Dilolo vue aérienne (Google) |
Dilolo, timbres-poste de 1912, 1914... |
Les sources qui nous ont permis d’écrire l’histoire du Territoire de Dilolo sont essentiellement constituées par des documents écrits par les anciens Administrateurs du Territoire de Dilolo et des Commissaires de District de Lulua (Actuel District du Lualaba). Il s’agit notamment des écrits : - Du Commissaire de District de Lulua, Monsieur GOSME (1913) - De L’Administrateur territorial FFONS : en 1913, il a écrit sur les Tshokwe et en 1916, sur les Luena. - Du Commissaire de District de Lulua CAROL T. R. - De L’Administrateur territorial Jean Galaud (Malonga, 1937) De tas d’archives constitués des lettres administratives, des cartes très détaillées des territoires du Katanga et d’autres documents de grande valeur étaient conservés par les Pères Franciscains du Collège Bienheureux Jean XXIII. Ils ont tous été transférés en Europe à la fin du 20e siècle. Nous avons eu le privilège de les consulter à la Bibliothèque du Collège pour des recherches personnelles que nous menions à l’époque.
CREATION DU TERRITOIRE DE DILOLO
Par l’ordonnance d’administration Générale du 22 janvier 1914, on constitua en même temps que le District de Lulua, le Territoire de Dilolo ayant son Chef –Lieu à Dilolo (actuellement Dilolo-Poste). Dilolo-Poste devenait alors un centre florissant avec plusieurs magasins. Quant au District de Lulua, actuel District du Lualaba, son Chef-Lieu était implanté à Sandoa. Mais l’histoire administrative de Dilolo sera faite de multiples déplacements du Chef-Lieu, de multiples découpages et de multiples modifications des limites du Territoire. Les limites naturelles assignées à ce Territoire étaient, en principe, à l’est le territoire de Lubilashi, au Sud et à l’ouest, l’Angola. Une ordonnance de décembre 1923, modifia les limites, puis une autre celle du 30 novembre 1926. Quelques années plus tard, le 02 mars 1928, le Congo-Belge dut céder au Portugal (Angola) la rive gauche de la rivière Luao, précisément à l’endroit où cette rivière se jette dans le Kasaï. Au moment de la constitution du Territoire, on établit aussi les limites des chefferies. A cause de la prédominance de la tribu Tshokwe dans cette contrée, les Belges nommèrent ce territoire, Territoire Tshokwe. Les chefferies Tshokwe ci-après furent créées : la chefferie Tshokwe Sayenge en 1925, et la chefferie de Mwakandala, en 1926. Ces nouveaux regroupements étaient dictés par des motifs politiques et ethniques, car auparavant, le Territoire de Dilolo était compris dans la vaste chefferie de Mwant-Yav et était subdivisé en diverses sous-chefferies, à savoir, Saluseke, Muyeye, Mwene-Kanduke ou sous-chefferie Ndumba, et quelques années plus tard la sous-chefferie de Sakambundji, au Nord-ouest de Dilolo à la frontière avec l’Angola. Dans le même souci de garantir une unité d’administration non conflictuelle, le groupe de la tribu Luena habitant les villages de Katende et de Tshilemo fut séparé en 1927, de la sous-chefferie Ndumba, dépendant de Mwant Yav directement. Cependant la partie attribuée aux Luena ne sera réellement organisée en sous-chefferie qu’en 1936. Par ailleurs, par suite de la cession de la rive gauche de la Luao à l’Angola, la Sous-Chefferie de Saluseke devait pratiquement disparaitre. Les belges durent faire quelques aménagements en amputant la Sous-chefferie Ndumba de ses terres pour les attribuer à Saluseke : c’est la partie qui constitue l’actuelle Chefferie Saluseke. C’est en 1936 que ces Sous-Chefferies acquerront toutes, le statut de chefferie.
LE TERRITOIRE DE LUASHI
La partie Est au territoire de Dilolo, dans les bassins des rivières Lulua et Luashi fut constituée en Territoire au même moment que celui de Dilolo en 1914, c’est le Territoire de Luashi. Il comprenait la sous-chefferie de Kazembe, la sous-chefferie des Lunda du Nord-est, la sous-chefferie de Tshilemo et la sous-chefferie Katende occupées par les Luena, les sous-chefferies de Tshisangama, de Sakayongo et de Mukonkoto habitées par les Ndembo. En 1928, on traça la route qu’on appelait jadis Leokadi. En 1930, les missionnaires Franciscains s’installèrent près de la rivière Wakola et deux années plus tard, ils virent croître un mouvement à caractère religieux appelé Mahimba. Ce mouvement exaltait le culte des ancêtres. Le Sous-Chef Kazembe en devint un fervent adepte. Au moment de la répression de ce mouvement par les autorités coloniales, le Sous-Chef Kazembe fut arrêté et déchu. Le Territoire de Luashi fut supprimé et devint un poste. Le poste de Luashi subsistera jusqu’en 1948, date à laquelle il sera transféré à Kasaji.
LE TERRITOIRE DE MALONGA
Par l’ordonnance du 21 mars 1932, le Chef-Lieu du Territoire de Dilolo sera déplacé de Dilolo-Poste à Malonga. Les Belges réunirent la contrée de Luashi (près de l’actuelle Kisenge-Manganèse) et celle de Mutshatsha en un seul Territoire pour constituer ce qu’ils appelèrent Territoire de Malonga. Ils retiraient à Dilolo, à Lwashi et à Mutshtsha leurs privilèges antérieurs de chefs-lieux de Territoire. Pour les Belges, en effet, Malonga avait une position centrale pour une bonne administration. Dilolo, devint un poste administratif de même que Luashi et Mutshatsha. Ils étaient dirigés par un Chef de Poste. C’est à cette date (1932) aussi que fut supprimée l’appellation de District de Lulua en attachant ses territoires à celui de Lualaba.
RETOUR AU TERRITOIRE DE DILOLO
Le Territoire de Malonga vivra jusqu’en 1950. Le 12 janvier 1950, il fut décidé de transférer définitivement le Chef-lieu à la frontière avec l’Angola. Le Territoire retrouva son ancienne dénomination TERRITOIRE DE DILOLO.
Alain Kalenda Ket