mardi 25 mai 2010

JOURNEE DE L’ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE, LE DISCOURS DU COORDINATEUR DIOCESAIN DES ECCATH/KOLWEZI



Avant la bénédiction finale de la Messe, le Coordinateur Diocésain a prononcé ce discours de circonstance que nous reprenons in extenso :

ALLOCUTION DE MONSIEUR L’ABBE COORDINATEUR A L’OCCASION DE LA JOURNEE DE L’ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE JEC 2010

Monsieur Le Maire-Adjoint de la Ville de Kolwezi,

Son Excellence Mgr l’Evêque, empêché

Monsieur le Bourgmestre de la Commune Dilala

Monsieur les Responsables de l’Enseignement Katanga IV,

Révérends Pères, Révérends Abbés, Révérendes Sœurs,

Distingués Invités à vos qualités respectives,

Messieurs les Chefs d’Etablissements,

Chers Enseignants,

Chers Elèves,

La fête de la Journée de l’Enseignement Catholique de cette année est doublée de la commémoration du cinquantenaire de l’accession de notre Pays à son indépendance.

En cette célébration, nous voulons manifester notre joie d’appartenir à ce grand pays et en même temps notre fierté d’être enseignants et éducateurs au sein de l’Ecole Catholique qui a contribué pendant autant d’années à former les cadres de notre nation.

C’est aussi pour nous en ce jour qui marque la fin des cours, l’occasion de rendre grâce à Dieu pour les innombrables bienfaits qu’il nous a accordés tout au long de cette année scolaire 2009-2010 qui tire tout doucement sa révérence.

Distingués invités,

La célébration du cinquantenaire nous impose un devoir de mémoire de l’évolution de nos écoles dans cette contrée.

Dès l’arrivée des missionnaires franciscains dans l’actuel Diocèse de Kolwezi, ils construisirent des écoles dans toutes les missions. Ce sont ces missionnaires qui géraient leurs écoles. Vers les années 1950, la hiérarchie ecclésiastique nomma des administrateurs scolaires. Le R. Père VERCRUYSSEN Ignace fut l’un de ces administrateurs. Il fut remplacé plus tard par le R.P Van Der Horst Gaston. Celui-ci devint l’Inspecteur Missionnaire des Ecoles Catholiques de Kolwezi jusqu’à la zaïrianisation en 1974.

En 1974, la politique de l’ancien Président de la République, feu Mobutu Sese Seko se durcit en défaveur des Eglises et spécialement de l’Eglise Catholique. C’est pourquoi les autorités politiques de cette époque-là confisquèrent nos écoles, et l’enseignement entra dans les catacombes et devint un monopole de l’Etat qui, pour consacrer sa laïcité, remplaça dès la même année, dans toutes nos écoles, le cours de religion par celui de l’Education Politique (le Mobutisme) et la croix de Jésus-Christ céda sa place à l’effigie de Mobutu. Depuis lors, on a vu les écoles se dégrader.

En 1977, Mobutu fut contraint de constater son échec dans la gestion des Ecoles, il résolut de nous les rétrocéder mais, dans un état particulièrement piteux. On signa alors une Convention de gestion des écoles entre l’Etat Zaïrois et l’Eglise Catholique. Le R. Père Van Der Horst Gaston sera alors le premier Coordinateur des Ecoles Catholiques de Kolwezi après la signature de cette Convention.

C’est alors que l’Eglise devrait se remettre au travail pour réhabiliter non seulement les infrastructures fortement endommagées par le MPR, mais aussi pour essayer de transformer le mental. Tâche ardue, à laquelle nous nous attelons jusqu’aujourd’hui. Le mal zaïrois ayant été très profond, il poursuit, en effet, le congolais jusqu’aux générations actuelles et s’enracine.

Au moment où le Congo se prépare à célébrer, dans quelques semaines, le cinquantenaire de son accession à la souveraineté nationale, il nous importe plutôt de nous engager résolument pour un changement qualitatif de notre enseignement. Vous me direz que c’est le credo qui revient sans cesse dans la bouche des congolais depuis des années, sans pourtant rien changer ! Cet aveu d’impuissance est contredit cependant par les efforts, aussi minimes soient-ils, des hommes et des femmes qui accomplissent quotidiennement leurs tâches d’enseignant avec abnégation, loyauté et courage. C’est avec ceux-là qu’un meilleur lendemain peut-être envisagé. Et finalement, tout le monde est invité à prendre le train du changement pour nos écoles si nous aimons notre pays : autorités politico-administratives, Eglises, hiérarchie scolaire, Entreprises, hommes d’affaires et parents, tous nous avons un rôle à jouer dans l’éclosion d’un enseignement radieux au Congo. L’espérance veille en nos cœurs : l’espérance que les élèves pourront devenir meilleurs et intelligents qu’ils ne le sont aujourd’hui, espérance que les parents ne paieront plus les FAP, source de beaucoup de problèmes, espérance que les enseignants, les professeurs et les Chefs d’Etablissements ne se feront plus corrompre par leurs élèves ou qu’ils ne leur demanderont pas indument de l’argent. I have dream… osait dire Martin Luther King. Nous sommes convaincus, au moment où nous nous lançons sur le chemin du centenaire, (que Dieu nous y fasse parvenir !) que notre espérance deviendra un jour une réalité.

Distingués Invités,

Pour terminer, je m’en vais féliciter tous ceux qui ont reçu les sacrements aujourd’hui, remercier aussi, au nom de Monseigneur l’Evêque, toutes les autorités tant locales que provinciales et nationales qui sont intervenues en faveur de l’enseignement dans notre Diocèse. Nous remercions tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté qui nous ont aidés cette année scolaire, je pense singulièrement aux Pères Salvatoriens et aux bienfaiteurs d’Europe pour leur contribution substantielle à la réhabilitation de l’EP Mwanga Wa Taifa dans le Complexe scolaire Tupendane.

Merci à vous tous qui êtes venus célébrer la JEC avec nous, merci à ceux qui ont travaillé à préparer cette journée notamment les différentes commissions de la JEC.

Demandons la bénédiction à notre Dieu pour l’enseignement au Congo.

Bonne fête à tous et à toutes !

Kolwezi, le 22 mai 2010

Abbé Alain Kalenda Ket

Coordinateur Diocésain

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire