerons à l’étude de la signification du toponyme de Musumb, et puis nous verrons   l’évolution spatiale du village et enfin nous terminerons par l’organisation structurelle actuelle de l’agglomération impériale. Nous y avons vécu pendant quelques années et nous avons mis à profit notre séjour en ce milieu pour interroger les anciens et nous documenter suffisamment pour vous livrer cet exposé.

1.      LES ORIGINES DES LUNDAS[1]

Au commencement était Chinawej Mbar et Masangu, nous raconte Ngand Yetu. Ils séjournaient dans une grotte. Le sort élit Mbar qui engendra Mwaku a Mbar, Mwaku engendra cinq enfants dont Iyal a Mwaku et Matit a Mwaku. Matit a Mwaku mettra au monde Nkond a Matit. Nkond a Matit dans son union avec Rukombu engendra six enfants : Chingud a Nkond, Chinyam a Nkond, Ndondj a Nkond, Karumb a Nkond, Rukombu a Nkond et Ruwej a Nkond.

Ruwej héritera l’anneau de la part de son père Nkond, ce qui fera d’elle la Reine-Mère des lundas à travers les âges. Dans son discours inaugural en juin 1952, Mwant Yav Ditend  s’exprimait en ces termes : « Je suis le Roi des lundas. Tout mon pouvoir royal descend de la ruwej qui ordonna Chibind d’épouser Kamong avec laquelle il eut Yav (Notes de l’Administration Belge, Archives Scolasticat Bienheureux Jean XXIII)

2.      LA SIGNIFICATION DU TOPONYME  MUSUMB

D’après certains notables lundas que nous avons abordés[2], il est important de mieux discerner la signification du concept Musumb en langue lunda, concept totalement différent en langue Tshokwe. Chez les tshokwe, Musumba signifie un campement de chasse ou de pêche : ce sont des personnes qui ont fait le déplacement de leur village vers la brousse.  Dans ce campement de chasse, on s’y établit provisoirement pour y rassembler les produits de la chasse ou de la pêche afin de les sécher, et de les partager. C’est donc une implantation éphémère appelée à disparaitre après les activités pour lesquelles le déplacement a été effectué. Notons aussi qu’un seul individu peut établir son Musumba. Ce genre de campement porte une autre appellation chez les lundas. C’est le Chibeng (yibeng au pluriel)[3]. Ainsi, pour les lunda, Musumb est une autre réalité : il s’agit d’un village qui rassemble des populations diverses coexistant sous l’autorité de l’unique empereur, Mwant Yav (lundas veut dire les amis). Le Musumb est donc une agglomération, un site d’habitation des populations. Les personnes qui constituent cette population peuvent provenir des différents coins mais ils parlent la même langue, le lunda. L’on comprend mieux donc pourquoi, au cours de ses pérégrinations, le Mwant Yav a créé plusieurs fois, là où il se fixait, des sites portant le même nom de Musumb, qu’importe l’endroit, qu’importe l’éloignement avec le premier village qui porta ce nom à Nkalany. L’on pourrait donc dire qu’il n’y a pas de Musumb véritable sans  établissement de la demeure du Mwant Yav autour duquel les populations se regroupent et trouvent protection.

3.      IMPLANTATION DES SITES DE MUSUMB A TRAVERS LES AGES
Pendant des siècles, la cité du Mwant Yav connaitra, comme nous l’avons signalé,  plusieurs déplacements. Le village est implanté originairement à Nkalany. Plusieurs raisons vont contraindre Mwant Yav à déplacer son Siège : quête d’un endroit favorable à la vie du peuple, les épidémies qui pouvaient décimer la population, les incursions des Tshokwe, les guerres contre les Bayeke ou les Luena, la pénétration des colons belges… Tous ces facteurs obligeaient l’Empereur des Lundas d’implanter sa Capitale à travers divers sites géographiques de la terre dénommée Kapang. Nous donnons ci-dessous les différents sites répertoriés par l’ouvrage Ngand Yetu. Et pour les Ant Yav de la fin du 19e siècle, début 20e siècle, nous tâcherons de mentionner les causes des déplacements.

Le premier Mwant Yav appelé Mwant Yavu Yavu a Yirung a habité à Musumb wa Piyikel vers les années 1625.[4]

NOM DU MWANT YAV
SITES D’IMPLANTATION
MUSUMB
ANNEE
02
Mwant Yavu Nawej Iyavu
Piyikel


Mwant Yavu Yavu a Nawej
Ijib


Mwant Yavu Mbal Iyavu
Rindach


Mwant Yavu Mukaz Munyingakubilond
Yambej


Mwant Yavu Muteb a Kat a Kanteng
Yambej
Jusqu’en 1750

Mwant Yavu Mukaz Waranankong
Yambej
1750-1767

Mwant Yavu Nawej Mufa mu Chimbundj
Karukangam
1767-1775

Mwant Yavu Chikomb Iyavu Italesh
Ijib
1775-1800

Mwant Yavu Nawej a Ditend
Ijib
1800-1852

Mwant Yavu Mulaj a Namwan
Mwizomb
1852-1857

Mwant Yavu Muteb a Chikomb
Chiman
1857-1873

Mwant Yavu Mbal a Kamong Isot
Chiman
1873-1874

Mwant Yavu Mbumb Muteb a Kat
Kapwek-mash et Kawend
1874-1883

Mwant Yavu Chimbindu a Kasang
Kapwek-mash et Kawend
1883-1884

Mwant Yavu Kangapu Nawej
Kayishij
1884

Mwant Yavu Mudib
Kayishij
1884-1886

Mwant Yavu Mutand Mukaz
Riz
1886-1887

Mwant Yavu Mbal a Kalong
Riz
1887

Mwant Yavu Mushid
Kalambkachak, Mwem, Kawend, Mwakajol, Mpand A Mitond
1887
1906-1907

Mwant Yavu Muteb a Kasang
Kalambakachak, Mwem Rusambu, Kapang, Rusambu
1904-1920

Mwant Yavu Kaumb
Rusambu
1920-1950

Mwant Yavu Yavu a Nawej III  Ditend
Rusambu
1950-1963

Mwant Yav Mushid II
Rusambu
1963-1965

Mwant Yav Muteb II
Rusambu
1965-1973

Mwant Yav Mbumb II
Rusambu
1973-1983

Mwant Yav Kawel Kabwit
Rusambu
1983-2

Mwant Yav
Rusambu










Vers 1887, l’Empire connait l’invasion des Tshokwe. Suite à ces troubles, Mwant Yav Mushid bougea la Capitale Musumb de Kalambkachak à Musumb Mwem puis à Musumb Kawend. Lorsqu’arrivèrent les colons belges vers les années 1904 en provenance de Lusambo, Mwant Yav Mushid dut de nouveau déplacer la Capitale à Mwakajol et Mpand a Mitond. Mwant Yav Mushid avait maille à partir avec les belges. Lorsqu’il fut remplacé par Mwant Yav Muteb a Kasang, les colons purent enfin collaborer favorablement avec l’Empire, même si les démêlées ne pourront pas définitivement prendre fin. Mwant Yav Muteb a Kasang implanta sa Capitale à Kalambkachak. Un autre agent belge vint obliger le Mwant Yav de transférer sa Capitale à Mwem dans la région de Nkalany puis au site de Rusambu. Lorsqu’on créa le nouveau poste de Kapang vers 1905, les nouveaux responsables invitèrent Mwant Yav Muteb à installer sa Musumb à proximité de Kapang. Un conflit surgit entre les agents de l’EIC et Mwant Yav. Pour sauvegarder son indépendance, Mwant Yav Muteb décida de prendre quelques distances et il regagne le site de Rusambu en 1912. A partir de cette date, Musumb Rusambu demeurera le site définitif de la Capitale de l’Empire Lunda.

 Il est à noter que l’appellation de Rusambu vient du nom de Lusambo, un poste de l’EIC dans le Kasai.[5] Et aujourd’hui encore, le cimétière de Musumba, en pleine cité, est dénommé ‘’Rusambu’’. 

4.      ORGANISATION STRUCTURELLE DE MUSUMBA
Musumba est un grand village construit selon un ordre précis. Rien n’y a été fait au hasard. Chaque quartier est à la place qui devait lui être destinée. Tout s’organise  autour de la Grand ’Place circulaire appelée Dibur dia Mwant Yav. De là rayonnent des avenues menant vers les différents quartiers résidentiels ou vers les Groupements. Les principaux quartiers sont : Quartier Mwant Yav, Quartier Mukan, Quartier Mission Méthodiste, Quartier Nakabamb, Cité I, Cité II, Cité Kawel, cité Kambove.

Le Dibur (Pibur) est le lieu privilégié des meetings du Mwant Yav et de diverses manifestations festives des arund (les lundas). Au fond du Dibur, vers l’est est bâti le Palais impérial. En face du Palais ce qui se dit ku mees (au-delà du Dibur) s’établissent les notables désignés sous le vocable de Aan a Mwant Yav et des fonctionnaires attachés à sa personne dont :1° Nswan Mulapu qui est l’adjoint ou Sous-Chef du Mwant Yav, 2° Mwant Muyimp dont le principal rôle traditionnel est d’apporter les messages chez le Nswan Mulapu, 3° Ntambu a Kabong surnommé Ntumb Chakangany, il est chargé de garder la cour du Chef, Mwanat et Kankurub, ce sont deux officiers, Mukakatot, Chibamb, Wan-Mwant kaleng, Mwant Chot, Mwant Kabwit.
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Le palais de l'Empereur donne sur le Dibur

Derrière le Palais impérial désigné par le terme de Ku mazemb, s’installent les notables Kanampumb, Sakawat, Kahungul, Muvumbol, Chal, Nswan Ntambu, Mukoz.

A droite du Palais est implantée l’habitation de la Nswan-Murund appelée Ruwej, la Mère des arund qui recueille l’anneau à la mort du Mwant Yav et le remet au successeur, Nambaz (traditionnellement la sœur de Mwant Yav), Nakabamb, Mutiy (le Général), Nfayij…

A gauche du Palais est placée la Rukonkish (traditionnellement, Tante ou Mère de Mwant Yav).

La population lunda se répartit dans ces quartiers traditionnels auxquels sont venues s’ajouter les cités. Les cités sont constituées des maisons un peu plus modernes construites par les hommes d’affaires qui, comme tels, aspirent se soustraire du pouvoir traditionnel des notables.
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une vue du Palais de l'Empereur

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Le Mwant Yav entouré de ses visiteurs

L’agglomération de Musumba qui a été essentiellement bâtie par la population locale commence à retrouver des formes plus modernes avec la construction des immeubles modernes servant d’écoles ou de guest-house.  A la Grand ‘Place (Pibur), de part et d’autre du Palais impérial, sont construits aussi les édifices des Eglises Méthodistes et Catholiques qui constituent les églises de la première foi chrétienne des aruund.
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Eglise Catholique Notre Dame de Fatima

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Eglise Méthodiste Jérusalem
Musumba est et reste la plus  grande agglomération au cœur du Territoire de Kapanga.

Alain Kalenda Ket





[1] Collectif, Ngand yetu, The Central Mission Press, Cleveland, 1963, p.9.
[2] Causerie avec Mwant Chot et Koj Rumb
[3] ILUNGA KALUBI, Monographie historique de l’agglomération de Musumb (1979-1989) TFC, Musumb, 1989-1990, p.31.

[4] Collectif, Ngand yetu, The Central Mission Press, Cleveland, 1963, pp39-40.
[5] ILUNGA KALUBI, op. cit. p.36.