La messe a été présidée par l’Abbé Muzuka Gabriel et concélébrée par près de 50 prêtres en présence de l’Evêque Diocésain et de nombreux fidèles.
L’Abbé Gabriel a commenté les 3 lectures bibliques ci-après : Livre de la Sagesse3,1-6.8, puis 1 Thessal 4, 13ss et enfin Jean 6, 51-58. Il a notamment souligné que l’Abbé Dieudonné est décédé le Dimanche du Christ-Roi de l’Univers, c’est-à-dire le dernier dimanche de l’Année liturgique B et il est enterré ce vendredi 30 novembre 2012, en la fête de Saint André. Saint André marque le dernier jour pratiquement de l’année liturgique. L’Evêque reviendra, à la fin de la messe sur cette coïncidence qui marque la fin… Oui, le mois de novembre, dans l’Eglise, nous fait entendre les lectures de la fin des temps. La mort reste, malgré tout un mystère, a poursuivi le célébrant principal, l’Abbé Gabriel. Elle ne cesse de nous plonger dans la tristesse ou même le désarroi. Il en a été ainsi avec les Thessaloniciens à qui Paul s’adresse dans la lettre lue aujourd’hui, il en est de même pour nous à présent ? Et, Paul nous réconforte tous au sujet de la mort. L’Abbé Dieudonné n’est pas mort, il continue à vivre autrement, c’est cela notre espérance. Nous croyons, comme dans le Livre de la Sagesse, que son âme repose désormais entre les mains de Dieu.
A la fin de la messe, d’autres mots de circonstance ont été dits. Le père du défunt a essayé de remercier simplement, mais les sanglots l’ont arrêté ; L’Abbé Jean-Marie Tambwe a parlé au nom des prêtres en tant que doyen, il s’est laissé prendre aussi par l’émotion et les larmes. L’Abbé Bavon Kakez, Chancelier, a parlé au nom de l’Evêque en remerciant les uns et les autres. Puis l’Evêque lui-même, avant les absoutes, a voulu souligné ce qu’a été l’Abbé Dieudonné pour lui. Il a déclaré qu’il a évité de céder à l’émotion s’il devait lui-même présider cette messe. Car il avait des liens particuliers qui l’attachait à l’Abbé Dieudonné : il a été son premier intendant et chancelier, en cette qualité, il fut l’unique prêtre à habiter l’Evêché. Jusqu’à ce jour, souligne l’Evêque, le siège de l’Abbé Dieudonné à la Chapelle de l’Evêché est resté vide. L’Abbé Dieudonné est celui qui a dessiné le blason d’Evêque de Monseigneur Nestor au moment de son sacre...
Biographie de l’Abbé Dieudonné. Il est né à Kasaji, le 25 octobre 1957. Il a fait ses études primaires à Kisenge, les études secondaires à Musumba puis à Sandoa. Il a ensuite été engagé comme enseignant à Sandoa à l’Ecole Primaire Lulua. Il interrompt cette carrière et voudra commencer tout autre chose : le chemin vers le sacerdoce: il fait alors les études de philosophie puis de théologie au Grand Séminaire de Lubumbashi de 1980 à 1988. Il est ordonné prêtre le 3 septembre 1988 à Sandoa par Monseigneur Songasonga. Il est nommé Procureur et aide Econome diocésain (1988-1991), Il est ensuite envoyé à Sainte Marie Dilolo-Gare comme vicaire paroissial (1991-1993), ensuite il devient Curé de Sainte Thérèse Dilolo-Poste (1993-1995) ; il revient à Kolwezi-Luilu comme Vicaire paroissial (1995-1997), puis Vicaire à saint Jean Musonoie (1997-2002) . A l’avènement de Monseigneur Nestor Ngoy Katahwa au Diocèse de Kolwezi, l’Abbé Dieudonné est nommé Secrétaire et Intendant à l’Evêché de Kolwezi (2002-2004). En 2004, il est muté à la cité Kanina où il est nommé Curé. Mais déjà, la maladie le guettait : la même année, il est frappé par une forte hypertension qui le paralyse. Il sera transféré à Lubumbashi à l’hôpital SNCC. C’est le début de son calvaire qui durera près de 7 ans. Il est envoyé aux soins à Kinshasa en 2007-2009 sans obtenir d’amélioration, au contraire, son état s’est empiré d’année en année. Revenu à Kolwezi, il avait déjà perdu la parole et la motricité de ses membres… Dans son réduit de la Procure de Kolwezi, il va écouler ses dernières années, jour après jour, dans la souffrance. Il était défiguré. Parfois la tentation de céder à la révolte et au découragement était forte. Mais il a accepté finalement sa souffrance. Plusieurs fois il a été admis à la réanimation de la Gécamines ; plusieurs fois il se retrouvait sur le lit des cliniques Gécamines dans un état difficile à accepter. Il en ressortait et reprenait sa chaise roulante de la Procure.
Ce dimanche 25 novembre 2012, il s’en est allé définitivement, au-delà de l’autre rive ! Des messes ont été dites depuis ce jour jusqu’à son enterrement le vendredi 30 novembre à Kolwezi et à la Procure du Diocèse de Kolwezi à Lubumbashi.
Les fidèles se sont donnés rendez-vous à la Cathédrale : Prêtres, Mamans Catholiques en uniforme, Kiros, Scouts, religieuses, élèves ont formé une longue procession à travers les artères de Kolwezi pour accompagner le défunt vers sa dernière demeure au cimetière des sapins. Chants, sifflets, tamtam, le cortège funèbre ne manquait pas d’éléments de curiosité. L’Afrique enterre son fils prêtre…
Adieu Warra. Que nos larmes, nos chants et nos prières t’accompagnent vers la Maison de celui qui t’avait choisi comme prêtre, Dieu notre Père.
Alain Kalenda Ket
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